Le business propulsé dans le cloud aux Trophées Oracle des Clubs Utilisateurs
Le 15 juin ont été remis les Trophées Oracle des Clubs Utilisateurs, édition 2021, à l'occasion de la journée annuelle de ces clubs. CIO était partenaire de l'événement.
PublicitéMalgré la crise sanitaire, comme tous les ans, les trois clubs utilisateurs de solutions Oracle ont décerné leurs Trophées Oracle des Clubs Utilisateurs le 15 juin 2021. Il s'agit bien sûr de l'AUFO (Association des Utilisateurs Francophones d'Oracle), du Groupe Francophone des Utilisateurs J.D. Edwards et du Club des Utilisateurs PeopleSoft (intégré comme communauté à l'AUFO depuis le 1er janvier 2021). CIO est partenaire de l'événement et a participé au jury. L'objectif de ces trophées est de récompenser des projets remarquables utilisant évidemment des technologies Oracle. La cérémonie a cependant dû se dérouler en webconférence, débutant comme d'habitude par une intervention de culture générale.
Consultant en neurosciences et neuro-management, Erwan Devèze a ainsi ouvert la cérémonie. Il est revenu sur les effets de la crise sanitaire et les leçons à tirer de celle-ci. Pour lui, trois besoins doivent être particulièrement mis en avant : apprendre, coopérer et innover. Il s'agit de tirer parti des forces et des défauts de notre cerveau, y compris dans le management au quotidien, notamment pour accompagner la sortie de crise. Le retour à la situation antérieure sera une tentation pour certains, surtout les managers contrôlant trop leurs collaborateurs. Or l'autonomie individuelle a prouvé ses forces. La coopération ne doit pas être affichée mais réelle : multiplier les réunions est absurde, imposer un travail présentiel permanent est absurde. Les réunions ne sont pas à supprimer mais à limiter à une coopération réelle. Karine Picard, DG d'Oracle France, a, elle, tiré une autre leçon de la crise : elle a permis d'accélérer l'adoption du cloud pour permettre le travail ubiquitaire et les mises à jour régulières pour s'adapter rapidement aux évolutions des besoins.
Après cette introduction ont été remis les Trophées Oracle des Clubs Utilisateurs. Cette année, cinq trophées ont été décernés auxquels s'ajoutent le traditionnel Trophée des Trophées, la « Palme d'Or » de cette cérémonie, une Distinction Projet Techno de l'Année et, encore traditionnel, le Trophée Coup de Coeur. Si tous les autres trophées sont décernés par le jury après audition des candidats sélectionnés sur dossiers, le Trophée Coup de Coeur, lui, est issu d'un vote du public à la fin de la cérémonie.
Trophée Expérience Clients et Utilisateurs, Trophée des Trophées : Compagnie des Alpes
Actuellement particulièrement exposée aux effets de la crise sanitaire, la Compagnie des Alpes exploite une dizaine de grands domaines skiables (Val d'Isère, Les Arcs...) et plusieurs parcs de loisirs (Parc Astérix, Futuroscope...). Le groupe a présenté la mise en oeuvre d'un référentiel client unique baptisé OneClient. Réalisé avec les solutions Oracle Eloqua et Maxymiser complétées par des développements en Python, un datalake Hadoop et l'usage de l'ETL Talend complété par Spark, le projet vise à la collecte, l'unification et l'activation marketing des comptes pour l'ensemble des parcs du groupe. L'une des difficultés du projet a résidé dans la prise en compte du RGPD qui impose de siloter les clients des différents sites du groupe tout en mutualisant les outils, ce que permet Eloqua. Parmi les effets inattendus du projet, la mutualisation des meilleures pratiques s'est ajoutée à celle des outils.
PublicitéAvant la mise en oeuvre du projet, la plupart des sites n'étaient pas conformes au RGPD et un investissement s'imposait. Si les grands parcs étaient bien équipés, les plus petits se reposaient souvent sur des agences extérieures pour leur marketing. D'un point de vue métier, il y a donc eu une immense progression, surtout évidente pour les plus petits sites. Sur les 150 indicateurs décrivant le client, 80 % sont communs entre tous les sites. Désormais, la Compagnie des Alpes est capable de gérer une relation client sur toute l'histoire de celle-ci.
Bettina Seibert Sandt, responsable Digital et CRM, et Vincent Boniakos, responsable Digital IT, tous deux de la Compagnie des Alpes, sont les porteurs de ce projet.
Trophée Industrialisation vers le Cloud, Distinction Projet Techno de l'Année : SNCF
Il y a des petits projets, des grands projets et des projets comme la migration dans le cloud de l'ERP de la SNCF. Ce projet concerne 28 000 utilisateurs internes, 30 000 fournisseurs, 30 To de données de production (300 To en données impactées en plus), un grand nombre d'applications (Tuxedo, Weblogic, Java, SGBD Oracle 11gR2, Goldengate, ExaCS...) autour d'un ERP PeopleSoft 9 (migré pour l'occasion vers une version 9.2), 2800 flux et 40 000 traitements batchs par nuit pour traiter les processus métiers finance, achat et logistique du groupe SNCF. Réalisé de juin 2019 à juin 2020, ce projet visait surtout, au-delà de son aspect technique, à adapter le SI de la SNCF à la réforme ferroviaire qui, de trois EPIC, faisait passer le groupe à cinq sociétés anonymes principales au 1er janvier 2020. Outre sa taille, ce projet avait donc comme difficulté ses dates contraintes.
