Le BYOD a des avantages pour les entreprises
Le phénomène du "Bring Your Own Device" a le vent en poupe. A l'occasion du salon InfoSecure 2012, une table ronde organisée par BT a permis de faire le point. Chaque entreprise devra se positionner face au BYOD, en l'acceptant ou en le refusant.
PublicitéLe Bring Your Own Device (BYOD) est une réflexion récente, qui permet à l'employé de travailler avec son propre matériel sur son lieu de travail. Posant de nouvelles questions en termes de sécurité et de management, le BYOD est aussi une manière de responsabiliser l'employé dans l'entreprise.
Pour comprendre le développement futur des politiques de BYOD, l'opérateur télécoms BT a réalisé, avec le cabinet d'études Vanson Bourne, une étude auprès de 2000 personnes concernées (utilisateurs, Directeurs des Systèmes d'Information et managers), de onze pays et de cinq secteurs d'activité différents (Grande distribution, Finance, logistique, pharmaceutique et public). Toutes ces personnes ne travaillaient pas forcément dans des services passés au BYOD. L'étude a été rendue publique lors d'une table ronde organisée par BT le mardi 24 avril, en marge du salon Infosecure 2012.
Les appareils personnels sont de plus en plus présents dans l'environnement professionnel et 60 % des employés les utilisent pour leur activité, atteignant même des taux élevés dans les pays émergents, 92% en Chine et 80% en Inde. Mais, seulement 43% des entreprises interrogées déclarent avoir les outils nécessaires pour suivre régulièrement les employés qui utilisent leurs matériels sur le réseau interne. Dans ce contexte, développer une politique de BYOD devient nécessaire afin de formaliser l'usage des terminaux personnels au sein de l'entreprise.
Pour Carl Blackett, responsable de l'architecture de sécurité au Norfolk County Council (la région urbaine de Norfolk, en Grande Bretagne), il convient d'abord de se poser des questions quant à la pertinence du BYOD dans son propre contexte, « il faut prendre en compte les opportunités, et savoir si cela a vraiment un intérêt managérial au sein de l'entreprise ». « Cette réflexion a poussé le Norfolk County Council à réfléchir à une politique de BYOD, qui sera lancée cette année. Dans tous les cas, pour Carl Blackett « Les temps changent et il n'est plus possible de dire non aux utilisateurs qui veulent travailler de manière différentes. »
Face à cette évolution, les deux principaux défis posés par le BYOD sont de mettre en place une politique de cyber-sécurité et de lutter contre la fuite des données dont l'utilisateur peut être la cause. Ces challenges sont cités dans 68% des réponses. La cyber-sécurité est alors une préoccupation majeure dans 49% des entrepriess du secteur financier contre seulement 26% dans la logistique.
Pour 32 % des personnes interrogées dans le secteur (...)
Pour 32 % des personnes interrogées dans le secteur public, il est difficile de mettre en place une politique BYOD, contre 23% dans le secteur des transports et de la logistique. Enfin, 48% des personnes travaillant dans le secteur privé ne voient pas de risque à employer son propre équipement en entreprise, contre seulement 17% dans le secteur public.
PublicitéA ce propos, le capitaine Simon Wise, Deputy Head of Service Opérations au ministère de la Défense britannique, qui gère la sécurité du réseau militaire du Royaume-Uni, déclare avoir été « effrayé à l'idée de faire du BYOD, et très réfractaire à son utilisation dans [son] ministère, car les données que nous avons à défendre concernent la sécurité nationale ». A la question de savoir si le Ministère de la Défense comptait appliquer une politique de BYOD, il répond simplement : « Non ». Il ajoute : « nous somme très critiques vis-à-vis du BYOD car nous avons appris, et le temps nous l'a montré, que l'un des risques majeurs du BYOD est qu'un matériel non autorisé pénètre au sein de nos réseaux. »
Pour la direction de BT, adopter une politique BYOD présente pourtant une triple opportunité, « celle d'étendre les possibilités de travail, de faciliter le management, ainsi que de rendre l'employé plus intelligent vis-à-vis de l'utilisation de son matériel ».
En écho aux craintes du Ministère de la Défense Britannique, l'un des points clés de l'étude est de constater que près de quatre sociétés sur dix ont connu des failles de sécurité du fait de l'usage d'appareils personnels non autorisés. Chez les entreprises appliquant une politique de BYOD, la problématique de la sécurité apparaît en tête, à hauteur de 74% des préoccupations, avant la réduction des coûts.
Mais pour David Lockwood, Vice-président Global Defence & Security de BT, adopter une politique BYOD, c'est pour l'entreprise, l'occasion de « rassembler technologie et management au sein d'un même pôle pour permettre une réduction des coûts ».
Avec le BYOD, on se retrouve finalement devant le dilemme classique, où un grand risque - ouvrir le système d'information de l'entreprise - constitue en même temps une formidable opportunité, en libérant l'utilisateur dans ses manières de travailler.
Article rédigé par
Quentin Renard
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