La cyber, investissement numérique privilégié des ETI
D'après le 2e baromètre Future Ready 2024 de la transformation des ETI d'EY, la moitié de ces organisations augmentent leurs investissements dans le numérique, à commencer par la cyber. En revanche, elles ne s'intéressent que peu à l'IA. Et leurs dirigeants reprennent la main sur cette transformation, signe de son importance croissante.
PublicitéPrès de la moitié des décideurs et dirigeants d'ETI prévoient d'augmenter leurs investissements dans la transformation numérique, même si la perception de leur propre maturité en la matière recule de 9 points en un an. La démarche est également jugée essentielle par 80% des employés de ces organisations. Qui plus est, seuls 6% des décideurs d'ETI comptent au contraire réduire les budgets du digital. C'est le constat principal du volet numérique du baromètre Future Ready 2024 de la transformation des ETI, publié en décembre par EY.
La cybersécurité, investissement prioritaire
Parmi ces investissements, c'est la cybersécurité qui l'emporte, considérée comme une priorité par trois quarts des décideurs. Les ETI emboîtent ainsi le pas aux grandes structures qui ont déployé des démarches de prévention et protection face aux cybermenaces. À juste titre, puisque, comme le rappelle le rapport EY, près d'une ETI sur deux a subi une cyberattaque en 2023, selon le baromètre de la cybersécurité 2024 du Cesin et Opinionway. Elles ont également été la catégorie d'entreprise la plus ciblée l'an dernier par des rançongiciels, selon le panorama de la cybermenace de l'Anssi, avec les TPE et PME.
La dématérialisation de la finance se place juste derrière la cybersécurité en matière d'investissement, avec 59% de répondants. Peut-être une conséquence, entre autres, des futures obligations liées à l'obligation de facturation électronique. 54% des répondants comptent, par ailleurs, investir dans la digitalisation de la production et des opérations et 53% dans le pilotage de l'activité par la data.
L'IA boudée... pour l'instant
En revanche, les ETI semblent encore chercher le rôle qu'elles pourraient donner à l'IA. Très peu d'entre elles (15%) se considèrent suffisamment mûres sur ces technologies et seul un tiers veulent y investir. Un pourcentage néanmoins en hausse de 12 points sur un an, qui fait dire à EY que les dirigeants interrogés « la considèrent pour le moment davantage comme un outil d'optimisation que comme un levier stratégique ». Mais, très concrètement, les dirigeants ne citent que 1,7 domaines cibles pour l'IA, et plus d'un tiers identifie le marketing comme domaine privilégié. Un usual suspect récurrent depuis des années en la matière. Viennent ensuite les opérations, la R&D, le commerce et la relation client. 4 dirigeants sur 5 ne considèrent pas l'IA comme un actif stratégique indispensable, mais 58% la voient comme un outil d'optimisation des processus. Signe d'un intérêt naissant pour le sujet confirmé par les 38% de dirigeants qui ont déjà mis en place des actions spécifiques pour faire gagner les équipes en compétence.
Les DG reprennent la main
PublicitéEnfin, seul un dirigeant d'ETI sur cinq (19%) affirme que c'est la DSI qui porte cette « dynamique de transformation digitale », alors que dans deux tiers des structures (64%), c'est la direction générale elle-même qui en a la responsabilité. Une tendance qui s'inverse par rapport à 2023 (en baisse de 14 points pour les DSI, en hausse de 19 points pour les DG) et serait le signe, selon EY, de l'importance prise par le sujet dans les ETI.
Article rédigé par
Emmanuelle Delsol, Journaliste
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