Le nouveau patron d'Axa ne jure que par le numérique
En trente ans, Axa a marqué les esprits par sa capacité à racheter des concurrents en France comme à l'étranger. Son nouveau directeur général, Thomas Buberl, privilégie plutôt le numérique, il présentera son plan stratégique au mois de juin.
PublicitéDouble surprise : Henri de Castries quitte son poste de Pdg d'Axa et il est remplacé à la direction générale (*) par un allemand, Thomas Buberl, patron des opérations outre-Rhin. Un saut de génération, on passe de 61 à 42 ans et un choc de culture, le groupe français, né dans les mutuelles, sera dirigée par un allemand. Dans sa première interview, accordée au Financial Times le jour même de sa nomination, Thomas Buberl a indiqué vouloir se concentrer sur la transformation numérique du groupe, plutôt que sur des acquisitions.
"La question est de savoir si nous devons augmenter de taille ou bien si nous devons mettre l'accent sur la transformation de notre modèle d'affaires en s'engageant dans un avenir numérique. Je pense que le numérique devra être notre objectif principal." L'industrie de l'assurance est effectivement en pleine mutation. Au lieu d'avoir quelques données sur lesquelles mesurer le risque, et en calculer le prix, il y a maintenant une quantité illimitée de mesures possibles en temps réel. Exemple, les boîtes noires installées dans les voitures pour mesurer la sécurité de conduite. Les assureurs utilisent également les données de santé.
Vers un changement de concurrence
Il est également crucial pour l'avenir d'Axa, note Thomas Buberl, d'aller vers le numérique pour éviter d'être perturbé par les nouveaux entrants potentiels sur le marché. "Aujourd'hui, nos compétiteurs se nomment Allianz et Generali, mais demain il pourraient s'appeler Google et Facebook". Et Axa se fait fort, toujours par le digital, de mieux aider le groupe à améliorer ses relations avec les clients, en interagissant directement avec eux en ligne. "L'assurance souffre traditionnellement d'un manque de contact avec ses clients. Nous voulons faire plus ".
Cela ne veut pas dire qu'Axa tourne définitivement le dos aux acquisitions, mais celles de grande envergure ne sont plus la priorité. "L'avenir sera plus axé sur les transactions de petite taille". Le groupe parti des Mutuelles de Rouen s'est manifesté tout au long de son histoire par de nombreuses acquisitions comme, en France, Drouot ou l'UAP, ainsi qu'aux Etats-Unis Alliance Bernstein, sans oublier d'autres partout dans le monde : au Mexique, au Japon, en Chine, en Turquie etc...
Henri de Castries a précisé que l'expansion rapide en Asie avait été un succès. En revanche, certains investissements en Europe centrale et orientale avaient été des erreurs. Il avait "sous-estimé les défis de la gouvernance".
(*) Le poste de PDG est réparti entre Thomas Buberl, directeur général et Denis Duverne, jusqu'alors directeur général qui devient Président.
Article rédigé par
Didier Barathon, Journaliste
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire