Le Groupement des Mousquetaires fait du test un service à ses adhérents


Qualité du Système d'Information : développements, infrastructures et niveaux de service
Si le système d'information s'arrête, l'entreprise ou l'administration s'arrête. C'est évidemment inacceptable. De la même façon, un dysfonctionnement informatique implique un dysfonctionnement métier et un service mal rendu au client ou à l'utilisateur. C'est tout autant préjudiciable. La qualité...
DécouvrirA l'occasion de la Matinée Stratégique CIO « Qualité SI » le 27 septembre 2016 à Paris, Sandrine Béghin (STIME, Groupement des Mousquetaires) a témoigné des obligations de performance et de qualité informatique pour un distributeur à l'heure de la concurrence acharnée sur les prix.
PublicitéLe Groupement des Mousquetaires est bien sûr un réseau de distribution de 3500 points de vente (Intermarché, Bricomarché, etc.) détenus par 3000 chefs d'entreprises indépendants. Mais ses 146 000 collaborateurs contribuent aussi aux métiers connexes du Groupement : la fabrication d'une partie de ce qui est vendu (64 unités de production), des activités foncières, des activités bancaires et assurancielles ainsi que, bien entendu, l'informatique avec la STIME. Celle-ci agit comme prestataire technique pour l'ensemble des adhérents du réseau qui sont donc à la fois ses propriétaires et ses clients.
Sandrine Béghin est actuellement responsable recette des applications à la STIME où elle s'occupe de tests depuis une quinzaine d'années avec, aujourd'hui, sous sa responsabilité une cinquantaine de testeurs certifiés ISTQB, parfois aussi quelques prestataires externes avec le même niveau de qualification. « J'ai ainsi pu voir l'évolution du métier du test qui n'est pas une transformation mais une adaptation » explique-t-elle. Une entreprise comme le Groupement des Mousquetaires n'a pourtant pas le choix : la qualité et la performance de son système d'information sont vitaux car il est inenvisageable, par exemple, que la ligne de caisse ne fonctionne pas un samedi après-midi en période de soldes. Et, bien entendu, alors qu'il y a une pression forte sur les prix finaux, le système d'information doit malgré tout coûter le moins cher possible.
Pas de droit à l'erreur
La STIME s'occupe à la fois de l'informatique dite « aval », c'est à dire celle des points de vente, mais aussi de l'informatique « amont », des entrepôts logistiques aux centres de production. Le niveau de criticité n'est pas nécessairement le même pour tous les systèmes et les procédures sont donc plus ou moins lourdes.
« Pour l'informatique aval, nous avons mis en place des environnements de pré-production et des procédures avec une grande rigueur pour faire fonctionner les 200 à 300 applications qui font fonctionner chaque point de vente, applications systèmes ou métier » a décrit Sandrine Béghin. Il y a 3500 points de vente qui sont autant d'architectures isolées. « Si un logiciel défectueux est envoyé sur les points de vente, c'est 3500 retours arrière qu'il faut opérer » a pointé Sandrine Béghin.
Et quand une mise à jour majeure est opérée -surtout sur une application métier- la STIME doit s'assurer qu'il n'y a pas d'effet de bord sur les autres systèmes. Sandrine Béghin a concédé : « cela entraîne une charge de tests conséquente mais nous n'avons pas le droit à l'erreur, d'où la mise en place de processus intégrant tous les acteurs intervenant sur le logiciel. »
Traiter les spécificités existantes
Le matériel est plus ou moins uniformisé entre les différents établissements mais, malgré tout, il existe des spécificités. Ainsi, certaines enseignes spécialisées (le bricolage par exemple) a besoin de matériels et de logiciels spécifiques. Les environnements dédiés doivent donc aussi être traités. Et le Groupement est aussi présent à l'étranger (Belgique, Portugal, Pologne...), avec des systèmes dans des langues locales. Enfin, il ne faut pas oublier le grand éventail de métiers présent. Chaque type d'environnement doit être testé.
Le groupement a aussi comme particularité d'aimer développer ses propres logiciels plutôt que d'acheter sur étagère des progiciels. Sandrine Béghin l'a justifié : « nous avons beaucoup de spécificités mais cette tendance évolue malgré tout. » Le Groupement a donc mis en place des stratégies de tests mais aussi des révisions successives du code produit jusqu'à la pré-production puis la mise en production.
PublicitéExpliquer les tests via un catalogue de services
Le test fait partie du catalogue de services de la STIME. Petit à petit, l'importance du test est prise en compte. « J'ai vécu cette reconnaissance croissante au fil de ces quinze dernières années » s'est souvenue Sandrine Béghin. Pour bien expliquer le principe des tests et les différents types de tests, c'est en fait plusieurs types de tests qui sont inscrits au catalogue.
L'automatisation du test est encore limitée au Groupement des Mousquetaires. Un outil du marché a été déployé pour jouer des scénarios essentiellement pour les applications mobiles. Pour Sandrine Béghin, « il faut en effet tester de nombreux terminaux, de nombreux systèmes d'exploitation et cela coûte rapidement cher ».
La tentation de baisser trop les coûts
Dans un contexte de pression constante sur les coûts, supprimer ou réduire les tests n'est-il pas tentant ? « Pas sur l'informatique des points de vente où le processus est bien en place depuis une quinzaine d'années » a défendu Sandrine Béghin. Par contre, c'est en effet une tentation sur l'informatique amont même si, grâce au catalogue de services, la tendance est en train d'être inversée.
Pour défendre les tests sur l'amont, la STIME a une stratégie de chiffrages différenciés. Différents niveaux de tests avec les coûts afférents sont ainsi proposés aux commanditaires. Et ceux-ci prennent alors leurs responsabilités en fonction de la criticité de chaque système. Cette approche pédagogique a la vertu de montrer qu'une petite économie sur les tests peut en effet entraîner de très gros coûts à l'arrivée. « Une application qu'il faut corriger dans l'urgence coûte beaucoup plus chère qu'une application sur laquelle on aurait passé un peu de temps en tests et, aujourd'hui, nos clients-propriétaires s'en rendent compte » a observé Sandrine Béghin.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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