La DSI agile : accélérer, innover et garantir la qualité des projets
La DSI agile : accélérer, innover et mieux servir les métiers
Même si l'enquête réalisée par CIO montre que beaucoup d'entreprises n'en sont pas convaincues, la DSI a l'obligation d'être de plus en plus agile. Le 13 juin 2017, CIO a organisé une Matinée Stratégique avec les témoignages de nombreuses entreprises sur ce thème de l'agilité. En voici le...
DécouvrirCIO a organisé une Matinée Stratégique le 13 juin 2017 à Paris sur la DSI Agile en partenariat avec Axway, BonitaSoft, CA Technologies, IBM, Operae Partners et Tibco Software.
PublicitéLes résultats de l'étude Quelles pratiques de l'agilité IT aujourd'hui dans les organisations ?, réalisée par CIO, montrent que l'agilité est loin d'être autant généralisée qu'il le faudrait. Beaucoup d'entreprises s'y refusent encore malgré le discours dominant sur les avantages voire la nécessité de cette fameuse agilité.
Les principaux résultats ont été présentés en ouverture de la Matinée Stratégique La DSI agile : accélérer, innover et garantir la qualité des projets. Organisée par CIO le 13 juin 2017 au Centre d'Affaire Paris Trocadéro, cette conférence a évidemment présenté les meilleures pratiques au travers de témoignages de DSI, de l'expertise du Cabinet McKinsey et d'interventions des partenaires Axway, BonitaSoft, CA Technologies, IBM, Operae Partners et Tibco Software.
Aller des idées aux résultats concrets
Pour Alexis Gaches, Solution Account Director chez CA Technologies, « 100 % des organisations ont une pratique de l'agilité mais, en donnant de l'autonomie aux équipes, on peut créer des silos. » L'objectif à poursuivre est alors de coordonner ces équipes, en s'appuyant sur l'expérience acquise, pour « éliminer les barrières entre idées et résultats ». Si le premier niveau de maturité se limite au banal développement agile, il a insisté sur les trois « P » qui sont autant d'axes à suivre : people, processus, plate-forme. « Quand on passe au niveau supérieur, il y a une véritable transformation de l'entreprise impliquant, au delà de la seule DSI, le marketing, la DAF, la DRH, la DG... » a complété Sébastien Delayre, consultant. Une véritable agilité suppose en effet de réduire le « Time to market », d'accroître la qualité des processus, d'améliorer la collaboration IT/métier et d'augmenter l'efficacité opérationnelle. Tout cela suppose de disposer d'indicateurs clés de performance qu'il convient de piloter et de mesurer dans une logique d'amélioration continue.
Alexis Gaches, Solution Account Director chez CA Technologies (à droite), et Sébastien Delayre, Consultant Agile Entreprise Partner (à gauche), se sont interrogés : « Comment opérer et piloter une transformation à l'échelle ? »
L'agilité est en effet tout sauf un vaste désordre où chacun ferait ce qu'il voudrait. Cela a aussi été le sens de l'intervention de Stéphane Bout, Directeur associé de Mc Kinsey & Company France. L'agilité implique rigueur et méthode mais aussi souplesse. La transformation digitale nécessite cette fameuse agilité sans laquelle elle est impossible. Stéphane Bout a cependant regretté : « trop souvent, il y a des équipes agiles au sein de la DSI mais ce n'est ni toute la DSI, ni toute l'entreprise, qui sont passées à l'agilité alors même que la véritable agilité suppose une vraie transformation globale de l'entreprise. »
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« Agilité, de la rigueur dans la souplesse » a expliqué Stéphane Bout, Directeur associé de Mc Kinsey & Company France.
Et en pratique ?
« Tous nos clients nous disent qu'ils ont besoin d'agilité » a confirmé Michel Lara, Architecte Cloud chez IBM. Se basant sur une démonstration pratique de la plate-forme Bluemix, il a ainsi clarifié la stratégie d'IBM reposant sur le cloud (avec une place de marché de services freemium, open-source et de tiers) et l'intelligence artificielle. Les applications de cette plate-forme sont très nombreuses. L'IA permet ainsi la reconnaissance de la voix pour analyser un discours, la reconnaissance d'images pour (par exemple) détecter un pneu crevé avec une caméra, l'analyse de ton, etc. Le cloud amène quant à lui la souplesse et la facilité de créer et basculer des environnements complets du statut de développement au test et à la production. Enfin, le cloud, via la plateforme Bluemix, permet d'intégrer et déployer facilement et rapidement des API exposées par IBM et les start-up de l'écosystème.
Michel Lara, Architecte Cloud chez IBM, a démontré comment accélérer ses projets avec Bluemix.
Les outils et les méthodes de l'agilité constituaient d'ailleurs justement le sujet de la première table ronde la Matinée Stratégique. Celle-ci réunissait Christophe Ozimek (DSI Europe de Meetic Group), Hassen Kefi (Directeur DevLabs de la STIME) et Nicolas Faye (responsable d'infrastructure chez Mondadori France). Chacun avait opté pour des outils et des approches propres à ses problématiques.
La table ronde « Outils et méthodes de l'agilité » a réuni (de gauche à droite) : Christophe Ozimek (DSI Europe de Meetic Group), Hassen Kefi (Directeur DevLabs de la STIME) et Nicolas Faye (responsable d'infrastructure chez Mondadori France).
Le BPM au service de l'agilité
Démontrer par la pratique a aussi été l'approche choisie par Bonitasoft. L'éditeur a demandé à Véronique Pachoud Le Floch, DSI d'Alptis, de témoigner sur l'agilité acquise grâce au BPM. Courtier grossiste en assurances de personnes s'adressant en premier lieu à des courtiers détaillants avec des offres construites grâce aux assureurs, Alptis avait une obligation de rigueur mais aussi de processus fluides -en lien avec des vagues successives et importantes de réglementations- pour garantir son « time to market » sans sacrifier la qualité et le faible coût de ses offres. Les processus critiques peuvent peuvent effet, grâce au BPM, être sécurisés et exécutés avec une véritable traçabilité. Elle s'est ainsi réjoui : « le BPM a permis de masquer la complexité du SI pour tous les utilisateurs, internes et externes. »
Véronique Pachoud Le Floch, DSI d'Alptis a témoigné sur « Les apports d'une plateforme BPM pour rendre la DSI agile » pour le compte de Bonitasoft, représenté par Patrice Orenes-Lerma, directeur marketing de l'éditeur.
Bien intégrer des couches différentes de l'IT
Les couches externes « digitales », agiles par nature, le « edge IT », doit cependant bien s'intégrer avec le « core IT », afin de permettre une agilité globale de l'organisation. « Et l'agilité, ça veut dire flexibilité, adaptabilité et scalabilité » a insisté Sadaq Boutrif, Directeur solutions consultant chez Tibco Software. Pour lui, « le SI ne doit jamais être un frein. » Or, au coeur du « triangle d'or » constitué de l'innovation, de l'expérience client et de l'excellence opérationnelle, il y a bien l'écosystème connecté, la relation entre les différents acteurs et systèmes. Plus que sur l'innovation, le succès repose en effet sur la rapidité, donc la facilité de faire communiquer acteurs et systèmes sans développement lourds et lents.
« Comment accélérer l'innovation avec une intégration hybride » a expliqué Sadaq Boutrif, Directeur solutions consultant chez Tibco Software France, Belgique et Luxembourg.
Le Grand Témoin de la Matinée Stratégique, Gilles Godart, Digital IT Manager de Verallia, est revenu, pour sa part, sur l'agilité dans un monde industriel pluriséculaire. Agilité nécessaire, bien entendu.
Gilles Godart, Digital IT Manager de Verallia, a été le Grand Témoin de la Matinée Stratégique.
Relier les expériences
Connecter les acteurs et les systèmes comme base de l'agilité a aussi était le discours tenu par Frédéric Pozzi, Vice-Président Digital Sales chez Axway. En effet, il a constaté : « votre client est au centre d'un réseau dont vous faites partie mais la mise en place des nouveaux modèles économiques supposent que vous interagissiez avec les autres constituants de son réseau d'expériences. » Cette interaction repose, lorsque l'on parle de systèmes, évidemment sur la logique des API. Il s'agit en effet de faire fonctionner ensemble des applications aussi bien internes qu'externes sur lesquelles on n'a aucune maîtrise.
Pour Frédéric Pozzi, Vice-Président Digital Sales chez Axway, « les APIs sont des technologies au service direct de la transformation business ! »
La deuxième table ronde, sur le thème « l'agilité pour mieux servir les métiers », a réuni Dimitri Baeli, CTO chez LesFurets.com, et Frédéric Burel, responsable du pôle administration numérique de la DILA (Direction de l'information légale et administrative). Elle a permis de voir qu'au delà des outils et des méthodes, l'agilité supposait surtout des relations humaines et une véritable collaboration en confiance.
La table ronde « l'agilité pour mieux servir les métiers » a réuni, de gauche à droite, Dimitri Baeli, CTO chez LesFurets.com, et Frédéric Burel, responsable du pôle administration numérique de la DILA (Direction de l'information légale et administrative).
Le modèle Toyota toujours inspirant
D'autres entreprises, comme ING, HP, Amazon Webservices ou Spotify ont, comme l'a rappelé Marie-Pia Ignace, présidente d'Operae Partners, bâti leurs succès sur l'agilité. « La meilleure DSI est une DSI heureuse qui sait où elle va, avec des indicateurs affichés pour être partagés, et axés sur la satisfaction du client final » a-t-elle soutenu. La logique d'amélioration continue pour garantir l'excellence opérationnelle au service des clients repose sur des méthodes d'agilité issues du Modèle Toyota comme la méthode Lean. Et ce constructeur automobile aux multiples succès est peut-être le meilleur exemple pour montrer l'intérêt de son approche.
Marie-Pia Ignace, présidente d'Operae Partners, a présenté la démarche « Lean IT, la conduite agile du changement ».
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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