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La valeur des investissements informatiques toujours pas mesurée

Une enquête menée par l'Isaca dans neuf pays auprès de 1217 professionnels aboutit à un constat accablant.

Publicité« Les résultats obtenus dans notre récente enquête confirment les précédentes estimations : alors que les entreprises ont le sentiment qu'elles créent de la valeur via leurs investissements informatiques, très peu ont une vision précise de ce que le terme valeur signifie et encore moins savent la mesurer » dénonce John Torp, président de Thorp Network, qui pilote le groupe de travail Val IT au sein de l'Isaca. L'association Isaca, qui regroupe 86 000 membres dans 160 pays et dont le chapitre français est l'Afai, publie régulièrement des référentiels de bonnes pratiques en gouvernance des SI, organise des colloques autour de ceux-ci et vient de réaliser une étude auprès de 1217 professionnels de l'informatique dans neuf pays (Allemagne, Australie, Canada, Etats-Unis, France, Hong-Kong, Inde, Mexique, Royaume Uni) sur la perception de la création de valeur via les investissements informatiques. Selon cette étude, seulement la moitié des personnes interrogées estiment « d'une certaine façon » la valeur créée par les investissements informatiques et environ 10% admettent ne rien mesurer du tout. La moitié des personnes interrogées « estime » atteindre une création de valeur effective de 50 à 74% de la valeur attendue en début de projet et un cinquième une création de valeur de l'ordre de 75% à 100% des prévisions initiales. L'une des explications de ce déplorable état de fait provient du fait qu'on demande en général à la DSI et non pas à la DG (15% des répondants), à la DAF (9%) ou à la direction métier concernée d'estimer la valeur métier d'un investissement. Dans 8% des cas, personne n'est en charge de la question. Cela signifie clairement que les décisions d'investissements informatiques se basent sur des schémas peu fiables. « Un approche plus robuste de la gouvernance des investissements informatiques a des incidences directes sur la performance financière et opérationnelle de l'entreprise » souligne Jean-Louis Leignel, vice-président de l'Afai. L'Isaca propose parmi ses référentiels de bonnes pratiques Val IT qui concerne précisément ce point. 76% des personnes interrogées connaissaient l'existence de ce référentiel. 44% des répondants seulement utilisent un cadre de référence pour sélectionner les investissements les plus prometteurs. Après tant d'années à promouvoir la gouvernance, cela sent tout de même l'échec.