La difficulté des financements en période de crise financière aigue
La création de SI performants en terme de reporting est désormais une nécessité pour que les entreprises parviennent à trouver des financements adéquats.
PublicitéLes banques, après avoir financé de façon laxiste et parfois dangereuse ont brutalement fait basculer le balancier de l'autre coté. La problématique des sociétés est de ne pas être paralysées par les nouvelles contraintes et les coûts imposés par les établissements financiers. Pour les sociétés cotées auxquelles le marché a été longtemps fermé à cause de la défiance des investisseurs à l'égard de toute émission, il est maintenant possible de faire des opérations (souvent très dilutives) en sacrifiant les actionnaires existants pour diminuer leurs dettes (en général plutôt pour avoir un niveau de dettes au dessous des seuils critiques « covenants »). Pour elles, la dette bancaire reste souvent compliquée à obtenir à cause de la valorisation boursière souvent décorélée de l'évolution et de la santé de l'emprunteur. Pour les sociétés non cotées, le capital privé et la dette bancaire sont toujours les seules solutions. Mais les nouvelles méthodes de cotation des prêts dans les banques sont souvent drastiques et les coûts associés prohibitifs si le prêt passe l'obstacle du comité de crédit ! Non seulement le banquier est revenu brutalement à son métier originel : l'évaluation du risque qu'il avait laissé tomber ces dernières années, mais la tension sur les marchés interbancaires a rendu sa ressource extrêmement plus chère qu'avant et ceci de façon brutale. Cette conjonction le met en position de force d'autant que le nombre d'établissements qui peuvent prêter a baissé et que le montant qu'il peut prêter est nettement réduit. Un exemple : une société s'est financée pour un LBO de levier modéré (1 pour 1) en mars 2007 avec une marge de 225 bps sur la première tranche. Les mêmes établissements financiers indiquent sans ambage qu'aujourd'hui avec les mêmes qualités d'emprunteur, la marge serait comprise entre 400 et 500 bps et les frais de montage 4 fois ceux de mars 2007 !! Enfin, les banques ne prennent plus de risque de syndication et il faut maintenant que les opérations de crédit soient réparties sur 2, 3 ou 4 établissements. L'entreprise doit donc absolument répartir ses risques (qui n'en étaient pas avant !) sur plusieurs établissements financiers en gardant une relation continue et proche avec ses banques de flux. La relation entre la banque de flux (qui voit et mesure tous les mouvements de cash de l'entreprise) et l'entreprise est un facteur de continuité qui permet de donner une vision plus sûre de son client au banquier et donc de son risque sur un prêt. Cette évolution a aussi amené les directeurs financiers des sociétés à passer de la gestion de la marge à la gestion du cash et à tirer régulièrement sur les lignes autorisées même quand la société n'en avait pas besoin. Une communication régulière et transparente avec les banques permet d'expliquer en amont les besoins exceptionnels (BFR, Investissements,...) et d'anticiper tous les besoins. Seule une discipline interne stricte avec reportings mensuels, prévisions de trésorerie et actualisation des budgets trimestriels permet de transmettre un climat de sécurité et de contrôle et de passer la tempête sans trop de dégâts.
Article rédigé par
André Saint Mleux, Directeur général adjoint du groupe PROSODIE
André SAINT-MLEUX, 52 ans, est titulaire d'une maîtrise es sciences en mathématiques appliquées, d'une maîtrise es sciences en automatique et d'un diplôme de l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris. En 1981, il débute sa carrière aux États-Unis et au Canada chez MARSH & McLENNAN, société de courtage d'assurance. De retour en France en 1989, il se spécialise dans le conseil en rapprochement d'entreprises au sein de La Banque Française Standard Chartered et Eurofinance. En 1995, il devient chargé d'Affaires au sein du Département Fusions et Acquisitions de la Banque VERNES. Il intègre PROSODIE en 1998 en tant que Directeur général adjoint, chargé des aspects financiers, administratifs et juridiques. Il est administrateur de Prosodie Interactive, Clestra Hauserman, Monaco Telecom, Prosodie Iberica, Diot et Camélia Participations, et Président-directeur général de nCryptone.
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