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Le Grand Paris Express roule à la fois en WiFi et en 5G

Le Grand Paris Express roule à la fois en WiFi et en 5G
La construction de l’ouvrage Vaillant sur la future ligne 16. Au total, les futurs réseaux WiFi et IoT doivent couvrir 65 gares des futures lignes 15 à 18, ainsi que celles de l’extension de la ligne 14. (Photo : Gérard Rollando / Société du Grand Paris)

En plus de la 5G, l'extension du métro parisien bénéficiera d'un réseau WiFi en gares et dans les rames. Soit près de 25 000 bornes qui seront déployées au fur et à mesure de l'avancée des travaux. Un réseau IoT Lora viendra compléter le dispositif.

PublicitéUn réseau WiFi et IoT en complément de la 5G. Les futurs usagers du Grand Paris Express, le réseau de transport qui marquera l'extension du métro parisien loin des limites de la capitale, auront plusieurs options de connexion. Pour assurer le déploiement de ce réseau et son exploitation, la Société du Grand Paris (SGP) a retenu Hub One, opérateur du groupe ADP qui gère déjà les réseaux WiFi des aérogares parisiens. « Ce réseau couvrira les 65 gares du prolongement de la ligne 14 ainsi que celles des lignes 15, 16, 17 et 18 et l'ensemble des voitures circulant sur ces voies, soit environ 170 rames », détaille Marie-Christine Servant, la responsable de l'unité numérique de la Société du Grand Paris (SGP), un pôle qui travaille sur 4 thématiques (le réseau de communication THD qui suit les voies, les locaux techniques d'hébergement IT, la 5G et, donc, le réseau WiFi et IoT). Une entité séparée de la DSI qui, elle, travaille sur les applications de gestion de projet et de réception de travaux, ainsi que sur l'équipement des salariés.

« En nous basant sur un benchmark des pratiques dans d'autres villes dans le monde, nous avons constaté que les nouveaux métros sont souvent équipés d'un réseau mobile doublé d'un réseau WiFi, car les usages sont complémentaires et les services offerts différents, reprend Marie-Christine Servant. Par exemple, pour les voyageurs extra-communautaires, l'accès du WiFi est beaucoup plus simple. Par ailleurs, cette technologie permet la géolocalisation des voyageurs, donc des push de contenus adaptés. Enfin, juxtaposer les réseaux a clairement un intérêt en termes de sécurité, en cas de panne sur un canal de communication. » Pour Henri Talon, directeur du département télécoms chez Hub One, cette question de la complémentarité entre réseaux cellulaires et WiFi a déjà largement été tranché : « dans les aéroports, cela fait 20 ans qu'on se pose cette question. On se l'est posée avec la 3G, on se l'est reposée avec la 4G... Or, le constat est clair : dès qu'une bande passante est disponible, les usages l'utilisent. »

Rentabiliser avec la publicité et des services professionnels

Pour construire le réseau WiFi et IoT dans sa globalité (un projet qui, à lui seul, s'étalera jusqu'en 2030 au rythme des travaux du Grand Paris Express) et l'exploiter sur la durée de la concession (14 ans), Hub One associé à la Banque des Territoires vont créer une société de projet dédiée. Cette entité, dans laquelle l'opérateur sera actionnaire à hauteur de 60%, bénéficiera d'une subvention du Grand Paris. Charge ensuite à cette société de trouver les leviers commerciaux lui permettant d'amortir l'investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros nécessaires à la conception du réseau, à l'installation de 2200 à 2500 bornes WiFi Cisco, à la gestion de projet, au fonctionnement et à la maintenance des réseaux WiFi et Lora (pour l'IoT).

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Marie-Christine Servant, responsable de l'unité numérique de la Société du Grand Paris : « c'est un projet complexe, qui s'intègre lui-même dans un programme encore plus complexe, le tout dans un environnement comportant de multiples contraintes ». (Photo : D.R.)

