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Le cloud est prêt pour accueillir l'analytique (si on fait un peu attention)

Le cloud est prêt pour accueillir l'analytique (si on fait un peu attention)
La technologie de l’analytique dans le cloud est prête et s’avère séduisante. Mais faut-il céder à son charme ?

Le CPI-B2B a débattu du cloud dans l'analytique le 11 avril 2018. Les technologies sont bien disponibles. Mais les avantages ne doivent pas cacher les inconvénients.

PublicitéLe cloud est-il encore un sujet ? Parfois, oui. Si cette approche continue de se généraliser, certains domaines résistent encore. Mais pour combien de temps ? Et est-ce une bonne chose ? Le 11 avril 2018, le Club de la Presse Informatique B2B s'est réuni pour débattre sur le thème : « Analytique dans le cloud : pourquoi est-ce le bon moment ? ».
Quand on parle d'analytique dans le cloud, il est bien sûr question d'un analytique géré sur une infrastructure cloud, à la demande. Pour Stephan Hadinger, Manager Solutions Architecture chez Amazon Web Services, cette approche permet de capturer toutes les données sur un stockage extensible à merci pour un coût dérisoire. Il n'y a donc plus besoin de trier les données en amont, réalisant de ce fait l'une des fameuses promesses du Big Data. « Nous avons choisi d'utiliser du décisionnel dans le cloud précisément pour l'élasticité des volumes de données, en l'occurrence des données semi-structurées gardées telles quelles (audience...) et que l'on croise avec les données du CRM » a témoigné Jérôme Guibert, architecte logiciel du groupe Canal+.

Des approches multiples possibles

Mais Thierry Duval, ingénieur avant-vente senior chez Microstrategy, a rappelé que les approches peuvent être variables. Cet éditeur propose la même solution dans le cloud et on premise. Selon lui, on peut donc avoir les données dans le cloud ou on premise, et le traitement de même. Il y a donc quatre possibilités du full cloud au full on premise, sans que cela impacte ce que fera véritablement l'utilisateur final. Ayant la même interface, celui-ci n'aura pas à se préoccuper de la question.
A l'inverse, Eric Delattre, managing director France et Europe du Sud pour Birst chez Infor, a plaidé pour sa propre paroisse. Birst a été racheté l'an dernier par Infor pour que l'éditeur dispose d'une offre structurellement cloud et donc apte à utiliser pleinement toutes les possibilités offertes par l'approche. Quoiqu'il en soit, le cloud permet non seulement de stocker de la donnée sans limite ou presque, mais aussi d'accéder aux traitements n'importe où, n'importe quand, sur n'importe quel terminal.

Flux et traitements : deux dimensions à ne pas négliger

Si le stockage ne coûte pas grand chose, il est en autrement des flux entrant et sortant ainsi que du calcul. Les métiers peuvent avoir la tentation du luxe, demandant des rafraîchissements de données à un rythme qui n'a aucun sens business mais qui se révèle fort onéreux. Il faut savoir réfréner ce genre d'appétit. Pour accroître les performances et diminuer encore les coûts, les datacenters des fournisseurs de cloud peuvent être reliés par des liaisons dédiées au SI de leurs clients. Ensuite, les données chez un prestataire cloud donné peuvent être utilisés en décisionnel chez ce même fournisseur... ou ailleurs dans le cloud. Parfois, mettre tant de données dans le cloud ne rassure guère les responsables de la conformité réglementaire ou les RSSI.
« Il y a un phénomène qualifié de Data Gravity qui peut se décrire comme suit : il y a de plus en plus de données applicatives dans le cloud, créées dans le cloud, traitées dans le cloud. C'est par exemple le cas des données de Salesforce, Concur, etc. Traiter les données en décisionnel on premise par sécurité n'a dès lors plus aucun sens » a plaidé Eric Delattre. Philippe Jeanjean, ecosystem solution architect chez Teradata, a renchéri : « les clients ont aujourd'hui appris à avoir confiance dans le cloud. La sécurité de Google, Microsoft ou AWS est supérieure à celle qu'ils peuvent mettre en place on premise. »

PublicitéLa sécurité ? Faux problème !

« Nous cryptons nos données, bien sûr, avec une clé que nous seuls avons » a confirmé Jérôme Guibert. Puis il a ajouté : « même s'il est théoriquement possible de casser le cryptage, encore faut-il comprendre les données et savoir en tirer une valeur. C'est compliqué et cher. » Stephan Hadinger a listé les certifications d'AWS en matière de sécurité mais ce n'était pas nécessairement le vrai problème à l'heure du Cloud Act. « A nous de savoir quelles données nous mettons ou pas sur le cloud, éventuellement, si c'est sensible, après anonymisation » a indiqué Jérôme Guibert.
Mais l'avantage du cloud peut être bien au delà de l'isofonctionnalité à coût moindre. Face aux réticences de certains « anciens », Jérôme Guibert a trouvé l'argument massue : « maintenant on peut faire en quelques minutes ce qui nécessitait auparavant plusieurs jours. C'est ainsi que nous avons pu séduire ceux qui disposaient de l'expertise métier. »

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