Projets

Le fleuriste Aquarelle.com adopte les micro-services

Le fleuriste Aquarelle.com adopte les micro-services
Nicolas Aubin, DSI d’Aquarelle.com : « Les compétences opérationnelles sur les micro-services restent rares à l’heure actuelle. »

Pour pouvoir aisément faire évoluer ses sites, le fleuriste en ligne Aquarelle.com a entrepris la refonte de son back-office sur une architecture de micro-services hébergée sur AWS.

PublicitéAu départ, Aquarelle était un réseau de fleuristes, créé par François de Maublanc. En 1998, celui-ci décide de s'associer avec son frère Henri de Maublanc pour lancer une activité de vente de bouquets en ligne, sous la marque Aquarelle.com. Rapidement, le site est devenu le canal de vente principal, le groupe ne possédant aujourd'hui qu'un seul point de vente physique. L'entreprise s'est ensuite développée à l'international. « Nos différentes filiales ont chacune un site dédié. En effet, selon les pays, la signification des fleurs et les contraintes d'expédition diffèrent », explique le DSI du groupe, Nicolas Aubin. Dès l'an 2000, l'entreprise met en place une plateforme partagée pour faciliter la gestion de ces différents sites, construite autour d'une base Oracle et de procédures stockées. « En 2003-2004, nous avons basculé cette plateforme vers une architecture Web Services, dans laquelle les données et les règles métier étaient centralisées », se souvient Nicolas Aubin.

Une nouvelle étape est franchie en 2013, avec le passage de cette plateforme, auparavant hébergée chez un infogérant, dans le cloud public AWS. L'entreprise profite de ce projet pour faire quelques adaptations techniques, et décide dans la foulée de changer de langage de développement. « Auparavant, nous utilisions Perl. Nous avons choisi de passer sur PHP et le framework Symphony, afin d'aller vers une technologie plus classique », indique le DSI. A ce moment-là, l'entreprise modifie son architecture applicative, car l'existant ne pouvait pas être porté tel quel sur Symphony. Pour ne pas perdre de temps, l'équipe se concentre sur les fonctionnalités existantes. « Les Web services ont disparu, remplacés par des accès simples, et les données et les règles métier étaient gérées de façon séparée », raconte Nicolas Aubin.

Regrouper les données avec les règles métier associées

Début 2019, pour faciliter la maintenance applicative et améliorer l'évolutivité des différents sites, le groupe Aquarelle décide de migrer vers une architecture basée sur les micro-services. « Il ne s'agissait pas de suivre une mode. Ce choix s'inscrit dans la continuité de nos efforts précédents », souligne le DSI. « Notre objectif est de pouvoir facilement faire évoluer les applications, pour répondre aux besoins des métiers. Pour cela, il faut une maîtrise fine des données et des règles métier associées. C'est pourquoi nous avons choisi de regrouper de nouveau les deux dans des micro-services. », détaille-t-il. Par exemple, si l'entreprise veut mettre en place une réduction tarifaire sur ses sites, il suffit de modifier une règle dans un micro-service, plutôt que de changer les applications une par une. « Nous pouvons également gérer les spécificités de chaque site : par exemple, le calcul de taxes comme la TVA est très différent entre la France et les Etats-Unis. En fonction du site qui appelle le micro-service, nous appliquons la règle appropriée », illustre Nicolas Aubin.

PublicitéUn premier projet sur Kubernetes

Afin de tester ce nouveau modèle, l'entreprise a choisi de démarrer avec un projet simple, une application d'intermédiation utilisée pour transmettre les commandes au réseau d'artisans partenaires 123fleurs. « Nous avons fait appel à Neoxia et à leur filiale Skale-5 pour nous accompagner le déploiement, la mise en production et l'exploitation des micro-services, sur une plateforme Kubernetes hébergée chez AWS », précise le DSI. L'application, développée en interne, comporte trois micro-services, l'un pour gérer les commandes, l'autre pour les produits et le dernier pour les fleuristes. Leur mise en production est prévue courant novembre. La partie front de l'application a été développée par Neoxia. « Nous voulions garder la maîtrise de la partie métier en interne, mais en revanche l'interface change souvent, et il était pertinent de la déléguer à des experts du digital. »

A terme, l'objectif est de rendre l'ensemble des données métier utilisées par les sites accessibles à travers des micro-services. Aquarelle.com veut progressivement migrer son back-office, en fonction des besoins et opportunités du métier, tandis que les nouveaux développements se font quant à eux directement sur les micro-services. En termes d'infrastructure, l'entreprise surveille les ressources utilisées par ces nouvelles architectures, attendant d'avoir un peu de recul pour réajuster sa consommation si nécessaire.

Vigilance sur la question des compétences

Parmi les enjeux associés à ce type de projet, la question des compétences n'est pas à négliger. « Avec cette architecture, beaucoup de choses diffèrent par rapport aux Web Services. La mise en oeuvre de ces technologies a nécessité un apprentissage important », observe le DSI. Sur ses neuf collaborateurs, un seul travaille à plein temps sur les micro-services et deux autres sont en soutien, représentant au total 2,5 ETP. L'entreprise a également mis en place une démarche Devops. « Nos partenaires, aussi bien du côté d'AWS que de Neoxia et Skale-5, nous ont accompagnés dans la montée en compétences », relate Nicolas Aubin. Celui-ci a également constaté la difficulté à recruter des compétences opérationnelles sur ces technologies, qu'il s'agisse des micro-services ou même d'AWS, d'où la décision de former ses collaborateurs. « Je n'ai vu que des profils avec des connaissances théoriques sur les micro-services. La plupart des formations en France sont orientées vers le développement Web classique, elles se focalisent sur des langages mais abordent très peu les aspects d'architecture », déplore le DSI. Pour celui-ci, cela renforce d'autant plus la nécessité de se faire accompagner par des partenaires ayant déjà une expérience sur ces technologies.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis