La technologie des RIA satisfait les utilisateurs
Les clients des interfaces riches (RIA) créées avec les technologies d'Adobe témoignent au Adobe Business Exchange RIA 2009 : productivité et fluidité sont au rendez-vous.
PublicitéPlus de productivité en interne et davantage d'interactions avec les clients : Flash n'est pas là que pour faire joli, et Adobe veut le faire savoir. L'éditeur a organisé pour la deuxième fois consécutive à Paris, en fin d'année, une journée consacrée aux applications Internet riches (RIA), Adobe Business Exchange RIA 2009. De nombreux représentants d'entreprise ont encore une fois répondu à l'appel et, malgré un criant manque de démonstrations 'live', couvert les différents aspects de la solution, de la réflexion en amont jusqu'aux résultats obtenus. En ouvrant cette journée, Rachel Hunt, directrice de recherches pour IDC Financial Insights EMEA, a expliqué que les RIA peuvent avoir autant d'intérêt sur Internet et intranet : « Cela permet de différencier l'entreprise vis-à-vis des utilisateurs externes, et cela apporte plus d'efficacité en interne. » Une étude menée par IDC en Europe détaille ainsi les principaux avantages des RIA : collaboration accrue entre départements d'une entreprise (47%), productivité accrue (46%), plus d'interactions avec les clients (45%), capacité donnée aux employés de prendre des décisions en temps réel (34%), meilleur moral des employés (33%)... Directeur technique d'Orange Vallée, structure d'incubation de projets innovants liés à Internet haut débit, filiale de France Telecom, Jean-Guillaume Birot a évoqué un aspect primordial pour les développeurs d'applications : la possibilité de fournir « une expérience utilisateur coordonnée sur les quatre écrans (ordinateur, smartphone, MID [appareil connecté à Internet] et set-top box [boîtier connecté à Internet branché sur la télévision]) avec une grande richesse fonctionnelle et ergonomique ». Pour lui, les RIA sont la réponse à ce problème ; elles évitent d'avoir à porter un projet d'une technologie ou d'un type d'écran à l'autre. Flash présente ensuite le double avantage de pouvoir servir à réaliser rapidement des prototypes, et d'être adapté pour « des gens qui viennent du monde J2EE ». Une promesse de client universel encore dure à tenir sur les mobiles et les set-top box Tout n'est pas encore merveilleux, a toutefois noté Jean-Guillaume Birot. « Il y a besoin d'outils rapprochant le design et le développement. » A cette fin, l'équipe d'Orange Vallée explore Flash Catalyst, un tout nouvel outil dans la gamme d'Adobe, permettant d'assembler des éléments graphiques pour créer des interfaces Flash prêtes à intégrer pour les développeurs. Autre inconvénient des RIA : leur insertion dans un site remet en cause les politiques d'optimisation pour les moteurs de recherche, les formats publicitaires et les choix de gestionnaires de contenus. Enfin, côté mobiles, le déploiement des RIA reste problématique, la faute à « l'hétérogénéité des technologies et des contraintes des opérateurs » ; idem pour ce qui est des set-top box et autres MID, souvent basés sur Linux, un OS « où on attend les mêmes performances », a remarqué Jean-Guillaume Birot. Toujours chez Orange, une autre équipe a choisi les RIA non pas pour harmoniser différents écrans, mais pour intégrer plusieurs comptes et services au sein d'un même écran : le portail Next eCare, où le client Orange doit pouvoir gérer à la fois son abonnement au fixe, au mobile, à Internet... Côté client, a expliqué Franck Mendras, directeur du projet, « l'objectif est de lui simplifier la vie ». Mais l'intérêt est surtout pour l'équipe marketing, qui peut ainsi « cibler les offres en fonction de chaque client ». Et de rappeler qu'un site plus attrayant, c'est un facteur d'économies (Orange prévoit d'éviter 6 millions d'appels au call-center entre 2008 et 2011, soit 19 M€ d'économies), mais « cela devient aussi un vecteur de vente ». Des interfaces rapidement