Le Serious Games, un outil IT pour la GRH à utiliser à bon escient
A l'occasion du Forum des Serious Games 2012, l'éditeur Daesign a présenté plusieurs projets chez des clients. Mais il a surtout fait intervenir une enseignante chercheuse qui a étudié l'intérêt et les limites des serious games.
PublicitéLes Serious Games (jeux sérieux) se sont, depuis quelques années, positionnés parmi les outils de formation dans les grandes entreprises. Construits autour des principes du jeu de simulation, ils permettent à des personnels très variés de s'entraîner à affronter tel ou tel type de situation. Les Serious games sont notamment utilisés en management (y compris en DSI) et en relations commerciales.
Mais peut-on être certain de leur pertinence ? La réponse, en fait, varie selon les cas.
Hélène Michel, enseignant-chercheur à Grenoble Ecole de Management, s'est exprimé sur le sujet lors du Forum des Serious Games 2012 organisé par l'éditeur Daesign. Pour elle, un serious game s'estime selon plusieurs dimensions : la satisfaction de l'apprenant, la capacité d'apprentissage induite, la capacité à influencer les actes (passage du savoir au comportement), le résultat sur l'organisation et enfin le retour sur investissement (est-ce que cela coûte moins cher que d'autres formations ?).
Une expérience avec échantillon témoin
Et Grenoble Ecole de Management a eu la possibilité de mener une véritable expérience. Cet établissement dispose d'un store de jeux sérieux. Au contraire d'entreprises, cette école prévoit un usage en présenciel en cours collectifs sous la supervision d'un enseignant. Ces jeux font partie du parcours pédagogique obligatoire.
Mais l'école a voulu tester l'efficacité de cet outil en mesurant l'écart entre deux groupes suivant une formation sur la vente débutant dans les deux cas par un cours théorique. Un groupe témoin a suivi une formation classique à base de lecture de documents de mises en situation. Le second groupe a suivi la même formation mais avec un serious game à la place des documents. Dans les deux groupes, il y avait des étudiants sans aucune expérience de l'entreprise, avec une petite expérience (stage très court) et avec une expérience longue (stage longue).
Tous les étudiants ont alors passé d'une part une épreuve théorique (questions de cours), d'autre part un entretien de simulation avec un jury professionnel. L'enjeu était de décrocher un stage (voire un emploi) dans les entreprises des membres du jury.
Sur les étudiants sans aucune expérience, les deux groupes avec/sans serious game n'ont pas eu de résultats sensiblement différents. Les résultats tant théoriques que pratiques ont été honorables.
Un bonus pour les praticiens
Les étudiants avec une petite expérience ont eu plutôt de moins bons résultats théoriques que le premier groupe mais les résultats pratiques étaient un peu meilleurs que ceux du premier groupe, sans différence notable entre ceux ayant suivi les serious games et les autres.
Par contre, ceux ayant une certaine expérience ont eu de bien meilleurs résultats pratiques avec serious games que sans. Les résultats théoriques ont été excellents dans les deux cas.
« Le serious game sert au renforcement d'expérience, les débutants ne s'intégrant pas à une simulation mais à un simulacre » déduit Hélène Michel.
PublicitéDes serious games aussi pour l'évaluation
Des serious games aussi pour l'évaluation
Au delà de la formation, les serious games se font aussi une place pour l'évaluation des compétences, notamment managériales.
L'éditeur Daesign a ainsi développé Misivias avec le cabinet de conseil RH et de recrutement Arnava. Cet outil sert à mesurer la compétence en management de candidats grâce à un jeu de simulation de gestion de projet (en l'occurrence l'organisation d'une inauguration d'une fondation d'entreprise) avec gestion des équipes (dont des situations conflictuelles). Le but était clairement d'aller bien plus loin que des tests de personnalité avec une immersion situationnelle sans, cependant, engager des frais trop importants.
En fonction des réactions du candidat, il va être évaluer dans une grille de compétence avec une méthode de scoring. En fin de séance, l'outil délivre un rapport précis point par point. Comme dans tous les jeux de rôle, il n'y a pas, a priori, de réponse unique possible mais la révélation d'un profil personnel.
Un outil de ce genre a, de plus, l'avantage de n'être influençable par aucun préjugé : le serious game est par nature non-discriminatoire.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire