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La NFL déploie son propre réseau THD dans le stade de Munich en une semaine

La NFL déploie son propre réseau THD dans le stade de Munich en une semaine
A l'occasion d'un match joué à l'Allianz Arena de Munich, la Ligue de football américain a déployé sa propre infrastructure réseau très haut débit sécurisée. Le contenu de 3 conteneurs de matériel ! (Photo : J. Hill)

Pour un événement organisé à Munich, la NFL (Ligue de football américain) a déployé dans le stade son propre réseau THD en une semaine. Objectif : assurer le suivi du match et sa retransmission aux États-Unis. Pour des raisons d'efficacité et de sécurité, la ligue a apporté son propre coeur de réseau, sa fibre optique et ses équipements Edge. Pas moins de trois conteneurs de matériel.

PublicitéTouch down ! Et plus de 70 000 fans se sont levés le 10 novembre dernier dans les gradins de l'Allianz Arena de Munich. L'équipe de football américain des Carolina Panthers venait de marquer ses premiers points face au New York Giants. Une action que le public a pu revoir immédiatement sur les écrans géants du stade. Derrière ce replay apparemment anodin, un travail colossal mené par les équipes IT de la National Football League américaine (ligue nationale de football américain) en coulisses. À l'occasion de sa visite dans la capitale bavaroise, la NFL a en effet déployé un réseau THD en seulement une semaine.

Des conditions de déploiement spécifiques à l'Europe

Pendant que les fans applaudissaient, les visages d'Anish Patel, directeur de l'ingénierie sans fil des stades de la NFL, et Aaron Amendolia, directeur adjoint des systèmes d'information de la Ligue, se sont détendus. Diffusion télévisée, rediffusion instantanée, contrôles d'accès, Wi-Fi : tous les systèmes étaient au vert et le réseau était opérationnel et stable.

Les deux responsables informatiques ont eu une semaine chargée. Anish Patel est en effet responsable de la conception et de l'exploitation de l'infrastructure réseau dans les stades de la NFL, qu'il s'agisse de matchs internationaux, de matchs américains ou du Super Bowl. Aaron Amendolia, lui, s'occupe des aspects stratégiques, tels que la gestion des fréquences radio, différente en Europe et aux États-Unis. Autre sujet spécifique au Vieux-Continent dont le DSI doit s'occuper : la confidentialité. De nombreux services, tels que le suivi des spectateurs et les données des fans, considérés comme allant de soi aux États-Unis, ne peuvent pas être utilisés par la NFL en Europe en raison du RGPD.

Trois conteneurs de matériel informatique

Pour le spectacle de trois heures donné par la ligue à Munich, les équipes IT ont donc dû construire un réseau complet en une semaine, comprenant un petit datacenter, un système de protection cyber, un WLAN, un réseau LTE privé, un gestionnaire d'appels en VoIP et un réseau de fibre optique, pour ne citer que quelques éléments.

« Pour le seul match de Munich, nous avons apporté trois conteneurs de matériel avec nous. », indique l'équipe. Une cargaison qui comprend des commutateurs, des routeurs, des points d'accès, des équipements mmWave, des scanners de cartes, des tablettes et une grande quantité de fibre optique. Pour le matériel sur site, la NFL s'appuie sur Cisco. « C'est notre partenaire officiel en matière de cybersécurité et d'infrastructure réseau, y compris pour les matchs internationaux à Londres et à Munich cette année, et à Madrid et à Berlin en 2025 », précise Aaron Amendolia.

Et il suffit de jeter un oeil aux camions géants garés autour du stade, ceux des chaînes de télévision qui diffusent le match aux États-Unis, pour comprendre pourquoi la NFL a besoin de débit en Tbit/s. D'autant que plus personne ne parle de Full HD, la 4k est désormais la norme pour le son et l'image.

PublicitéTrop de différences pour s'appuyer sur l'infrastructure en place

Mais pourquoi tous ces efforts alors que l'Allianz Arena de Munich est l'un des stades de football les plus modernes d'Europe ? L'enceinte, qui propose une infrastructure informatique avec un Wi-Fi haut de gamme, le contrôle des plaques d'immatriculation dans les parkings, des systèmes d'accès électroniques, des systèmes de caisse enregistreuse en réseau, etc., n'a pas à envier aux stades américains. Sans oublier qu'en plus des racks 19 pouces installés en permanence dans son datacenter, l'Allianz Arena dispose de quelques racks mobiles plus petits.


Les différences avec le football européen empêchent la NFL d'utiliser les infrastructures en place. L'emplacement des caméras sur le bord du terrain en est une, par exemple. (Photo : J. Hill)

Anish Patel admet effectivement que le partage des infrastructures est pratiqué dans des stades de ce type. Cependant, les exigences en matière d'infrastructure du football et du football américain sont trop éloignées. « Cela commence par les positions des caméras, qui se trouvent à des endroits complètement différents dans le football américain et dans le football, de sorte que l'infrastructure préinstallée ne nous est d'aucune utilité », précise Aaron Amendolia.

Une connexion haut débit avec New York

« Nous avons aussi besoin d'une connexion rapide au centre de commandement central Art McNally GameDay à New York, car c'est là que sont basés les officiels de la NFL, qui sont comparables aux arbitres vidéo allemands », souligne Anish Patel. Des tablettes sont aussi à disposition dans des espaces de communication réservés, installés sur le bord du terrain, pour que les arbitres sur place analysent plus en détail des situations de jeu insuffisamment claires à l'aide de réalité augmentée ou consultent leurs collègues à New York en temps réel. Ces espaces de communication disposent aussi de téléphones IP contrôlés avec Cisco Call Manager, pour que les entraîneurs contactent tacticiens et autres experts en cas de besoin.

Mais la NFL veut aussi sa propre infrastructure pour des raisons de sécurité. « Nous avons besoin de notre propre coeur de réseau, qui fonctionnera même si nous sommes coupés du monde extérieur en matière d'IT, afin d'assurer un fonctionnement fluide du jeu », souligne ainsi Anish Patel qui a conçu le réseau. Pour ce faire, il a opté pour l'Edge computing. Le coeur de réseau pour le jeu proprement dit fonctionne à partir d'un petit datacenter mobile, mais tous les autres services, tels que les retransmissions télévisuelles, etc., sont en Edge.

Protection cyber renforcée

« Le réseau est déjà isolé du reste de l'infrastructure au niveau de la couche physique », ajoute-t-il. Et il doit fonctionner sans interruption ni pics de charge soudains. La NFL a mesuré des charges allant jusqu'à 20 Gbit/s sur le Wi-Fi invité du stade. De plus, des contrôles stricts des endpoints sont en place dans le coeur de réseau. Et toute connexion nécessite une authentification à deux facteurs. Une politique très stricte de sécurité qui s'explique facilement. « Lors du Super Bowl de février, raconte le DSI adjoint, nous avons réussi à bloquer 39 000 événements de sécurité et 354 000 connexions à destination de ou en provenance de zones du monde figurant sur la liste noire. »

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