Le 'Green IT', levier des entreprises pour la transition énergétique

La transition énergétique se met progressivement en marche dans les entreprises. La contrainte légale oblige les sociétés de plus de 500 salariés à éditer annuellement un rapport RSE (article 116 de la Loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 sur les Nouvelles Régulations Economiques). La pression réglementaire les pousse donc à mettre en place leur transition énergétique. Les PME se joignent également au mouvement, bien qu'elles ne soient soumises à aucune obligation légale. En effet, 64% des sociétés de 50 salariés ou plus déclarent s'impliquer dans la RSE, d'après l'INSEE. Ainsi, quelle que soit la taille de l'entreprise, la RSE est donc devenue un véritable enjeu aujourd'hui.
PublicitéLa RSE consiste à mettre en oeuvre des démarches pour répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux, tout en maintenant sa croissance économique. Celle-ci est transversale. En effet, tous les métiers sont impactés et peuvent, à leur échelle, défendre des intérêts environnementaux et sociétaux tout en préservant leur efficacité. Pour y parvenir, les systèmes d'information, en tant que support des activités de l'entreprise, sont un levier indispensable pour mettre en oeuvre la transition énergétique, dans une logique de maintien voire d'amélioration de son efficience économique.
GES : Gaz à Effet de Serre
TIC : Technologie de l'Information et de la Communication
Le « Green IT » comme levier de RSE
On parle aujourd'hui de « Green IT », ou d' « informatique durable », pour désigner les « Techniques de l'Information et de la Communication dont la conception ou l'emploi permettent de réduire les effets négatifs de l'activité humaine sur l'environnement » (Définition du Journal Officiel du terme « ECO-TIC » parue le 12/07/2009).
Les entreprises ont plusieurs leviers à leur disposition pour se lancer dans le 'Green IT'.
Auditer son parc informatique et sensibiliser ses collaborateurs...
Sur le parc informatique existant, l'entreprise peut mener un audit pour connaitre sa consommation en électricité. Il s'agit ensuite de mettre en place un plan visant à la diminuer : choisir du matériel peu consommateur d'énergie, éteindre les postes de travail tous les soirs, limiter la luminosité des écrans, contrôler les équipements de chauffage et de climatisation, etc. L'entreprise peut ainsi rédiger des 'Bonnes Pratiques' à diffuser auprès de ses collaborateurs.
L'entreprise peut aussi choisir de limiter le changement de matériel et mettre en place un processus de recyclage du matériel usagé. Au niveau de la gestion des déchets informatiques (ou DEEE, Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques), beaucoup d'efforts sont encore à faire au niveau des entreprises. En 2012, 229 285 millions de tonnes d'équipements professionnels ont été mis sur le marché pour 62,6 millions d'équipements. Seulement 17 824 tonnes de DEEE ont été collectées cette même année. Le recyclage n'est pas encore dans les habitudes des entreprises en France, ce qui en fait un levier pertinent en termes de communication.
Il n'y a pas que les équipements qui sont concernés. Les logiciels peuvent également être conçus, utilisés et recyclés de manière à limiter l'utilisation polluante de matières premières, la consommation d'électricité et d'espaces de stockage sur les serveurs.
Publicité...Sélectionner ses fournisseurs/éditeurs...
Le matériel informatique est, pour la majorité, fabriqué en Chine, dans des usines qui peuvent être à l'origine de pollution et du réchauffement climatique. Un certain nombre de normes existe aujourd'hui, comme par exemple la norme ISO 14001 qui certifie que l'entreprise mesure et améliore son impact environnemental. La DSI peut définir, dans son cahier des charges, le respect de certaines normes environnementales de la part de ses fournisseurs/éditeurs.
... Tout en maitrisant ses coûts
En mettant en place des processus internes pour limiter l'empreinte environnementale des SI, des économies de coûts peuvent être réalisées. Par exemple, Google affirme avoir réduit d'un milliard de dollars américains sa facture énergétique sur ses data centers, qui utilisent 50% moins d'énergie qu'un data center classique.
En conclusion, investir dans des SI « durables » apporte à l'entreprise une réponse aux enjeux actuels de protection de l'environnement. Cet engagement trouvera son écho aussi bien auprès des collaborateurs que des clients ou partenaires. L'entreprise gagne également en compétitivité et anticipe les évolutions à venir dans ce secteur.
Article rédigé par

Manon Tezenas de Montcel, Consultante MC2I Groupe
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