Projets

Le groupe SNCF mise sur les données des objets connectés pour sa maintenance préventive

Le groupe SNCF mise sur les données des objets connectés pour sa maintenance préventive
Raphaël Viard, directeur des technologies e-SNCF, pilote le vaste plan autour de l’IoT dans le groupe SNCF (SNCF Réseau et SNCF Mobilités).

Reposant sur des plates-formes technologiques comme IBM Watson, le projet IoT de la SNCF va contribuer à améliorer sa qualité de service. Raphaël Viard, directeur des technologies e-SNCF, détaille ici la stratégie en cours de mise en oeuvre.

Publicité13,5 millions de voyageurs se déplacent chaque jour dans le monde grâce au groupe SNCF. La maintenance des trains comme celle des infrastructures, gares et voies ferrées sont des éléments essentiels pour garantir la qualité de service. Un incident matériel entraîne souvent retards voire annulations de correspondances. C'est pour prévenir les incidents en prédisant les opérations de maintenance pertinentes que la SNCF a lancé un vaste plan autour de l'IoT.
La nouvelle direction générale e-SNCF en charge des systèmes d'informations, des Telecoms et du Digital, fournit le socle technologique à l'ensemble des directions métiers. « Nous mettons en oeuvre une plate-forme technologique pour l'ensemble du groupe et nous accompagnons les métiers dans les cas d'usages » précise Raphaël Viard, directeur des technologies e-SNCF. Toutes les branches d'activités sont concernées, à commencer, évidemment, par SNCF Réseau (qui gère l'infrastructure, notamment les voies ferrées) et SNCF Mobilités (qui assure les voyages de personnes).

Des données de plus en plus nombreuses

C'est un projet majeur pour le groupe qui va permettre d'améliorer le seul relevé des « logs des trains ». Raphaël Viard précise : « ces données recueillies actuellement sont certes nécessaires mais très loin d'être suffisantes et nous allons donc mettre en place beaucoup de capteurs pour monitorer de nombreux aspects techniques de nos métiers. ». Environ 80 projets sont actuellement identifiés. Certains, parmi ceux-là, sont en voie de déploiement à grande échelle.
La branche SNCF Mobilités met ainsi en place le télédiagnostic du matériel roulant avec un monitoring des pompes à eaux. La supervision de la bonne fermeture des portes des trains Corail est également étudiée. Le groupe SNCF déploie dans les gares un monitoring des ascenseurs et escaliers roulants. Sur le réseau ferré, la température des rails va être surveillée grâce à des capteurs. D'autres cas d'usages plus complexes sont étudiés prioritairement. Par exemple, la mesure de la tension physique des caténaires. « Si on constate un relâchement d'une caténaire, nous allons immédiatement envoyer un technicien pour la retendre et le cas échéant faire ralentir les trains dans la zone concernée en attendant la réparation car une caténaire relâchée peut être arrachée par le passage trop rapide d'un train, entraînant de ce fait une interruption de trafic » explique Raphaël Viard.

Un projet technique au service des métiers

« L'IoT est juste un moyen de récupérer de la donnée à partir des équipements » souligne Raphaël Viard. La technologie n'est d'ailleurs pas toujours simple à mettre en oeuvre. Par exemple, comme le mentionne Raphaël Viard, « sur le matériel roulant, le gros sujet est bien d'émettre les données sur des trains circulant à une vitesse importante, ce que les réseaux télécoms LPWA [Low Power Wide Area networks, type Sigfox ou LORA, NDLR] permettent difficilement aujourd'hui. »
Il va également falloir gérer le cycle de vie des capteurs, vérifier où chaque capteur est placé et s'il marche bien. Le cas échéant, si une équipe de terrain décèle un problème, il va falloir pouvoir étiqueter les données comme douteuses. De même, quand un capteur va être installé, il faut que les techniciens puissent tout de suite savoir si le capteur fonctionne et est bien pris en compte. Et il faudra déterminer, au fil de l'expérience qui reste à acquérir, la fréquence pertinente de remontée des données. Une remontée d'information toutes les minutes, c'est soixante fois plus de données qu'une remontée toutes les heures. Et les millions de capteurs qui sont prévus à terme ne sont évidemment pas tous déjà en place, loin de là.

PublicitéDes contraintes qui amènent au cloud

Accessibilité ubiquitaire sur le terrain, scalabilité au fil des usages effectifs... Tous les critères sont là pour justifier le recours au cloud. Si quelques prototypes ont utilisé un cloud public, la sensibilité des données supposait que leur stockage soit dans une instance dédiée et localisée en Europe. Après des tests, c'est la plate-forme cloud d'IBM qui a été choisie. Cette plate-forme a, en plus, la possibilité d'utiliser l'intelligence artificielle Watson dans sa déclinaison IoT. « Mais cela n'a pas été déterminant, même si, à terme, nous comptons bien en exploiter la puissance » indique Raphaël Viard. Cette plate-forme sert au monitoring et à la supervision.
Les données sont ensuite destinées à être rendues disponibles en mode Big Data, dans une plate-forme Haddoop, pour des traitements a posteriori. La SNCF est donc clairement au démarrage d'une grande aventure qui ne fait que commencer. Pour, au final, améliorer la qualité du service client.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis