Le secteur financier au beau fixe
Face à un secteur bancaire et financier prêt à investir, les acteurs américains et européens de l'informatique financière cherchent à se positionner
PublicitéLes entreprises informatiques américaines et asiatiques du secteur financier devancent de peu leurs homologues européens révèle le classement mondial FinTech 100, publié en France par Financial Insights. Toutefois, les banques européennes affichent aujourd'hui des indicateurs de performance au beau fixe et des niveaux d'investissement informatique élevés. Ce contexte devrait permettre à leurs fournisseurs européens de remonter la pente en 2007. Les régions émergentes telles que le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Europe de l'Est constituent par ailleurs des marchés porteurs. Une augmentation de la demande et la maturation du marché y ont en effet dégagé d'importants besoins d'investissement informatique, l'Europe de l'Est en particulier, enregistrant un boom du crédit dû à une augmentation des revenus disponibles des particuliers. Impact de la réglementation et conformité D'après Rachel Hunt, responsable du secteur bancaire à Financial Insights, de nombreuses entreprises informatiques européennes n'ont pas su suivre la cadence d'une reprise économique dans le secteur financier et ce sont leurs concurrents internationaux qui en ont profité : « Un marché dynamique dans les pays émergents et une forte demande attendue dans toute l'Europe devraient cependant inciter les entreprises informatiques à profiter de leur implantation locale. Dans le but de développer leurs activités, ainsi que réorienter leurs stratégies internationales afin d'optimiser les opportunités qui se présentent à eux. Je suis certaine qu'en 2007, les entreprises européennes spécialisées dans l'informatique financière reviendront sur le devant de la scène, avec des offres plus souples et modulaires pour un marché prêt à investir. » Pour George Liberman, PDG de Xiring, le secteur de la banque et de la finance n'est pas homogène en Europe : les recommandations et les standards développés au niveau européen ou mondial sont implémentés différemment dans les différents pays Européens. Les notions de standardisation et d'internationalisation demeurent importantes, cependant le principal moteur de croissance des services du secteur reste le consommateur. « Aujourd'hui, ce sont les clients qui réclament des services financiers et bancaires identiques, quel que soit le pays où ils se trouvent. Et c'est là le véritable enjeu - mais aussi l'opportunité - qui se présente à nous. Il appartient en effet aux opérateurs et aux fournisseurs de services de répondre à cette demande d'interopérabilité, avec les solutions technologiques adéquates » constate t-il. Selon Jean-Michel Schneider, directeur commercial d' ACI Worldwide pour la France, des initiatives telles que le SEPA (espace unique de paiement en euro), la directive européenne MIF (Marchés d'Instruments Financiers) ou la loi Sarbanes-Oxley représentent des moteurs d'investissement essentiels pour l'avenir : « Ces initiatives vont tout à fait dans le sens de l'internationalisation et de la capacité des banques à proposer aux particuliers des services internationalement indifférenciés. Néanmoins, même nous qui sommes une entreprise internationale implantée en Europe, nous avons conscience de toute l'importance des particularismes locaux. D'un pays à l'autre, des initiatives telles que Faster Payments et même le SEPA, sont envisagées de manière assez différente » commente-t-il. Quant à Martin Gatev, directeur des opérations de GFT France, il estime que la "logique technologique" classique de regroupement et de standardisation s'applique jamais au secteur bancaire et financier. Les opportunités en Europe continueront d'être axées sur l'aide à apporter aux banques pour leur permettre de proposer des services réellement internationaux, mais qui s'inscrivent dans le contexte d'un marché local. » Selon lui, ces tendances mettent les banques devant un double enjeu - l'internationalisation, la conformité règlementaire, les besoins d'intégration les poussant vers un niveau croissant de « standardisation », la compétition accrue et les spécificités locales imposant un réel besoin de diversification et de différentiation. Pour y répondre, les banques axent leurs stratégies d'investissement sur l'obtention d'un avantage concurrentiel (nouveaux services et produits, nouveaux canaux de distribution, meilleurs gestion des risques, etc.), d'une part, sur l'industrialisation et optimisation des processus qui visent à rationaliser les coûts, d'autre part (STP, regroupement des back offices et des fonctions de support, etc.). Cela se traduit dans de nouvelles applications 'front office', des solutions de gestion de la relation client (CRM), d'automatisation des processus 'front to back', de calculs complexes des risques, d'implémentation d'architectures SOA, etc. » En termes de services, les organismes bancaires et financiers recherchent, dans ce contexte, des prestataires qui conjuguent savoir-faire sectoriel spécifique et expérience globale avec maîtrise des spécificités locales ou propres à un marché. Cette tendance contribue à expliquer le succès de notre modèle de « smart sourcing » (solutions personnalisées de ressources on-site, en near- et en off-shore) avec lequel, depuis plusieurs années, GFT réalise plus de 2/3 de son activité de consulting et d'intégration avec les banques.
Article rédigé par
Sandrine Chilotti
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