Le moteur de recherche d'entreprise, quelles cibles ?
Peut-on éliminer les lourds développements applicatifs en installant un moteur de recherche ? Quid du search pour faire de la « business intelligence » demandée par les directions métiers ? Est-ce un nouveau marché ?
PublicitéAprès avoir épuisé les recettes classiques de la réduction de coût, tous les DSI cherchent aujourd'hui des outils performants capables de casser les lourdeurs et les coûts du modèle applicatif ancien tout en développant de nouveaux usages. Certains pionniers, commençant à explorer sérieusement les solutions mises en oeuvre sur le web, s'interrogent sur l'utilisation applicative des moteurs de recherche. Peut-on éliminer les lourds développements applicatifs en installant un moteur de recherche ? Quid du search pour faire de la « business intelligence » demandée par les directions métiers ? Est-ce un nouveau marché ? Le « search applicatif » peut se résumer à la capacité de naviguer dans son SI de la même façon que sur un site e-commerce. Son interface unique est simple, en langage naturel, la catégorisation automatique est intuitive et ne nécessite pas d'apprentissage complexe d'une organisation de menus. La possibilité de rechercher sur les données structurées et non structurées : quelque soit le contenu. La restitution peut être enrichie d'informations non structurées (ex : recherche d'un client, de tous ses contrats, une vue consolidée de l'ensemble de ses courriers ou appels au call center classée par produit et une évaluation automatique des réclamations). Quel est la valeur ajoutée du search dans un système de business intelligence? La capacité de comptage : les solutions de search, couplées au SI, permettent de compter et de catégoriser les données du SI. C'est la garantie d'un résultat impressionnant aux yeux des utilisateurs qui peuvent connaitre en direct de leurs bases opérationnelles le nombre de clients, leur répartition selon des critères habituellement très compliqués à mettre en oeuvre et le tout à travers une interface de type Google qu'ils maitrisent sans problème. La prise en compte des données non structurées : Le moteur analyse le contenu des documents et les catégorise automatiquement. Ce travail de fond sur le contenu non structuré est un gain non négligeable en comparaison d'un traitement manuel. En attendant la sortie d'outils de BI traitant les données non structurées, c'est bien le champ de la business intelligence qui devrait être la première cible du search orienté application. Le search orienté application travaille plus facilement en temps réel que sur l'historique, son interface est simple et intuitive, sa mise en place ne nécessite pas une description préalable des axes d'analyse et des kpi souhaités à priori. Pour ces raisons pratiques, la restitution d'informations complexes en temps réel va être un élément déclencheur de l'utilisation des moteurs de recherche d'entreprise. Les limites du search Cependant, même si cette solution couvre une partie des besoins, des fonctions du BI aujourd'hui prisées et indispensables ne sont pas couvertes. On peut citer l'historisation des faits et des contextes, la possibilité d'agrégation et de calculs complexes, le travail sur la qualité des données, la constitution de nouveaux métriques ou indicateurs, la production simplifiée de reporting. Il ne s'agit donc pas d'un « BI killer » mais d'une nouvelle composante du système d'information décisionnel à prendre en considération dès les phases de conception. Aussi nous considérons que la mise en valeur du patrimoine des données d'entreprise peut emprunter deux voies complémentaires : - L'intelligence a priori (approche traditionnelle) : valorisation et création de l'information, en industrialisant et contrôlant le processus d'enrichissement. C'est une démarche robuste et efficace qui remet la donnée au coeur des systèmes d'information. Elle privilégie les données structurées internes. - L'intelligence a posteriori consiste à indexer tout ou partie de l'information, d'interpréter les résultats avec un filtre sémantique pour publication formatée dans des mash-up. L'intelligence se retrouve dans la capacité du système à comprendre le sens du terme manipulé (langage naturel, classification numéro de téléphone, adresse etc... dictionnaire sémantique) et de catégoriser en instantané les résultats obtenus. En conclusion Le grand changement SI des prochaines années viendra de l'exploitation des données non-structurées. Le moteur de recherche sera la pierre angulaire des nouveaux dispositifs pour 2 raisons. La première, il détient l'intelligence permettant d'analyser les données non-structurées. La seconde, il autoalimente sa raison d'être par la multiplication du nombre d'informations à traiter et le nombre de sources à exploiter. Même si la solution du search d'entreprise est séduisante, le contexte de l'entreprise se révèle plus exigeant que le search classique sur les aspects sécurité des données, le rapport performance/machine (limiter le nombre de serveurs) et la pertinence des résultats. Nos convictions Les solutions de search appuient une politique de réduction de coût et peuvent intervenir en complément des solutions BI classique. Il peut être recommandé d'initier un prototype opérationnel autour du search pour alléger ou compléter la partie décisionnelle. Les nouveaux usages des TIC et RSE impliquent des changements importants du poste utilisateur, fédérateur d'un contenu diversifié, structuré ou non, interne ou externe, spécialisé par métier et en complète interaction avec plusieurs systèmes. Dans ce contexte, des projets sont déjà initiés, dans la banque en collaboration avec les éditeurs afin prototyper le poste utilisateur du conseiller clientèle (disposer d'une vision à 360° de leurs clients). Sur le marché coexistent plusieurs approches. Les éditeurs classiques ne négligent pas cette approche et des solutions existent chez Microsoft, IBM, SAP et Oracle. Il est clair que ces offres nécessitent un travail préalable d'analyse et d'architecture pour être mises en oeuvre avec profit. Deux solutions nouvelles méritent désormais un examen approfondi. Les éditeurs, français, et déjà fort de plusieurs années d'expérience, Exalead et Sinequa apportent des solutions attractives. Ils mettent en avant un savoir reconnu sur l'analyse de données non structurées ou sur le search applicatif. L'offre actuelle, qui n'exclut nullement une réflexion sur l'architecture et la qualité de données, est toutefois plus simple à mettre en oeuvre ? et s'inscrit dans une recherche de résultats rapides pour un investissement réaliste. Dans un contexte où le choix d'un moteur de recherche unique dans l'entreprise n'est plus incontournable, la mise en oeuvre d'une solution spécifique peut parfaitement trouver sa légitimité. Il s'agit d'un premier pas vers le déploiement de solutions issues du web dont l'entreprise progressivement va s'inspirer pour améliorer la qualité perçue de son informatique et en baisser significativement le prix de revient.
Article rédigé par
Frédéric Dardant, Expert BI chez SIA Conseil
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