La FFII dénonce la complicité des Etats dans la position dominante de Microsoft
Un rapport assassin publié au niveau européen par les militants du logiciel libre pointe là où ça fait mal. Un texte évidemment uniquement à charge.
PublicitéLa FFII (Foundation for a Free Information Infrastructure) n'aime pas Microsoft et ses pratiques, c'est connu et attendu. Ce qui l'est moins est leur attaque contre la complaisance des autorités publiques vis-à-vis des pratiques contestables de Microsoft. Plusieurs militants viennent de publier un rapport, par ailleurs diffusé au niveau européen. La FFII dénonce dans son communiqué annonçant cette publication : « L'existence de monopoles dans le secteur informatique et l'abus des positions acquises par les grands éditeurs de logiciel ne datent pas d'hier. Néanmoins, souvent par ignorance ou incompétence, les décideurs politiques continuent à agir contre les intérêts de la collectivité. » Notamment, en permettant la « non-application des lois du commerce ». Les diverses condamnations de Microsoft par la Commission Européenne, pourtant spectaculaires, sont qualifiées d'inopérantes : le temps que la condamnation puisse être appliquée, Microsoft en avait effacé toutes les conséquences. La FFII reproche avant tout aux Etats de ne pas appliquer dans le secteur informatique les lois commerciales visant à lutter contre l'abus de position dominante. Ces lois, notamment, interdisent la vente liée de logiciels et d'ordinateurs. Or les logiciels propriétaires facturés augmentent considérablement le coût de l'achat d'un ordinateur, creusant de ce fait la fracture numérique « sociale ». Le deuxième reproche majeur de la FFII à l'égard des Etats concerne les pratiques d'achats publics : de nombreux appels d'offres publiés dans le cadre de marchés publics continuent d'indiquer expressément un logiciel précis (par exemple : achat de x licences de Microsoft Office 2007) au lieu d'exiger une mise en concurrence effective (par exemple : déploiement de x suites bureautiques ayant telles caractéristiques). Enfin, les enfants sont habitués dès le plus jeune âge, dans les écoles publiques, à n'utiliser qu'un seul type de produits informatiques, ce qui amène ces produits, selon la FFII, à être ensuite privilégiés chez ces enfants devenus adultes ou dans leurs entreprises. Même si le rapport de la FFII est uniquement à charge (ce qui n'a rien d'étonnant), il faut saluer là un travail de synthèse des arguments contre les pratiques commerciales abusives de Microsoft et les mauvaises habitudes des administrations publiques.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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