Tribunes

Le Musée de l'Informatique toujours paralysé

Le Musée de l'Informatique toujours paralysé

Depuis le printemps 2010, le seul musée permanent dédié à l'informatique en France est embourbé dans les difficultés technocratiques et reste fermé.

PublicitéEn 2008 s'est ouvert le premier véritable musée de l'informatique en France, en l'occurrence sur les espaces dits du Toit, au sommet de la Grande Arche de Paris La Défense, qui dépend du Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement. Il n'existait auparavant que des initiatives ponctuelles ou limitées dans des établissements plus généralistes. Or, depuis le printemps 2010, le Musée est fermé. La ministre Nathalie Kosciusko-Morizet s'obstine à botter en touche, y compris dans une récente intervention en direct, comme auparavant son prédécesseur Jean-Louis Borloo.

Cette fermeture n'est pas dû à des difficultés propres : sa fréquentation est importante et ses comptes équilibrés. Elle est simplement liée à la fermeture du Toit de la Grande Arche.

Au départ, une panne des ascenseurs panoramiques a nécessité une fermeture très provisoire. Mais, une fois la réparation achevée, la fermeture s'est prolongée pour des raisons peu claires.

La Grande Arche comporte de nombreux bureaux du Ministère de l'écologie dans ses côtés. Mais les espaces de réunion seraient insuffisants. Les services du Ministère aurait simplement tenté de récupérer des espaces du Toit en récupérant la totalité de celui-ci, y compris des espaces totalement impropres à la réalisation de salles de réunions, notamment ceux occupés par le Musée de l'Informatique. Mais la situation n'est pas si simple.

Le Musée, organisé en association, est en fait un utilisateur au statut très précaire puisque séparé du Ministère par une série d'intermédiaires. Or le Ministère aurait décidé de reconsidérer le plat de spaghettis tenant lieu de gestion du Toit. Ce qui peut sembler une bonne idée de saine gestion a une victime collatérale : le Musée de l'Informatique.

Depuis le printemps 2010, le directeur du Musée, Philippe Nieuwbourg, multiplie les démarches, d'abord auprès de Jean-Louis Borloo et désormais de Nicolas Sarkozy et de Nathalie Kosciusko-Morizet. Sans succès jusqu'à présent. Le Ministère semble ne pas être capable de se défaire d'un contentieux qu'il a lui-même initié.

Le plus simple serait pourtant de rendre l'association gérant le Musée directement locataire ou concessionnaire de la part du Toit qu'elle occupe toujours. En effet, il ne manque au Musée que ses visiteurs : les pièces et les expositions sont toujours en place, dans des locaux sans autre destination prévue, et aucun déménagement ne semble possible.

Lorsque l'on veut faire du Numérique une priorité nationale du Grand Emprunt, fermer un établissement visant à l'éducation du public sur le sujet fait tâche.

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