Tribunes

Le changement est propre à chaque entreprise

Publicité CIO. Comment se positionne le DSI et quelle est sa légitimité dans l'organisation ? Cela a t-il évolué pendant ces cinq années ? Marie-Hélène.Charlier Le rôle du DSI a évolué depuis 5 ans. Au départ, le DSI devait gérer un ensemble de tâche comme l'évolution des applications ou encore l'infrastructure. Mais maintenant, il a plus de légitimité à confier l'infrastructure soit en outsourcing soit à créer un GIE interne qui s'occupe vraiment de la partie serveurs, réseaux, help desk, etc. La fonction DSI est désormais considérée comme une aide à la maîtrise d'ouvrage et à l'évolution des applications métiers. Le DSI est perçu comme quelqu'un qui peut amener de la valeur ajoutée au métier de l'entreprise. Il a un rôle plus stratégique au sein de son entreprise. D'ailleurs, on lui demande plus de gouvernance, comme par exemple, avoir une visibilité sur tous les projets d'entreprise ou encore pouvoir aider la direction à choisir et à fixer les priorités. CIO. Quels sont les changements les plus notables que vous avez observé depuis cinq ans ? M-H.C. Le changement est propre à chaque entreprise. C'est vraiment une question d'hommes. Tout dépend des cas de figures. Un DSI peut par exemple être rattaché à la direction financière mais ne pas participer au comité exécutif et inversement. Le positionnement du DSI varie donc en fonction de ses interlocuteurs. En revanche, quoiqu'il en soit, le DSI doit accorder beaucoup d'importance à la communication. Malheureusement, souvent, il ne dialogue pas assez avec les opérationnels. Chez Lagardère Active, nous avions plutôt des reporting mensuels concernant l'évolution des projets. Depuis environ deux ans, on m'a demandé de réaliser un tableau de bord de suivi de l'activité DSI. Dans ce cadre, j'ai mis en place des indicateurs sur le nombre d'appels au support et sur le suivi de projets pour savoir si les ressources étaient bien affectées. CIO. Quels sont les impacts sur l'organisation des systèmes d'information ? M-H.C. Les impacts dépendent de l'organisation interne de l'entreprise. Dans mon cas, le fait d'avoir mis en place une gouvernance qui passait par des comités de suivi de portefeuille projets avec les opérationnels a permis de donner plus de visibilité mais aussi de déterminer plus rapidement les priorités. Ainsi, en ayant un discours commun avec les opérationnels nous avons pu plus facilement convaincre la direction générale. CIO. Votre statut de femme vous a t-il aidé dans votre métier ? M-H.C. On ne s'adresse pas à une femme de la même manière qu'à un homme. Je pense que les hommes ont un langage plus violent entre eux. Avec une femme, ils vont plus se retenir. A ce poste, il faut montrer que l'on a du caractère. Mais le fait d'être une femme permet d'arrondir plus les angles. C'est donc un atout. CIO. Quels sont selon vous les principaux challenges technologiques auxquels les DSI vont se trouver confrontés au cours des prochaines années ? M-H.C. Nous sommes dans une phase d'industrialisation des PGI au sein des entreprises avec une centralisation des processus. Le développement applicatif dans le sens innovation va jouer un rôle important. Par ailleurs, on s'oriente davantage vers des développements informatiques orientés Web tels que l'accès aux données de l'entreprise couplé à la téléphonie. L' autre défi est lié à la virtualisation. Cette technologie devient une réalité dans la plupart des entreprises en raison de contraintes matérielles (problème de climatisation , d'espace de stockage, d'énergie...). Vous n'utilisez jamais la totalité des ressources de la machine. Vous avez donc une perte phénoménale de puissance machine en ayant une application par serveur. Quant aux architectures orientées services, le marché n'est pas encore assez mature mais il faut surveiller de prêt cette technologie. CIO. Cela change-t-il le profil des DSI ? M-H.C. Les entreprises vont chercher plutôt des personnes qui ont des profils de développeur applicatif. On demande moins au DSI d'être passé par la case conseil pour assurer ses fonctions. Par contre, il doit davantage prouvé qu'il a su mettre en place des projets d'envergure durant son parcours professionnel. CIO. Comment concevez vous le profil du DSI de demain ? M-H.C. Le Dsi de demain devra avoir un profil orienté métier de l'entreprise. C'est à dire comprendre le métier de l'entreprise. CIO. Quels sont les facteurs de succès du DSI ? M-H.C. Il faut avoir des qualités humaines et un très fort relationnel. Une bonne communication s'impose avec la direction générale. CIO. Comment se compose votre journée de travail ? M-H.C.  50% du temps consacré aux réunions avec les opérationnels  30% du temps consacré à mon équipe  20% du temps consacré à la veille technologique, aux séminaires et aux prestataires