D'un point de vue technique, le projet visait également à évacuer des datacenters internes au profit de clouds publics. Le décommissionnement des datacenters internes a assuré un ROI au projet. Si la plupart des migrations au sein du groupe concerne AWS, Microsoft Azure ou IBM, l'hébergement de PeopleSoft était, logiquement, plus pertinent sur le cloud Oracle. A l'occasion de ce projet, un important travail a été mené sur l'architecture IT avec une refonte des flux inter-applicatifs, une mise en oeuvre de la démarche DevOps et une plus grande granularité du PRA. A terme, les applications des fonctions supports (telles que la finance) sont destinées à migrer dans des SaaS.
Le projet a été piloté par Jacques Orsini, DSI des fonctions supports de la SNCF, et Michel Tarralle, directeur du projet.
Trophée Ressources Humaines : Accor
Autre acteur dans la tourmente de la crise sanitaire, le groupe Accor dispose de 5100 hôtels et 300 000 collaborateurs dans le monde pour plus de quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires avec une large décentralisation, beaucoup d'établissements étant franchisés. 55 % de ceux-ci ont moins de 35 ans et le taux de turnover atteint 41 %. La croissance du groupe, hors crise sanitaire, est habituellement de 15 à 20 % par an. Dans ce contexte, le recrutement et la gestion des compétences sont fondamentaux. Or la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) comme le management des ressources humaines reposaient beaucoup sur des fichiers Excel et un SIRH obsolète. Malgré la crise, le projet Inès a été sanctuarisé sur le plan budgétaire tant il était essentiel. Pourtant, les hôtels achetant le service IT coupaient les coûts et les équipes de la DSI étaient réduites au maximum.
Si le CoreHR est prévu en déploiement en 2023, les premiers modules ont été mis en production dès le 1er janvier 2020. Le projet, bien que sanctuarisé, a tout de même été limité pour autant que possible limiter les coûts. Notons également que le SIRH ne fait pas partie du minimum requis pour les franchisés. Oracle a mis à disposition du groupe des forces d'avant-vente pour évangéliser les hôtels et les inciter à adopter le nouveau SIRH basé sur Oracle HCM Cloud et Taleo. A ce jour, Inès possède aujourd'hui plus de 1000 utilisateurs et 100 000 profils de collaborateurs gérés dans le monde, l'objectif étant d'atteindre les 150 000 dans les cinq ans.
Romain Perrot, vice-président Stratégie et Transformation Digitale du groupe Accor, a été le responsable de ce projet.
Trophée de l'Adaptation et de l'Anticipation et Trophée Coup de Coeur du Public : Club Med
Autre groupe particulièrement victime de la crise sanitaire, le Club Med avait un fort besoin de restauration de ses marges et d'optimisation de sa trésorerie autour d'une problématique fondamentale : l'achat de transports (avion surtout) et la refacturation aux clients « gentils membres » (GM). Sur une année normale, cela représente 300 000 lignes de réservations et 21 % des coûts opérationnels du groupe. Comme la base était un traitement des fichiers AIR de réservations émis par Amadeus et que son objet était la maîtrise des marges, le projet a été baptisé HomAIR en référence à la série The Simpsons. Devant les enjeux, ce projet a été l'un des seuls maintenus durant la crise sanitaire. Au delà des seuls outils, ce sont bien tous les processus qui ont été harmonisés dans 21 pays concernés, avec une intégration de deux ans d'historique. Désormais, les contrôleurs de gestion bénéficient d'une forte automatisation de leurs tâches (notamment sur les conversions de devises), ce qui leur permet de se consacrer à une réelle création de valeur.
Dès l'origine, la volonté du Club Med était de s'appuyer sur une solution digitale, rationalisée, hébergée et sécurisée mise en oeuvre avec un budget parfaitement maîtrisé et en mode agile. L'ensemble a été développé sur Oracle Cloud Infrastructures avec des bases de données et du stockage natifs, le coeur de l'application ayant été développé sous Oracle Instant Client.
Le projet a été piloté par Pierre Deparis, responsable applications métier support (Finances et RH), et Elisabeth Boursin, responsable contrôle de gestion transport, tous deux au Club Med.
Trophée Capitalisation sur le Standard : La Mutuelle Générale
La stratégie « full cloud » de La Mutuelle Générale a été déjà largement couverte sur CIO, y compris le projet qui remporte cette année le Trophée Capitalisation sur le Standard, à savoir une bascule de l'ERP Oracle vers une version SaaS à jour et un périmètre fonctionnel plus faste dans le cadre du projet €clora. Mené en huit mois pour un budget respecté de 1,1 million d'euros, le projet couvre la périmètre finances mais aussi achats puisqu'il s'agissait de remplacer plusieurs outils obsolètes sur ce domaine. Comme le nom du trophée obtenu l'indique, un point fort du projet a été une volonté claire de ne jamais s'écarter de la solution standard.
La Mutuelle Générale a tenu à lancer un appel d'offres complet, sans privilégier le fournisseur de sa solution on premise, et c'est au terme de celui-ci que Oracle a été retenu. La Mutuelle Générale avait notamment interrogé IFS, Talentia, Workday (utilisé pour le périmètre RH)... Le ROI est estimé sur deux ans, notamment parce que l'ensemble des produits impactés est très bien intégrée nativement et, accessoirement, la reprise de données entre deux ERP Oracle (on premise, SaaS) était bien sûr facilitée. Malgré la crise sanitaire, la conduite du changement a été intense : classes virtuelles, informations, usage de la solution Guiding Learning d'Oracle pour le périmètre achats...
A La Mutuelle Générale, les chefs de projet ont été Antoine Chalopin et Denis Michel (Responsable du pôle SI Finance), en duo côté métier avec Odile Biagetti, responsable des services comptables.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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