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La géolocalisation du personnel sécurise la construction d'une tour de 51 étages

La géolocalisation du personnel sécurise la construction d'une tour de 51 étages
La solution permet de fournir des indicateurs pour évaluer les effectifs nécessaires à la réalisation d’un étage.

Sur le chantier Glory à Singapour, une filiale de Bouygues Construction expérimente une solution de géolocalisation des équipes, développée conjointement par Omniscient, Wirepas et ELA Innovation.

PublicitéEn 2017, Dragages Singapore, filiale du groupe Bouygues Construction, a débuté le projet Glory, qui prévoit la construction d'une tour de 51 étages, 280 mètres de haut et 120 000 mètres carrés de surface utilisable à Singapour. Sur ce type de chantier, jusqu'à 1 800 compagnons de différents corps de métiers peuvent être mobilisés en période de pointe, six jours sur sept et 24h/24. Pour les responsables du projet, assurer le suivi et la sécurité de toutes ces équipes représente un vrai défi, d'autant que les travaux s'étalent sur une période de 36 mois. « Durant tout ce temps, il est essentiel de savoir à tout moment qui est présent sur le chantier et où, pour des raisons de sécurité, mais aussi d'organisation », explique Nicolas Lemaire, co-fondateur d'Omniscient. Il faut par exemple pouvoir lancer des alertes pour évacuer le personnel en cas d'urgence, limiter l'accès à certaines zones au personnel habilité, mais aussi vérifier que les équipes des différents sous-traitants sont bien présentes sur les zones prévues dans le planning hebdomadaire, afin de s'assurer que le chantier avance conformément aux prévisions. « Compter les effectifs étage par étage et les répartir en fonction des sous-traitants prend beaucoup de temps », pointe Nicolas Lemaire.

Dans ce contexte, l'opérateur du chantier a choisi de déployer une solution de géolocalisation en intérieur conçue par Omniscient, société issue du programme d'intrapreneuriat de Bouygues Construction, et ses partenaires. Sur le plan technique, la solution s'appuie sur le réseau Mesh de Wirepas, supporté au niveau matériel par des ancres et des balises individuelles fournies par ELA Innovation. Les balises individuelles, au nombre de 1800, permettent d'équiper la totalité des intervenants sur le chantier, en se fixant sur des badges. Ce sont ces balises, nominativement associées à chaque compagnon, qui permettent de les localiser.

Une solution peu coûteuse et facile à déployer

De son côté, la technologie de Wirepas est un réseau IoT à faible consommation, dans lequel les ancres assurent la connectivité et servent de points de relais. Chacune agit comme un routeur autonome, formant une topologie de réseau maillé, caractérisée par sa résilience. Les ancres collectent les positions des balises toutes les cinq minutes, avec une précision inférieure à 10 mètres et une localisation en trois dimensions. Ancres comme balises possèdent une autonomie de plusieurs années, une considération importante sur des chantiers de longue durée. Pour couvrir un étage d'une superficie de 21 000 mètres carrés, 9 ancres suffisent. Enfin, des passerelles équipées d'une connexion cellulaire transmettent ensuite les données collectées vers le cloud, sachant qu'une passerelle permet de couvrir 10 étages. Autre atout, les ancres sont simples à poser et à déposer, permettant de les déplacer d'étage en étage au fur et à mesure que le chantier progresse. Elles peuvent être supervisées à distance pour détecter d'éventuels dysfonctionnements. Grâce à ces différentes caractéristiques, le coût total d'acquisition de la solution reste faible : 25 centimes par m2 pour cinq ans.

PublicitéOmniscient fournit quant à lui la plateforme de restitution et d'analyse des données remontées par les balises. Celle-ci permet de gérer l'activation et l'attribution des badges de façon simple, un aspect crucial sur les gros chantiers qui accueillent sans cesse de nouveaux intervenants. Les utilisateurs peuvent ensuite visualiser la position de chaque balise sur les plans du bâtiment, chargés au préalable dans la plateforme, ainsi que différents indicateurs agrégés. « Ce sont les tableaux de bord qui apportent les bénéfices, les données individuelles n'ont que peu d'intérêt en tant que telles. Ce qui intéresse le client, c'est la visualisation des flux sur le chantier, pour mieux évaluer les effectifs nécessaires à la réalisation d'un étage par exemple », souligne Nicolas Lemaire.

Des données au service de l'amélioration continue

Le déploiement a été très rapide. Après la commande le 20 décembre 2019, la livraison des équipements a eu lieu le 30 janvier 2020, et la mise en service le 6 février. Quatre jours ont suffi pour que le dispositif soit opérationnel, incluant la formation des équipes de Dragages Singapore, la mise en place de quatre passerelles, les tests et réglages et le déploiement des ancres pour couvrir 15000 mètres carrés. 200 badges ont par ailleurs été distribués pour le démarrage. « Dès la deuxième semaine de février, l'équipe pouvait accéder aux premiers indicateurs sur le tableau de bord », relate le co-fondateur d'Omniscient.

La solution peut être utilisée à la fois pour la localisation de l'outillage et des individus, et apporte des réponses sur la sécurité, mais aussi sur le pilotage des chantiers, en facilitant notamment le reporting et la planification. En automatisant la collecte, le constructeur évalue à plus de 3000 heures le temps gagné, avec un accès immédiat aux éléments factuels utiles. « Les données collectées permettent de construire des indicateurs comme des ratios hommes par heure et par unité d'oeuvre, en se basant sur les premiers étages réalisés », illustre Nicolas Lemaire. Cela permet de mesurer la productivité et d'identifier d'éventuels goulets d'étranglement. Les responsables du chantier peuvent également détecter d'éventuelles dérives sur le planning et réagir rapidement pour limiter les risques de pénalités. Si le chantier est actuellement en pause en raison de l'épidémie de Covid-19, la solution va également permettre de préparer la reprise des activités, en s'appuyant sur les données recueillies pendant deux mois de service. Enfin, ces indicateurs permettront au constructeur d'améliorer le chiffrage de ses futurs projets, dans une démarche d'amélioration continue.

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