Le ministère des Armées réfléchit à réduire sa dépendance à Microsoft
Souvent critiqué pour son allégeance à Microsoft, le ministère des Armées a réalisé une étude pour migrer certains postes vers Linux Ubuntu.
PublicitéL'April (Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre) a récemment obtenu communication d'une étude réalisée en 2021 par la Direction Générale de l'Armement (DGA) sur une éventuelle migration de certains postes de travail du ministère des Armées. L'Etude Internet Poste Libre est accessible librement sur le site de l'April. Cette étude s'intéresse à une catégorie de postes limitée (environ 15 000 unités), en mode partagé, servant à des usages bureautiques basiques et à l'accès Internet. Il s'agissait de vérifier l'intérêt de migrer des actuels postes sous Windows 7 ou 10 vers une version de Linux. Cet intérêt est bien évidemment étudié sous des angles économiques, techniques, de sécurité et de souveraineté.
Même si le ministère a toujours réfuté l'expression « open-bar » pour ses accords commerciaux avec Microsoft, il est très régulièrement critiqué pour son allégeance à un éditeur américain alors qu'il devrait être le temple du souverainisme informatique. Nicolas Fournier, directeur général du numérique du ministère des Armées, a bien sûr abordé le sujet au cours de sa récente interview. Bien qu'opérationnellement rattachée au ministère de l'Intérieur depuis 2009, la Gendarmerie nationale reste une armée qui, à l'inverse, a massivement migré ses postes de travail vers Linux Ubuntu depuis des années. En introduction du rapport, l'intention est cependant clairement exprimée : « le ministère des Armées souhaite réduire l'empreinte du fournisseur Microsoft en utilisant des solutions libres ». Notons au passage que, dans l'ensemble des administrations d'État, les solutions cloud de Microsoft sont totalement exclues.
La conclusion de l'étude confirme que la migration est techniquement possible mais que la pertinence financière de l'opération reste en question, beaucoup de données n'étant pas disponibles. La conduite du changement ne devrait pas être un problème, la formation des utilisateurs finaux devant rester modérée voire nulle. Cependant, le périmètre restreint étudié est noté comme étant le seul où une telle migration semble aujourd'hui possible. Or une hétérogénéité du parc pourrait apporter une charge de travail supplémentaire alors que la saturation des équipes est réelle. Malgré tout, à terme, la migration massive dans le cloud souverain des applications devrait rebattre les cartes et faciliter une bascule de Microsoft Windows vers Linux Ubuntu.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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