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Le digital learning : des bonnes pratiques au pragmatisme

Le digital learning : des bonnes pratiques au pragmatisme
De gauche à droite, Clara Jakubik, directrice learning & development chez Keolis, Fabienne Speck, directrice learning & development de Fabernovel et Frédéric Hébert, head of digital learning de Danone ont échangé sur la mise en place de formation digitale

Avec la transformation numérique des entreprises, le volet RH et notamment la formation se mettent à l'heure du digital. Faber Novel a organisé une matinée portant sur ce thème en analysant les bonnes pratiques issues des sociétés tech mais aussi en donnant la parole à des responsables de la formation digitale chez Keolis et Danone.

PublicitéEn préambule de sa matinée sur le futur du corporate learning, Faber Novel rappelle la phrase d'Alvin Toffler, « les illettrés du XXI eme siècle ne seront pas ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Ce seront ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre ». La formation est un élément clé pour la fidélisation des collaborateurs. Avec le digital, cette formation peut être facilitée et accélérée. A condition de la maîtriser et d'en connaître les bonnes pratiques.

L'agence de conseil en innovation a réalisé un document recensant les conseils pour repenser la formation en s'inspirant des expériences des entreprises de la tech. Il y a plusieurs axes pour aboutir à une expérience apprenante, « en premier lieu, la formation doit être transparente et s'intégrer dans le quotidien des collaborateurs », explique Anaïs Dumont, Senior Project Manager, Fabernovel. Ensuite l'apprentissage doit être hyperpersonnalisé « avec l'aide du machine learning » et ludique pour engager les salariés vers la formation. Pour étayer ces différents principes, l'étude montre les réalisations au sein des sociétés comme Google avec l'initiative g2g (Googler to Googler) où 6000 employés consacrent une partie de leur temps à aider leurs pairs.

Une adaptation nécessaire aux contraintes

Clara Jakubik, directrice du learning & development chez Keolis, ainsi que responsable de l'Institut Keolis, partage les ambitions citées précédemment avec pragmatisme. « Nous avons 60 000 collaborateurs dont beaucoup sont des conducteurs nomades. Il y a encore beaucoup de présentiel sur la formation et l'ouverture sur le digital permet de définir des parcours individualisés ». Cette montée en puissance du numérique est portée par la direction qui fait de la transformation digitale une stratégie pour l'entreprise. « En conséquence, 20% des collaborateurs devaient obtenir leur passeport sur le digital de 1er niveau », explique la responsable. Ce passeport comprend des éléments sur l'usage des réseaux sociaux, la messagerie, etc.

Le déploiement d'une telle formation est un casse-tête, car les conducteurs n'ont pas de mobile ou de PC et leurs horaires de travail sont peu propices à la formation. « Il a fallu s'adapter et trouver des moments dans la journée comme les pauses ou les périodes d'attente. De même, des formats courts ont été privilégiés pour répondre aux contraintes des conducteurs », avoue Clara Jakubik. Elle reconnaît que le dialogue est important pour réaliser une bonne formation, « j'ai travaillé avec la direction marketing et innovation », tout en ayant « besoin d'experts en communication pour faire connaître et diffuser les formations : trouver des digital champions, des vidéos, des plaquettes, présence lors de la Keolis week, etc. ».

PublicitéUn changement de culture et d'état d'esprit

Frédéric Herbert, directeur du digital learning chez Danone, apporte un autre éclairage sur la formation dans une structure très décentralisée et internationale. « Mon objectif est de remettre tout le monde dans le même bateau. Le digital est très dispersé au sein du groupe, il faut donc des solutions qui répondent aux besoins de simplification d'accès aux formations et une rationalisation du catalogue », estime le dirigeant. Le changement de culture et d'état d'esprit vis-à-vis de la formation va évoluer « il y a un gros travail d'accompagnement des managers qui conçoivent la formation comme une gratification, les jeunes générations ne se posent pas ces questions avec une montée en compétence plus rapide », reconnait Frédéric Herbert. « La technologie va aider dans ce changement de culture et ainsi gagner en agilité », ajoute-t-il. Le pragmatisme est donc de mise pour les responsables de formation, qui attendent une plus grande maturité des outils digitaux pour les déployer à l'échelle de leur société.

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