Le rôle clé du DSI d'EasyJet dans les économies de carburant
Le DSI d'EasyJet est aussi responsable d'un programme de transformation de la compagnie. Le reporting mis en place et son action ont amené des économies sensibles de la consommation de carburant et porté une organisation réduisant les coûts.
PublicitéDans le secteur du transport aérien un élément éclipse tous les autres quand il s'agit de questions d'environnement et de développement durable. Il s'agit, bien sûr, du carburant. Selon Trevor Didcock, CIO d'easyJet, « L'entreprise dépense plus d'un milliard de livres par an sur le carburant pour avions. Chaque pour cent d'économie vaut dix millions de livres pour nous. » La compagnie britannique, enregistrée à Jersey, emploie 3500 employés et entretient une flotte de 210 appareils.
De son expérience passée avec l'organisation de l'automobile AA, Trevor Didcock sait que les économies de carburant, même pour les grandes flottes, sont dans les 200 000 à 500 000 livres. Comme il le dit: « Ce sont de bons projets, mais l'opportunité est loin d'être aussi grande que dans les compagnies aériennes. »
Trevor Didcock a été élu par notre confrère CIO.co.uk comme étant le DSI qui a le plus contribué à la transformation de son organisation parmi 100 DSI de Grande Bretagne. Les membres du jury ont été impressionnés par la manière dont la compagnie et Trevor Didcok ont compris comment la technologie joue un rôle dans la transformation d'une organisation tout en étant relativement peu coûteuse.
Externalisation du Data Center
En externalisant les opérations de Data Center chez Savvis, un opérateur respectueux de l'environnement, Trevor Didcock est mieux en mesure de concentrer ses efforts sur les grandes victoires pour easyJet.
Chaque avion dispose d'un système ACARS à bord qui envoie les données d'exploitation dans le réseau d'easyJet et de là à OSyS qui, selon trevor Didcock, « est une application intéressante de reporting sur le carburant et, depuis que j'ai rejoint easyJet, nous avons amélioré la précision des données qu'elle contient de 86% à 96%. »
Trois grandes occasions pour réduire la consommation
Photo : Trevor Didcock, CIO d'easyJet
Trois grandes occasions pour réduire la consommation
Les principales possibilités d'économiser du carburant concernent le moment où les moteurs d'avions sont lancés, comment ils sont utilisés pour le roulage sur le tarmac et la façon dont l'appareil est équilibré pour l'atterrissage. Certaines de ces actions ont des impacts environnementaux qui dépassent juste les émissions provenant de la combustion du kérosène.
Par exemple, la compagnie suscitait un sentiment d'urgence chez son personnel de cabine et chez ses passagers en lançant tôt les moteurs, avant le départ. L'objectif était alors de réduire le risque de manquer la fenêtre de décollage. A présent, les moteurs sont démarrés au dernier moment possible, réduisant ainsi la consommation de carburant, le bruit et les émissions de gaz. Et, comme le note Trevor Didcock, « Il y a une corrélation très heureuse entre le coût et les considérations environnementales. »
Publicité Les avions se déplaçaient sur le tarmac en utilisant usuellement deux moteurs, les Airbus récents se prêtent bien pour leur part à un roulage sur un seul moteur. Cela représente un gain de carburant considérable avant le décollage et après l'atterrissage.
Positionner les volets à l'atterrissage
Une troisième mesure concerne la position des volets lors de l'atterrissage. Réussir cela permet de voler avec moins de puissance ... Une réduction de la vitesse d'atterrissage signifie aussi moins d'utilisation de l'inversion de poussée qui engloutit du carburant.
Jusqu'au début de cette année, Trevor Didcock était à la fois DSI et responsable du programme de transformation « Europe Turn Orange ». Une partie de ce projet concernait le carburant et son reporting. Toute action visant à réduire l'utilisation de carburant était rendue publique. Parmi les autres mesures de réduction, on compte le nettoyage régulier à l'intérieur des turbines afin d'améliorer le flux d'air et de les faire fonctionner plus efficacement.
Les réservoirs d'eau sont remplis à 60%
Les réservoirs d'eau sont remplis à 60%
Une autre action a été de comprendre que les vols court-courriers n'ont pas besoin de réservoirs d'eau potable pleins. Ils sont maintenant remplis à 60%. Avec 210 avions volant en moyenne onze heures par jour, des mesures comme celles-ci économise le carburant brûlé et réduit les coûts annuels par des millions de livres.
De nouveaux avions entrent en service en 2013, ils seront équipés de sièges plus légers. Il s'agit non seulement de réduire les coûts de carburant, mais parce qu'ils ont des dos plus minces, ils offrent plus de place, un meilleur soutien et plus de confort. Dans le cas où vous vous poseriez la question, cela n'est pas intéressant commercialement (ou, probablement, d'un point de vue de l'environnement) de remplacer les sièges dans les avions existants.
Alors que le carburant est au centre des aspects de développement durable des opérations d'easyJet, d'autres éléments sont également importants. La plupart des compagnies aériennes opèrent selon un modèle de Hub central où se concentre la majorité du personnel. EasyJet base ses personnels dans 22 établissements à travers six pays. En employant les personnels de cette manière, cela contribue à faire connaître la marque localement et contribue davantage à l'économie locale.
Les personnels basés hors du Royaume Uni
Ces membres du personnel sont soumis aux termes et aux conditions locales, même si cela rend le tableau de service et la paie plus compliqués. Lorsque Trevor Didcock rejoint easyJet, plus de 50% des revenus provenaient du Royaume-Uni. Maintenant, 60% viennent de l'extérieur du Royaume-Uni.
Bien que cela n'ait rien à voir avec les TIC ou le travail du DSI, Ian Davies, directeur de l'ingénierie et de la maintenance d'EasyJet, a remporté conjointement le prix « Aviator of the Year » (l'aviateur de l'année) pour sa contribution au système AVOID (ÉVITER), un détecteur de cendres volcaniques.
Voler même en cas d'éruption volcanique
Voler même en cas d'éruption volcanique
Il a travaillé avec le Dr Fred Prata de l'Institut norvégien de recherche aérienne. Selon la citation, ce système « peut permettre la poursuite du trafic aérien en cas d'éruption volcanique. » Quand vous pensez à l'énorme bouleversement causé par le volcan islandais en 2010, de nombreuses compagnies aériennes sont susceptibles d'intégrer ces dispositifs dans leurs avions.
Enfin, nous ne pouvons pas laisser une compagnie aérienne en croissance qui consomme du fuel, fût-elle aussi efficace que easyJet, sans regarder les quotas de carbone. L'année dernière, la société a rejoint le système européen d'échange d'émissions (ETS) qui donne des allocations échangeables pour les compagnies aériennes.
Ces allocations sont remises en fonction des émissions de l'année. Les crédits restants peuvent être enregistrés pour les années à venir ou négociés sur le marché libre. EasyJet utilise sa trésorerie et ses systèmes de négociation pour couvrir ses provisions de la même manière qu'il le fait avec du kérosène et des monnaies.
Bien que le business modèle d'easyJet offre une expérience client simple pour ceux qui volent avec la compagnie et qu'elle se dépeint vers l'extérieur comme une entreprise essentiellement simple, cette façade cache une complexité importante. Et, une grande partie de cette complexité est maintenant gérée par les bons offices du CIO.
Article rédigé par
Jean Pierre Blettner avec IDG News Services
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