prises en main par les utilisateurs Parmi les autres projets, on peut encore noter que chez BNP Paribas Assurance, les RIA servent d'interface Web à une application de workflow Tibco. Cela permet de décliner l'interface en fonction des rôles, d'offrir aux utilisateurs un système de défilement d'écrans plus convivial qu'en HTML simple (avec un panneau latéral pour revenir à une étape, par exemple), de réaliser des glisser-déposer, de visualiser des données sous forme graphique... Dict.fr, plateforme d'échanges de documents dématérialisés, a de son côté remplacé l'application PHP/MySQL datant de 2002, « en limite de son potentiel », afin de pouvoir « multiplier la charge par 5 minimum ». Le développement a été effectué en Flex, la transmission des données confiée à LiveCycle Data Services, entre le front-end en Flash et le back-end, réalisé cette fois en J2EE, sur Jboss et PostGreSQL. Les concepteurs de l'application louent la compatibilité de leur solution avec les différents systèmes d'exploitation et navigateurs du marché, la possibilité de réaliser simplement des cinématiques complexes et un temps de formation des clients à l'outil divisé par deux. En revanche, notaient-ils, cela demande de forger de nouvelles compétences, pour appréhender le framework Flex, pour associer ergonomie et technique, et enfin pour traquer les fuites mémoire ! Le DSI de Virgin Mobile avoue avoir dû également optimiser le code pour obtenir des performances correctes. Chez cet opérateur virtuel, les RIA ont servi à améliorer les capacités de qualification lors d'un appel au service après-vente. Les préposés au SAV avaient du mal à qualifier les incidents et proposer un diagnostic. « Le client riche a simplifié le travail du service informatique en rendant l'arbre de diagnostics configurable par les utilisateurs métier, a expliqué le DSI, Franck Lohez. Aujourd'hui, 500 questions sont paramétrées. » Surtout, cela évolue chaque semaine, les utilisateurs affinant eux-mêmes l'application. Le succès a été rapidement au rendez-vous, puisque « le retour sur investissement a été atteint en deux mois et demi ». Les applications paraissent plus fluides alors que seules leurs interfaces changent Au-delà de Flash, on aura pu retenir de cette journée deux faits marquants. D'abord, les RIA, de par leur attrait, leur ergonomie, leur convivialité, font paraître les applications plus fluides, plus rapides, quand bien même la logique applicative ou le processus sont restés inchangés : « Les utilisateurs disent que les processus de gestion sont plus fluides, alors qu'on a juste changé l'interface ! » témoignait par exemple Ludovic Charre, responsable socles à la Maaf. Pire, chez Canal Plus, pour l'application Web de recommandation des programmes, on a constaté que « les effets de transition ralentissent un peu l'application, mais paradoxalement les utilisateurs trouvent ça plus fluide ». Ensuite, les méthodes agiles sont les meilleures alliées des développements d'interfaces riches. Prototypage rapide, projet itératif, parmi les grandes entreprises et leurs prestataires venus témoigner, tout le monde ou presque a insisté sur cette alliance RIA/méthodes agiles, jugée parfaitement naturelle. Comme l'a confié Ludovic Charre, « les maquettes permettent d'alimenter la discussion ». Les possibilités graphiques des RIA permettent d'envisager sereinement plusieurs présentations pour les mêmes données : « c'est un grand avantage pour nous par rapport aux besoins des gens du marketing ». Chez France Telecom, c'est la volonté de faire travailler ensemble les équipes métier et informatique qui a conduit « à innover dans la conduite de projet », et à choisir les méthodes agiles, avec des itérations de 4 à 6 semaines. Même constat pour Dict.fr, pour qui le développement itératif a permis de renforcer l'interactivité avec la MOA dans la phase de conception des IHM.
Article rédigé par
Olivier Rafal
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