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Landes Mutualité : Interactivité, faible coût et réactivité grâce aux logiciels libres

Landes Mutualité : Interactivité, faible coût et réactivité grâce aux logiciels libres

Landes Mutualité a bâti la refonte de son SI et son développement sur les logiciels libres. Les développements internes sont aujourd'hui proposés à l'extérieur, avec vente de prestations associées. En 5 ans, Landes Mutualité est passé de 17 à 80 salariés et de 54 000 à 100 000 adhérents. Cette mutuelle est le sponsor principal des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, à Mont-de-Marsan du mardi 1er juillet 2008 au samedi 5 juillet 2008.

PublicitéDans quelles circonstances avez-vous refondu votre SI ? En 2003, Jacques Marsant est devenu directeur général de la Mutuelle. Venu du monde de la banque et des grandes mutuelles, il voulait développer notre compagnie. A l'époque, nous étions 17 salariés dont 3 informaticiens et 2 commerciaux pour gérer 54 000 adhérents. Aujourd'hui, nous sommes 80 dont 8 informaticiens et 40 commerciaux pour 100 000 adhérents. Quelle était la situation initiale, avant la dernière refonte de votre SI ? Depuis très longtemps, notre informatique reposait sur des mini-ordinateurs (Bull séries 58 et 61, IBM 36 et AS/400). En 2003, nos logiciels métier (cotisations, prestations...) étaient écrits en Cobol et tournaient sur AS/400 mais n'étaient plus adaptés à nos besoins. Comment avez-vous fait vos choix d'évolutions ? Notre priorité était le développement de l'activité mais nos moyens étaient limités et il était donc essentiel de soigner le rapport qualité/prix de notre informatique pour ne pas se priver de ressources utiles. A l'époque, les mutuelles faisaient souvent le choix de progiciels mais cela revient très cher. Dans notre cas, nous avions estimé le coût d'un tel choix à un million d'euros de licence et autant par an en maintenance. Comme c'était trop cher pour nous laisser des moyens pour notre développement, nous avons cherché une autre solution. Tout en maîtrisant nos coûts, nous voulions quelque chose d'efficace, nous donnant une totale maîtrise de nos données, une parfaite interopérabilité et la possibilité de faire évoluer notre SI de manière très réactive. Nous avons récemment souhaité faire l'appel de cotisation avec trois mois d'avance sur l'échéance. Si nous avions opté pour un progiciel, cela nous aurait été impossible. Pourquoi avoir finalement opté pour le logiciel libre ? En 2003-2004, pour la refonte tant des logiciels métier que du front-office (CRM, etc.), nous avons fait appel à une SSII locale qui disposait d'une équipe de veille technologique très orientée « logiciels libres ». Quand cette équipe a travaillé chez nous, nous l'avons écoutée pour finir par recruter ses membres en 2005. Nous avons commencé par refondre les interfaces utilisateurs et développer le front-office : extranet en PHP et Java avec Samba et Apache, Talend pour le décisionnel... Pour la gestion de la relation adhérents, nous avons développé notre propre outil à partir de logiciels libres. Nos cinq serveurs sont désormais en Linux Red Hat sur lesquels nous avons installé divers outils de collaboration (webcalendar, messagerie Imap...). En 2007, nous avons opté pour une bascule des postes de travail sous Linux. Enfin, nous sommes en train de basculer notre téléphonie en ToIP sous Asterix (le chantier devrait être achevé cet été). Comment vos utilisateurs ont-ils réagi au changement de leur poste de travail ? Nous utilisions Microsoft Windows XP et Microsoft Office XP. En 2004, nous avons basculé sous OpenOffice avec une formation de deux fois une journée. Nous avons également remplacé Microsoft Outlook par Thunderbird et Microsoft Internet Explorer par Firefox. Comme les logiciels libres étaient plus rapides sur nos machines, cela a été perçu très positivement par les utilisateurs. Enfin, en 2007, nous avons basculé l'ensemble du parc sous Linux, avec une petite formation. Nous avons eu très peu de retours en support. Aujourd'hui, nos utilisateurs ont oublié qu'ils ont utilisé un jour Microsoft Windows... A la fin juin, la mutuelle étudiante régionale Vittavi est devenue notre partenaire et elle vient de basculer ses postes de travail (qui étaient obsolètes) sous Linux, à l'exception des postes de PAO qui sont sous MacOS. Quel bilan tirez-vous de ces choix ? Interopérabilité, réactivité, maîtrise des coûts (en incluant les frais de personnel, le matériel acheté sans OS, etc.)... Tous nos objectifs ont été atteints. Développer sous environnement libre ou propriétaire revient, au fond, exactement au même. Mais en faisant ce choix du libre, nous avons économisé en coûts directs plus de 500 000 euros. L'un des informaticiens de notre équipe est notamment chargé de faire de la veille technologique. Si nous avons un besoin, nous recherchons en priorité une solution libre. Bien entendu, si nous effectuons des modifications pour couvrir nos besoins, nous reversons ces travaux à la Communauté. Cette approche de mutualisation des travaux correspond bien à l'esprit mutualiste... Enfin, fin 2007, nous avons acquis l'essentiel des parts d'une société de courtage dans laquelle nous avons valorisé nos développements propres pour 2,6 millions d'euros et nous allons commencer à vendre notre travail auprès d'entreprises de la région, ce qui nous donnera davantage de moyens pour continuer à effectuer de nouveaux développements. Pourquoi Landes Mutualité est-elle sponsor des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (RMLL) ? D'abord, parce que c'est à Mont-de-Marsan ! En terme d'image, cela sert le positionnement informatique de la mutuelle. C'est également une communication intéressante vis-à-vis des administrations, collectivités locales et entreprises de la région ou qui viendront à ces RMLL et à qui nous pouvons vendre nos services. Enfin, les responsables des associations organisatrices font partie de notre personnel... En tant qu'entreprise utilisatrice, qu'attendez-vous de ces RMLL ? Nous allons venir regarder les démonstrations. Plusieurs logiciels qui apparaissent dans le programme de la manifestation nous intéressent d'ores et déjà.

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