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Le développement international laisse à désirer chez les éditeurs de logiciels français

En croissance, l'industrie française du logiciel fait quand même pâle figure sur la scène internationale. C'est ce qui ressort des résultats de la deuxième édition des assises du logiciel, rendue publique, le jeudi 31 mai, par Syntec Informatique, le syndicat professionnel des éditeurs et des SSII.

PublicitéL'heure est à l'optimisme : les résultats de cette édition 2007 révèlent une fois de plus le dynamisme de cette industrie, tant en termes de revenus et de création d'emplois que de perspectives de croissance. Un quart des entreprises françaises sondées prévoyaient une croissance de leur chiffres d'affaires de plus de 20 %. Or, ces estimations ont largement été dépassées cette année puisque cette deuxième enquête montre que 30 % des éditeurs ont effectivement connu une hausse de plus de 20 % de leur CA. Une progression qui ne devrait pas fléchir puisque la proportion des éditeurs interrogés anticipant une croissance de plus de 5 % de leur CA est passée de 62 % en 2006, à 69 % en 2007. De plus, ils étaient 24 % à prévoir 20 % de croissance en 2006, proportion qui atteint 35 % pour les prévisions 2007. Parallèlement, la rentabilité est au rendez-vous. La proportion des entreprises bénéficiaires passe de 82 % à 86 % cette année. Le pourcentage d'éditeurs réalisant plus de 10 % de bénéfice augmente de 25 à 32 % du total des entreprises sondées. Tous ces facteurs devraient entraîner des répercussions en termes d'emplois. D'ores et déjà, 62 % des éditeurs prévoient de recruter cette année, soit 12 % de plus que l'année dernière. De même, selon l'enquête du Syntec Informatique, une entreprise sur deux embauchera entre un et cinq collaborateurs, une augmentation significative des emplois du secteur puisque 86 % de ces éditeurs comptent moins de 50 personnes. Toutefois, trouver la perle rare reste une préoccupation majeure des dirigeants sondés. Les développeurs ayant à la fois des connaissances en Java ou en . Net et, un minimum d'expérience se comptent sur les doigts de la main. Et pourtant, ce n'est pas faute de disposer d'une formation initiale de bon niveau. En fait, la raison est à chercher du côté des pays anglo-saxons. En effet, difficile de ne pas résister aux sirènes anglo-saxonnes, surtout lorsqu'elles offrent des perspectives d'avenir plus intéressantes : meilleur salaire, meilleure condition de travail, plan de carrière, évolution plus rapide. Concernant le recrutement des commerciaux et des responsables marketing de haut niveau, les éditeurs se trouvent confrontés au même problème. Le principal frein étant d'ordre culturel. « Pour les diplômés des grandes écoles, une carrière d'ingénieur commercial en SSII ou chez un éditeur, pourtant riche et prestigieuse dans la pratique, souffre d'une mauvaise image. Ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays francophones comme le Maghreb ou le Canada », indique le Syntec Informatique. Cependant, l'image du métier d'éditeur français tend à s'améliorer selon le Syntec. L'édition de logiciel est devenue une industrie à part entière : cette tendance est confirmée par les acteurs qui ont pris conscience du poids économique du secteur de l'édition logicielle. Les acteurs conservent néanmoins des attentes fortes par rapport à des actions qui leur semblent prioritaires, notamment : un effort de promotion de l'image des éditeurs ; une meilleure connaissance des mécanismes d'aide au financement (de la R&D, puis du développement externe) ; des rencontres entre éditeurs ayant des projets de développement à l'international ; un soutien actif au niveau de l'accès aux marchés publics (et/ou aux commandes des grandes entreprises) ; une meilleure visibilité sur les risques juridiques liés à la propriété intellectuelle. Par contre, sur le plan international, les éditeurs français ont encore de nombreux efforts à faire. Notamment en terme de présence. Leur développement à l'international reste trop modeste en particulier, pour les petits éditeurs. Un manque à gagner qui à terme pourrait ralentir le développement de l'activité. Pire encore, cela pourrait conduire à des rachats par des éditeurs mieux implantés. L'importance de l'investissement nécessaire en temps et en ressources est cité comme le principal frein. Les éditeurs préconisent donc des mécanismes de mutualisation de ressources entre eux ou de s'adosser à des entreprises disposant déjà d'infrastructures à l'international, en vue d'attaquer les marchés étrangers. Reste à discuter des modalités pour mener à bien ce projet et à jouer la carte collaborative pour ne pas se retrouver esseulés.

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