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Le nouveau rôle du DSI ? Un CIO à la puissance trois !

Le nouveau rôle du DSI ? Un CIO à la puissance trois !

Information, innovation, investissement : trois significations pour le "I" de CIO.

PublicitéLa contribution croissante apportée par les technologies de l'information à la performance globale des entreprises (sur les plans opérationnel, financier et sociétal) pose de nouveaux défis aux directions des systèmes d'information et génère de nouvelles attentes de la part des directions générales et opérationnelles quant au rôle des DSI.

Sur la base de nombreux échanges avec les directions générales et les DSI de plus de 50 entreprises présentes en France et à l'international, tous secteurs d'activités confondus, nous déclinons ces attentes suivant trois dimensions (ou "casquettes", pourrait-on dire trivialement), différentes, mais néanmoins complémentaires et unies par un même "acronyme" :

La première, et la principale, est évidemment celle de "Chief Information Officer". S'agissant du rôle "traditionnel" du DSI, nous n'y attardons pas, si ce n'est pour dire que l'essor de technologies comme le "Big data" et de plus en plus de "l'open data" rendent encore plus prégnante la problématique de pertinence, de disponibilité, de rapidité et de sécurité (en termes de confidentialité et d'intégrité) de l'information. L'apparition de nouvelles solutions dans le domaine de "l'Enernet", par exemple, (ie. utilisation d'Internet au service de l'efficacité énergétique) illustre bien le potentiel et les défis posés par ces nouvelles technologies de l'information.

La deuxième dimension qui ressort de ces enquêtes correspond à un rôle de "Chief Innovation Officer". Même si l'utilisation du terme "Chief" est probablement un peu exagérée ici, en particulier dans les entreprises dotées d'une forte culture produit ou d'un département R&D, mais aussi compte tenu du caractère par essence transverse de l'innovation, la DSI joue un rôle majeur qui la place souvent en situation de co-leadership. En effet, la contribution de la DSI à l'innovation est double :

- directe : en proposant et en mettant en oeuvre des solutions permettant de décloisonner l'organisation interne, mais aussi de remodeler, voire quelquefois réinventer les relations entre l'entreprise et son écosystème d'affaires (clients, fournisseurs, environnement et communautés d'intérêts, ...), favorisant ainsi la circulation et l'enrichissement croisé de la connaissance et des idées, ainsi que la création de"valeur partagée" à la croisée des interfaces, deux puissants carburants pour le processus d'innovation

- indirecte : en se positionnant comme un véritable levier d'efficacité opérationnelle et de productivité, permettant à l'organisation de dégager des marges de manoeuvre opérationnelles et des ressources, afin de les allouer à la "compétitivité hors-prix", telles que l'innovation et la valeur ajoutée.

Enfin, la troisième dimension correspond à un rôle de "Chief Investment Officer"; il s'agit naturellement d'investissements dans les technologies de l'information et de la communication et de projets à forte dimension système d'information, mais aussi de la gestion du parc logiciel et matériel existant, dont le coût de fonctionnement représente souvent 70 à 80% du budget informatique. Ainsi, la place du SI comme levier de valeur (et non comme un simple centre de coûts !) et comme composante essentielle du patrimoine immatériel de l'entreprise fait de moins en moins débat de nos jours et on observe une prise de conscience croissante de la part des états-majors des entreprises (du moins à partir d'une certaine taille) quant à l'importance d'un tel actif et la nécessité de le confier à un bon "gestionnaire de patrimoine". A l'instar de tout patrimoine, on s'attend donc à ce qu'il soit bien géré, entretenu et rentabilisé. A l'évidence, ce rôle nécessite de la part du DSI une bonne vision économique et financière (rappelons que le budget de fonctionnement d'un SI peut quelquefois représenter jusqu'à 10% du chiffre d'affaires, voire plus, selon le type d'activités), mais aussi, et de plus en plus, une sensibilisation aux problématiques RSE (responsabilité sociale des entreprises), amenant la DSI à intégrer, d'une manière aussi pragmatique que possible et alignée avec la stratégie de l'entreprise, les critères ESG (Environnement, Social/Sociétal, Gouvernance) dans le processus d'évaluation et de sélection des investissements et projets, ainsi que dans sa politique Achats et dans le choix de ses fournisseurs et partenaires.

PublicitéAu-delà des défis certains que cette triple responsabilité pose aux DSI, il nous apparaît qu'une telle évolution est plutôt un indicateur d'enrichissement et de "santé" de la fonction de DSI et, surtout, une réelle opportunité pour ce dernier d'être reconnu comme un acteur de premier plan de la transformation de l'entreprise et de son adaptation à de nouvelles réalités économique et technologique et, pourquoi pas, d'augmenter encore plus ses chances de troquer son titre de CIO contre celui de CEO !

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