Le PLM permet de définir le produit
Publicité CIO. Quel périmètre couvre le PLM ? Marc Diouane. Le PLM est une notion relativement vague. En général, on parle du cycle de vie du produit : de sa naissance jusqu'à son retrait. Moi, je le définis différemment. C'est l'ensemble des informations qui permettent de définir le produit. Le PLM couvre également d'autres secteurs que l'industrie manufacturière. Par exemple, le PLM peut s'employer pour un document dans une banque ou encore pour un médicament dans une pharmacie. Mais vu la complexité de la définition des informations liées à ce type de produits, il est nécessaire de se doter d'une solution PLM pour gérer, communiquer et contrôler l'ensemble des processus d'information. CIO. Comment bien différencier le PLM (gestion du cycle de vie des produits) d'autres grandes catégories de progiciels, types PGI, SCM et CRM ? M. D. Tout d'abord, il y a une confusion importante entre les différents acteurs (Dassault, UGS et PTC ). Chacun a sa propre définition. D'un point de vue, supply chain, les frontières ont été clairement définies. La gestion de la chaîne logistique et le PLM ont des cycles de processus dissociés. De même, il faut bien différencier les cycles de développement d'un produit de ceux liés à sa production et à sa livraison. La gestion des sorties d'usines n'est pas du ressort du PLM. Au niveau du CRM, le processus est en amont et en aval. Je récupère les informations du client qui me permettent de définir les spécifications au niveau de mon produit et je « supporte » le client lorsque je lui ai vendu le produit en terme de maintenance. C'est le CRM qui gère cette relation là. En revanche, au niveau du PGI, la frontière est moins nette selon la stratégie des acteurs. Par exemple, la vision de Sap consiste à être capable de gérer l'ensemble du flux d'informations de transaction au niveau de l'entreprise, que cela soit sur le plan financier, SCM ou CRM. Dans ce cadre, la solution de PLM ne gère que la nomenclature du produit, voire la configuration figée du produit.Dans les industries comme l'automobile, l'aéronautique, il est très difficile de gérer le produit une fois figée. On conçoit d'abord et ensuite, on passe au niveau du PGI. Ce dernier intervient uniquement entre le moment de la prise de commande et la livraison effective du produit. CIO. Toutes les applications actuelles de gestion du cycle de vie des produits font-elles appel aux technologies Internet ? M. D. Aujourd'hui, il existe deux catégories de solutions. Celles encore basées sur d'anciennes technologies qui reposent sur des configurations industrielles propriétaires datant des années 80/90. Celles-ci sont généralement intégrées plutôt que distribuées. Ce sont des technologies du type client/serveur. Il s'agit de solutions de type VPN. On citera alors Metaphase ou Teamcenter d'UGS. La deuxième catégorie s'appuie sur des technologies Internet trois tiers telles que Windchill de PTC. Par exemple, avec un blackberry, vous accédez à distance à l'ensemble des données liées au produit. Vous pouvez aussi partager plus facilement l'information où que vous soyez et quel que soit l'auteur et la personne qui va réceptionner l'information. CIO. Quel est le profil de clientèle ? M. D. C'est un marché qui est de plus en plus mature. Aujourd'hui, lorsque l'on parle de PLM, la plupart des interlocuteurs font abstraction de la CAO parce que c'est déjà dans les moeurs, et que tous sont maintenant équipés de ce type d'outils. Maintenant, les personnes pensent plutôt à l'intégration de la gestion logistique ou à la capacité de gérer la configuration de produits, clé du PLM. Cela permet de mieux partager le travail et maîtriser davantage l'évolution du produit. Au départ, les solutions PLM s'adressaient aux grands comptes qui avaient les moyens de déployer ce type d'outils. Aujourd'hui, les sociétés confrontées aux problématiques de globalisation se tournent également vers ces outils. Tel est le cas de l'industrie manufacturière. Le marché du PLM connaît une croissance de 9à 10 % au niveau mondial. CIO. Quels résultats concrets peut-on attendre d'une politique de PLM ? M. D. Il existe différents cas de figure. Une société qui souhaite être compétitive doit se différencier. Elle a plusieurs façons d'y parvenir : soit par des prix bas, soit améliorer la qualité. Pour cela, l'entreprise doit changer l'ensemble de ses processus. Ce qui a des impacts au niveau organisationnel. Le PLM peut alors être un bon véhicule de changement dans les entreprises en définissant les processus clés, les workflows,la configuration produit et l'intégration de la supply chain. Aujourd'hui, le consommateur a des demandes très précises. Pour pouvoir y répondre, il faut segmenter les produits, avoir davantage de produits ainsi que des gains plus importants. Etre compétitif au niveau mondial exige une organisation du travail différente de celle du passé. Se pose alors la question de savoir comment développer les produits et la manière de les maintenir. Dans ce cadre, le PLM joue un rôle important. Le besoin d'innover peut aussi inciter les entreprises à se doter de solutions PLM. CIO. Quelles sont les clés de réussite d'un projet PLM ? M. D. Tout d'abord, avoir une compréhension claire des objectifs de l'entreprise. Ensuite, il est nécessaire de déterminer en quoi la solution PLM peut contribuer aux objectifs de croissance, de marge et de qualité au niveau de l'entreprise. Puis, identifier les processus clés qui permettront de répondre aux objectifs fixés. Bien entendu, il faut prévoir la conduite de changement : formation, accompagnement. Enfin, mettre en place une gouvernance entre le partenaire et le client avec un contrat clair sur les rôles et responsabilités de chacun. Enfin, anticiper l'implication du management pour faciliter l'adoption de l'outil PLM. Ce sont des règles qui peuvent aussi se décliner pour d'autres projets informatiques. CIO. Quelle est, selon vous, la tendance majeure de l'année 2007 ? M. D. Le marché du PLM devrait se consolider dans les années à venir. Aujourd'hui, il ne reste plus que trois acteurs (UGS, Dassault et PTC) qui dominent ce marché contre cinq il y a douze mois.
Article rédigé par
Sandrine Chilotti
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