Tribunes

La perspective de réduction des coûts, véritable moteur du green datacenter

Le phénomène green datacenter reflète l'émergence d'une préoccupation réelle de concilier développement durable et production informatique. Mais c'est d'abord la perspective de réduire les coûts qui agit comme véritable catalyseur green sur les consciences des DSI.

PublicitéL'approche green datacenter nécessite d'agir sur trois axes clés. Optimiser son contenant pour mieux servir son contenu Aujourd'hui, il faut autant d'électricité pour alimenter un équipement IT que pour le refroidir, sans oublier les 10 à 25% de pertes dues aux transformations successives de l'électricité dans le datacenter. L'amélioration du rendement énergétique du datacenter passe donc par une optimisation de la consommation des infrastructures primaires. Les leviers pour y parvenir peuvent nécessiter un niveau d'investissement limité en mettant simplement en oeuvre de bonnes pratiques d'urbanisation de salle ou réclamer des investissements plus conséquents en envisageant de tirer partie de l'environnement extérieur (free-cooling) ou d'utiliser des équipements à meilleur rendement. Choisir des infrastructures IT économes plutôt qu'économiques Le contenu du datacenter peut également être repensé en green. Certaines actions de bonne gestion du parc IT peuvent être mises en oeuvre tels que le décommissionnement systématique des serveurs non utilisés ou le choix d'équipements IT moins gourmands en électricité (15 à 20% de gain de consommation électrique sont à escompter). La technologie blade contribue également à la démarche green datacenter par la mutualisation de composants. Résultat : une diminution de 20% de la consommation des serveurs à puissance informatique égale. Autre technologie, la virtualisation massive d'un parc Wintel qui permet d'en réduire la consommation électrique de plus de 60%. Superviser les infrastructures afin de refroidir au plus juste Le dernier levier d'optimisation est celui de la supervision énergétique du datacenter. Si côté contenant celle-ci est courante, côté contenu la supervision énergétique est moins répandue. Pourtant, l'activation des fonctions basiques d'économie d'énergie ou, sur une infrastructure de virtualisation, la concentration de la puissance requise sur un nombre limité de machines permet de réduire l'impact énergétique des équipements peu actifs. Mais le contrôle d'énergie optimum passera par un couplage permettant de concentrer en temps réel l'effort de refroidissement là où est requise la puissance de calcul. Pour les DSI, lancer un projet green datacenter avec pour seule justification de contribuer au développement durable est loin d'être une évidence. Une première étape est de passer à la loupe green les projets de transformation datacenter en cours ou en gestation pour : - identifier les composantes du projet qui contribuent à une démarche de développement durable, - améliorer le ROI du projet en valorisant les gains réalisés sur la facture énergétique, - estimer la réduction de l'empreinte carbone et ainsi commencer à inscrire dans les bénéfices du projet un indicateur de performance environnementale. Dans tous les cas il est possible d'initier une démarche green datacenter par paliers en ciblant d'abord la réduction de la dépense d'électricité, et de dégager ainsi un ROI comme pour tout projet informatique. Si au milieu de la vague verte qui nous submerge depuis bientôt 2 ans, le green datacenter a toute sa place, c'est que l'explosion de l'économie numérique a fait des centres d'hébergement des lieux extrêmement énergivores. Mais au-delà de la réduction de la dépense énergétique, c'est vers une prise de conscience globale qu'il faut aller pour ancrer durablement la problématique du développement durable au coeur des métiers de la production informatique. C'est incontestablement pour le DSI un des principaux challenges à relever pour les prochaines années.