La traçabilité alimentaire en mode blockchain
Nestlé, Unilever, Walmart et sept autres groupes agroalimentaires travaillent sur la traçabilité des denrées périssables en utilisant une blockchain. Accélérer l'accès à des informations fiables permettrait de réduire les risques sanitaires en cas de problèmes. IBM propose sa plateforme reposant sur le framework Hyperledger Fabric et sur Hyperledger Composer pour la gestion des contrats.
PublicitéLe recours à la technologie blockchain pour des applications de traçabilité alimentaire font déjà partie des domaines explorés par les entreprises et les fournisseurs au niveau mondial. Il y a quelques mois, Wallmart a ainsi lancé des projets blockchain et Internet des objets pour améliorer la traçabilité des produits alimentaires. Le géant américain de la distribution s'est notamment appuyé sur la solution cognitive IoT Watson d'IBM. Très investi dans la recherche des débouchés possibles pour blockchain, notamment à travers le projet Hyperledger, livré en juillet, IBM vient d'annoncer cette fois une collaboration dans l'agro-alimentaire avec pas moins de 10 groupes de premier plan : Dole, Driscoll's, Golden State Foods, Kroger, McCormick and Company, McLane Company, Nestlé, Tyson Foods, Unilever et Walmart. Ces grands noms du secteur vont travailler avec IBM pour identifier de nouveaux champs d'application au sein de la chaîne d'approvisionnement. L'objectif est d'améliorer la traçabilité sur les produits alimentaires par la fourniture d'informations fiables sur l'origine et sur l'état des aliments transportés.
Dans les cas de sécurité alimentaire, la difficulté d'accès aux informations pèse lourd. Identifier un point précis de contamination qui entraîne des problèmes sanitaires, des pertes sur les marchandises et sur le chiffre d'affaires, peut demander des semaines, rappelle IBM dans un communiqué. Les différents acteurs de la chaîne d'alimentation pourraient utiliser un réseau blockchain pour tracer les produits contaminés jusqu'à la source dans un délai réduit pour les retirer des gondoles dans les hypermarchés. Les 10 groupes agro-alimentaires, rejoints par d'autres, aideront à identifier et à prioriser les domaines où la blockchain pourrait être utile.
Une plateforme basée sur Hyperledger Fabric et Composer
Pour Marie Wieck, general manager d'IBM Blockchain, « plus que tout autre technologie auparavant, la blockchain transforme la façon dont les organisations qui partagent la même vision peuvent collaborer pour permettre d'obtenir une vue unique de la vérité ». Pour accélérer cette adoption, IBM lance une plateforme intégrée de production de la blockchain pour les entreprises. Le fournisseur l'accompagne d'une offre de conseil pour aider les entreprises à bâtir des réseaux sur la blockchain, à les opérer, les gouverner et les sécuriser. Sa plateforme s'appuie sur les deux projets open source pilotés par la fondation Linux, le framework Hyperledger Fabric v1.0 et l'outil Hyperledger Composer pour la gestion des contrats. Elle permet à différentes parties prenantes de développer et d'opérer ensemble des réseaux blockchains.
Publicité Sur le volet développement, les équipes pourront se focaliser sur les cas d'usage et créer des langages métiers en JavaScript. Selon IBM, les API fournies donnent la possibilité de se concentrer sur les aspects métiers, sans devoir verser dans des considérations trop techniques, ce qui permettra à la plupart des développeurs de s'aventurer dans ce type de projet. Sur le volet gouvernance, la plateforme apporte à tous les participants un niveau de contrôle, en empêchant toute prise de contrôle exclusive par un seul des membres. IBM évoque une nouvelle catégorie d'outils de gouvernance démocratique pour améliorer la productivité entre plusieurs entreprises en utilisant un processus de vote. Ce dernier collecte des signatures des différents membres pour gouverner la distribution des contrats connectés et la création des circuits de transactions. En enrôlant rapidement les participants, en assignant les rôles et en gérant les accès, les entreprises et organisations peuvent commencer à engager des transactions à travers la blockchain, explique IBM.
Une plateforme pour la facturation en préparation avec Lenovo
La plateforme s'exécute dans le cloud d'IBM où elle bénéficie des fonctionnalités de sécurité associées. Elle s'appuie sur une architecture qui opère plus de 55% des systèmes transactionnels dans le monde, assure IBM. En dehors de la sécurité alimentaire, Big Blue travaille également avec Lenovo sur l'utilisation de sa plateforme blockchain pour les questions de facturation. L'objectif est de disposer d'une solution prête pour l'audit qui offre une traçabilité complète sur les données opérationnelles et les facturations. Cela permettrait d'accélérer la prise en charge de nouveaux fournisseurs et de nouvelles dispositions contractuelles.
Dans le cadre de tests conduits en parallèle en Chine et aux Etats-Unis, IBM et Walmart ont donc récemment montré qu'il était possible, avec la technologie blockchain, de retrouver les informations sur un produit agro-alimentaire (légumes, fruits...), à chaque étape de sa chaîne d'approvisionnement, depuis son départ de la ferme jusqu'à son arrivée sur l'étagère dans l'hypermarché, en quelques secondes contre plusieurs jours ou semaines jusque-là.
De façon plus générale, en intégrant leurs applications ERP avec des plateformes blockchain, les entreprises pourraient disposer d'un système d'enregistrement fiable pour partager toutes sortes d'informations entre des partenaires disparates
Article rédigé par
Maryse Gros, Journaliste, chef de rubrique LMI
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