Projets

La recette du contrôle de qualité des données produits chez Bonduelle

Plutôt que de remplacer à iso-fonctionnalités son PIM devenu obsolète, Bonduelle a souhaité se tourner vers un MDM. (Photo : Bonduelle)

A l'occasion du salon Big Data & AI Paris 2024, Bonduelle est revenu sur le renouvellement de sa plateforme de référentiels de données produits. Le groupe agro-alimentaire a fait appel à Stibo Systems et implémenté sa solution Step.

PublicitéEntreprise de 170 ans, Bonduelle - 2,4 Md€ de chiffre d'affaires, une présence dans une centaine de pays et près de 12 000 salariés - s'est heurté au mur de l'obsolescence de son outil de gestion de l'information produits (PIM) et de données de références (DAM) en mars 2024. Avec 800 000 tonnes de produits fabriqués et 46 sites agro-industriels, ces solutions jouent un rôle clé dans la stratégie data du groupe. « Nous avions implémenté notre PIM début 2010 et il était devenu le centre de notre écosystème. Nous l'utilisons pour envoyer toutes nos fiches produits à nos clients grandes surfaces, restauration collective ou commerciale, pour partager toutes nos informations produits sur l'ensemble de nos sites web et pour l'impression des étiquettes en usine », a expliqué Sabrina Lenne, manager IT commerce et marketing chez Bonduelle, à l'occasion du salon Big Data & AI Paris 2024. « Ce projet est forcément significatif en matière d'investissement, puisqu'il est assez central et touche d'autres applications. Nous en avons donc profité pour faire évoluer certaines fonctions sur nos sites web ».

Pour relever le défi du remplacement à iso-fonctionnalités de son système dans un délai de 15 mois, Bonduelle a lancé un appel d'offres qui a débouché sur le choix de la solution Step de Stibo Systems. « Nous avons étudié des solutions dédiées de PIM qui ne traitent que de la partie produits, mais nous ne les avons pas retenues, car nous avions besoin d'aller davantage vers du master data management », poursuit Sabrina Lenne. Le fait qu'elle soit déjà utilisée par sa filiale américaine et qu'elle couvre l'ensemble des fonctions et des attentes techniques de Bonduelle a également pesé dans la balance. « Nous voulions vraiment un outil plus ergonomique pour automatiser le plus de choses possibles avec un certain nombre de contrôles, car nous ne pouvons pas transiger avec la qualité de la donnée de nos produits. L'outil devait aussi simplifier l'enregistrement des médias, photo ou vidéo, autour de nos produits et recettes, et accompagner un processus de validation de la donnée. »

Le PIM sourcé par l'ERP

Pour mener à bien son projet - avec une cible de 350 utilisateurs finaux -, une équipe de 12 membres a été mise en place, répartie à égalité entre Stibo Systems et Bonduelle. Elle a été complétée par 21 key users métiers issus de différentes business units et pays, et le relais de 102 personnes en local pour remonter les besoins et les connaissances. Cinq partenaires techniques (web, retailers...) ont également été mobilisés. En ce qui concerne le périmètre de données concerné, le groupe évoque 7 500 produits dans 26 langues pour 37 pays européens, 7 000 recettes culinaires, plus de 10 000 médias importés dans la nouvelle base et 10 000 étiquettes chargées pour être imprimées en ligne.

PublicitéLe PIM de Bonduelle est sourcé par son ERP dans lequel les articles et les produits sont créés. Ensuite, les données de prévision des ventes sont utilisées pour déterminer dans quels pays les produits sont vendus. « Lorsque les données sont dans le PIM, tous les interlocuteurs de la chaîne complètent les données, aussi bien supply chain, qualité [valeurs nutritionnelles, allergènes...], marketing [informations sur les étiquettes et autour des produits ou des recettes sur les sites web], et ventes [cycle et pays de facturation, données attendues par les retailers, etc.] », indique Sabrina Lenne. « Notre objectif est de ne jamais avoir de double saisie. Les données sont exportées aussi bien vers des outils internes qu'externes et nous avons mis en place une API pour que nos partenaires sourcent directement les informations ».

Des réflexions sur la gestion des données de qualité

Les délais du projet ont été respectés avec tout d'abord deux mois (janvier et février 2023) pour l'analyse et l'initialisation, deux autres (mars et avril 2023) pour déterminer le modèle de données, sujet particulièrement structurant dans un projet data. 7 sprints portant sur les différentes fonctionnalités (de mai à décembre 2023) ont été réalisés, avec un important travail en parallèle sur la reprise des données, mené à la fois par les équipes métier et IT. Début 2024 (janvier et février), les tests et la formation des utilisateurs ont été réalisés avant un lancement en mars et de premiers flux lancés début avril, non sans quelques sueurs froides. « C'était stressant. Nous avions un plan de cut over [plan de bascule, NDLR] très précis et détaillé. Pendant la répétition, tout n'a pas été aussi simple que prévu, mais quand nous avons basculé, nous avons constaté que tous les tests à blanc réalisés auparavant avaient servi. Nous avons eu la chance de faire cohabiter les deux outils, ce qui a permis aux équipes métier de vérifier leurs données et de se rendre compte qu'elles n'avaient pas été modifiées », raconte Sabrina Lenne.

Pour le suivi post déploiement, des tickets ont été mis en place pour que les utilisateurs remontent leurs problèmes à un help desk. Jusqu'à la fin juin, 61 % des tickets étaient liés à des demandes de formation, le reste à des problématiques d'accès, des demandes d'évolution... mais seulement 12 % à des problèmes techniques. Un bilan jugé satisfaisant par Bonduelle au regard de la durée du projet et du nombre de fonctions data introduites dans ce système.

Pour la suite, Bonduelle travaille à une évolution fonctionnelle sur la partie workflow et à un système d'extraction de données plus précis, ainsi qu'à une évolution du périmètre du GDSN (Global data synchronisation network, un réseau d'entrepôts de données interopérables) ou encore au développement du dispositif dans d'autres pays (avec à terme une réconciliation avec le système équivalent aux Etats-Unis). « A date, nous n'avons pas encore utilisé Step pour étendre notre master data management, mais nous menons des réflexions sur toute la gestion de nos données de qualité. Aujourd'hui, nous stockons les informations finales concernant les recettes, mais nous réfléchissons à étendre le système à tous nos ingrédients, aux composants des recettes et aux informations concernant les emballages. »