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La DSI de la police de Hambourg se transforme pour redorer son blason

La DSI de la police de Hambourg se transforme pour redorer son blason
Après sa transformation, l'organisation IT de la police de Hambourg a déployé des caméras augmentées par l'IA et des systèmes de prévention de la violence, mais aussi des outils pour le télétravail. (Photo : Police de Hambourg)

Depuis son arrivée en octobre 2021, le DSI de la police de Hambourg a entrepris une transformation de fond du service, considéré jusqu'alors comme un frein à l'innovation. Il a déployé une organisation agile des processus et a engagé des développements de technologies et de projets tournés vers les habitants et les agents.

PublicitéIl y a encore quelques années, la réputation de l'informatique de la police de Hambourg était tout sauf bonne. « Elle était attaquée dans la presse et décriée en interne comme un frein à l'innovation : trop lente, trop compliquée et très impopulaire », se souvient Daniel Steinlandt, DSI de la police de la ville allemande depuis octobre 2021. Dès son arrivée, ce dernier a donc enclenché une transformation de fond de l'IT de la police de la ville. Les exigences étaient claires. « Les citoyens s'attendent à ce qu'une police municipale moderne agisse avec des outils digitaux et non uniquement avec de la paperasse », estime ainsi Daniel Steinlandt. Les employés eux-aussi voulaient des postes de travail modernes pour leurs tâches quotidiennes.

Un fossé profond entre les envies et la réalité

« Malheureusement, l'informatique de la police était très loin de répondre à ces exigences », rapporte le DSI. Pire, le fossé entre réalité et besoins ne cessait de s'agrandir. « Après avoir été embauché, il m'est rapidement apparu qu'un changement complet de culture, de technologie et de processus était indispensable. Nous devions passer de frein à moteur de l'innovation ». Daniel Steinlandt a donc établi une stratégie de transformation reposant sur cinq piliers. À commencer par la constitution d'une base de processus de gestion des services informatiques (ITSM) basée sur ITIL et d'une description de l'architecture d'entreprise. Une démarche qui s'est accompagnée d'un nouveau portefeuille de projets et d'une gestion adéquate des clients de ces derniers.

Le 2e objectif a résidé, sans surprise, dans le renouvellement de la base technique du SI. Pour cela Daniel Steinlandt a prolongé et enrichi une politique d'externalisation déjà en place et divers projets ont été lancés pour renouveler à la fois les infrastructures matérielles et logicielles. Les environnements de développement migrent ainsi progressivement sur Microsoft Azure jusqu'à la fin de l'année 2024.

De l'IA pour identifier les marchandises dangereuses

Une fois ces deux indispensables socles établis, il fallait traduire concrétiser le support à l'innovation, au service des habitants et des membres de la police. Le DSI a donc d'abord déployé des outils innovants au service de la sécurité intérieure. Il a instauré une stratégie "app-first" jusque dans la rue et a pour cela équipé les agents de police de quelque 4 000 iPhone, soit 600 de plus qu'en 2023. Mais il a surtout misé sur l'IA. C'est le 3e pilier de la stratégie. A titre d'exemple, l'explosion de marchandises dangereuses due à une mauvaise manipulation peut avoir des conséquences dramatiques sur la vie et l'intégrité physique des personnes, mais aussi sur la vie économique de la ville. La DSI de la police a donc décidé de développer, avec la protection des eaux, une IA d'identification de ces marchandises dangereuses non déclarées dans le port de Hambourg, avec un très haut niveau de fiabilité et un contrôle serré des mesures policières qui en découlent. Autre projet, la vidéosurveillance augmentée par l'IA sert à détecter les comportements violents dans certains hauts lieux de criminalité, comme la Hansaplatz. Cela permet à la police d'intervenir plus rapidement et d'éviter des atteintes à la vie et à l'intégrité physique des personnes. Après Mannheim, Hambourg est le deuxième site en Allemagne où ce logiciel est testé.

PublicitéLe DSI a aussi choisi de se rapprocher de l'informatique d'autres entités comme la police judiciaire (LKA) ou la protection des eaux, voire tout simplement de certaines administrations dans la ville. C'est le 4e pilier de la transformation. Le 5e et dernier concerne les employés. La DSI a déployé des solutions qui simplifient le partage des bureaux ou le travail depuis un lieu autre que le bureau. Outre une organisation plus fluide, la démarche a, selon le DSI, également bénéficié à la marque employeur de l'équipe IT de la police . « Le nombre de candidats aux postes vacants a été multiplié par trois », se réjouit-il.

Des petits pas plutôt qu'un big bang

Selon Daniel Steinlandt, le succès de cette transformation de l'informatique repose aussi sur une démarche de petits pas, par petits noyaux d'innovation spécifiques, plutôt que sur une bascule complète du SI et de l'organisation IT. Par exemple, le DSI a choisi le département des opérations comme noyau d'exploration de la standardisation des processus sur ITIL. Ceux-ci ont ainsi été repensés les uns après les autres. « Parmi les résultats obtenus, je peux évoquer la réduction des délais de réponse aux tickets d'incident, l'amélioration de la coopération avec les DSI partenaires et l'intégration plus fluide des nouveaux employés ».

« L'IT de la police est enfin devenue un exemple positif, estime Daniel Steinlandt. Et nous voulons absolument continuer sur cette voie. La direction informatique fait complètement partie de la direction de la police et elle est donc désormais à la table de discussion pour toutes les décisions importantes. Enfin, les employés de l'IT sont de nouveau satisfaits de travailler pour le service informatique de la police de Hambourg ».

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