Si le service sera gratuit pour les trois millions d'usagers quotidiens attendus sur les futures lignes de transport, Hub One prévoit la commercialisation de publicités sur le portail d'accueil, des revenus issus du roaming, mais aussi des services aux professionnels, comme du WiFi professionnel, associé à des garanties de bande passante, ou de l'IoT pour les commerces ou sous-traitants (comme les sociétés de nettoyage). « Sur ce terrain, on se situe dans le champ concurrentiel, puisque ces entreprises auront aussi accès à d'autres options, comme la fibre », signale Marie-Christine Servant. Notons par ailleurs que les réseaux WiFi et IoT construits par Hub One ne sont pas prévus pour l'exploitation ferroviaire. Côté IoT, Henri Talon imagine 5 catégories de capteurs portant autant de services différents : la mesure de la satisfaction des passagers, la gestion de l'énergie, la sécurité (par exemple en se basant sur le comptage de passagers), la maintenance (basée par exemple sur la mesure de température) et les mesures variées (comme la surveillance des ouvertures de portes).

Déploiement complexe dans un programme encore plus complexe

« Le déploiement de ce réseau est en soi un projet complexe, qui s'intègre lui-même dans un programme encore plus complexe, le tout dans un environnement comportant de multiples contraintes : la taille des gares, leur profil, les contraintes architecturales dans lesquelles il faut s'inscrire, la présence de plusieurs opérateurs de transport et même, à certains endroits, l'installation d'oeuvres d'art », détaille la responsable de l'unité numérique de la SGP. Sans oublier l'installation des bornes dans les rames elles-mêmes dont certaines, déjà livrées, seront équipées au centre d'exploitation, tandis que d'autres le seront dans l'usine de l'industriel fabriquant ces matériels.


Henri Talon, directeur du département télécoms chez Hub One : « avec les technologies radio, le travail sur plans est insuffisant : il faut toujours en passer par une optimisation une fois les bornes installées. » (Photo : D.R.)

« Nous commençons toujours ce type de projet sur plans, avec des logiciels de simulation. Mais, avec les technologies radio, c'est insuffisant : il faut toujours en passer par une optimisation une fois les bornes installées », note Henri Talon. Via des tests de couverture et d'interférence qui ont lieu quelques semaines avant l'ouverture d'une gare au public. Surtout que Hub One devra s'inscrire dans un environnement radio particulier, les futures lignes devant accueillir des métros automatiques posant des contraintes spécifiques en matière d'usages de fréquences. « A ces questions techniques s'ajoutent les contraintes de planning, qui découlent de l'avancée des travaux et de l'échelle du projet - en 20 ans, nous avons équipé 14 aérogares, tandis que cette fois, nous devons couvrir 65 gares en 5 ou 6 ans - ou encore la complexité des chantiers qui font intervenir de multiples intervenants, créant des dépendances dans le projet qu'il faut maîtriser », reprend le responsable de Hub One.


Les travaux dans la gare de Saint-Denis Pleyel, futur terminus de la ligne 14 au Nord. 10 à 15% des bornes WiFi seront déployées sur cette première tranche de travaux, qui doit être livrée pour les JO de 2024. (Photo : Gérard Rollando / Société du Grand Paris)

Etre paré pour les JO 2024

La première échéance pour le concessionnaire ? Être prêt lors de l'ouverture des premières gares, celles de l'extension de la ligne 14 (vers Saint-Denis Pleyel au Nord et l'aéroport d'Orly au Sud), pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, en juin 2024. « Sur ces gares, nous en sommes au câblage. Et les travaux d'ingénierie et de définition de l'emplacement des bornes ont débuté », détaille Henri Talon. 10 à 15% du parc de bornes seront déployés sur cette première tranche. Les déploiements doivent se poursuivre sur les autres lignes du Grand Paris Express jusqu'en 2030.

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