Le Big Data dans le secteur public : de la lutte anti-fraude à la smart-city

Le CXP a réalisé pour Teradata une étude sur les usages du Big Data dans le secteur public. La lutte anti-fraude reste la priorité. Mais il faudrait savoir passer aux nouveaux services.
Publicité« Le Big Data n'est pas Terminator » pointe Emmanuel Lartigue, senior consultant BI et Data Management au cabinet CXP. Or il ne peut que constater que le secteur public utilise prioritairement les technologies du Big Data pour la lutte contre la fraude en se basant sur une étude qu'il a réalisé sur la commande de l'éditeur Teradata. Pour lui, « ces projets ont le vent en poupe car, comme dans les projets du privé, il y a un ROI évident. »
Dans le secteur marchand, le Big Data a permis de revenir à une personnalisation des services et des produits. Cette approche permet de boucler la boucle entamée avec l'évolution de l'artisanat en industrialisation : l'artisan connaît parfaitement ses quelques clients, l'industriel produit d'abord en masse, puis évalue le marché et s'y adapte en termes statistiques et enfin, grâce au Big Data, est capable d'analyser finement les besoins individuels et d'y répondre sans renoncer à l'industrialisation. Pour Emmanuel Lartigue, contrairement à ce qu'un certain <i>french bashing</i> prétend, il n'y a aucun retard français en matière de Big Data, bien au contraire. Du moins dans le secteur privé.
Dans le secteur public, au contraire, la personnalisation des services grâce au Big data se fait attendre. « Or les particuliers vont de plus en plus attendre des services publics la même personnalisation qu'ils obtiennent dans le secteur privé » relève Emmanuel Lartigue. La seule lutte contre la fraude est donc loin de répondre aux attentes des électeurs. Pour lui, il faudrait même communiquer sur les services offerts plutôt que sur la seule répression afin de ne pas provoquer de rejet dans la population mais au contraire une adhésion.
Pourtant, il commence à y avoir de véritables projets de services dans le secteur public en s'appuyant sur le Big Data. Ainsi, le STIF (Syndicat des Transports d'Ile-de-France) réalise une analyse des validations du pass Navigo pour réaliser des études de trafic passagers et donc d'adaptation de l'offre de transports. Ce type d'étude est plus pertinent et simple à réaliser que les sondages administrés par des étudiants dans les cohues des heures de pointes. Par ailleurs, La Poste effectue une analyse exhaustive des anomalies de tri du courrier au lieu d'une analyse statistique. Dans la recherche, l'Observatoire de Paris étudie le Big Bang en se basant sur un traitement Big Data des données dont il dispose. Olivier Genin, directeur de comptes Secteur public chez Teradata, mentionne également un autre exemple : aux Etats-Unis, l'armée se base sur une analyse Big Data pour sa maintenance préventive des matériels lourds. Ses coûts de maintenance ont ainsi pu être fortement réduits.
Pour Emmanuel Lartigue, la <i>Ville du Futur</i>, la <i>smart city</i>, reposera en grande partie sur les technologies de type Big Data. En effet, l'efficience des outils urbains reposera sur une analyse exhaustive des remontées de capteurs : arrosage urbain en fonction de l'humidité du sol, limitation de l'éclairage aux rues où des gens passent la nuit, études de pertinence des actions publiques (financement des activités culturelles...), analyse fine des priorités individuelles tout en accélérant la prise de décision...
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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