La contractualisation agile, une affaire de bon sens !
Inspirés des méthodes agiles, les contrats agiles visent à construire un climat de confiance durable entre client et fournisseur sur la base de trois engagements communs : la collaboration pour atteindre l'objectif commun de livraison ; la transparence sur les capacités, les performances et les difficultés rencontrées ; l'adaptation aux changements métier du client induits par un marché évolutif.
PublicitéLe contrat est un outil indispensable pour la conduite des projets informatiques. Entre client et fournisseur, il sert notamment à partager les risques et à se protéger des tentatives de l'un pour exploiter l'autre. Mais cet outil est à double tranchant, par exemple lorsqu'il s'agit d'un contrat complet ou rigide qui cherche à anticiper de manière définitive, sans qu'on ait besoin d'y revenir, tous les scénarios possibles du projet et les réponses appropriées. Tout changement de donnée impose une renégociation contractuelle qui détourne les intervenants de l'objectif opérationnel et induit des tensions entre client et fournisseur. Le projet au forfait constitue alors un frein au changement et l'adaptation nécessaire et parfois vitale face aux évolutions du marché. Une nécessaire révolution des mentalités La contractualisation agile prend le contrepied de cette approche : Au lieu de chercher à tout prévoir dès le départ, le contrat agile vise à établir et à maintenir un dialogue constant au service du projet. Le contrat agile est un des moyens pour atteindre l'objectif principal d'un projet : livrer aux utilisateurs finaux l'application qu'ils attendent. Sa mise en oeuvre passe ainsi par une révolution des mentalités client et fournisseur. L'un et l'autre ont à apprendre à travailler ensemble dans un climat de confiance, par un dialogue transparent et constant. Fixer les règles de collaboration client-fournisseur Avant même sa signature, un contrat agile doit être déjà le résultat d'une réelle collaboration qui vise à restituer au client le pilotage de son projet informatique restant libre de réajuster les objectifs en fonction de son besoin. Pour ce faire, il doit fixer les principes de collaboration : D'abord client et fournisseur établissent ensemble les fonctionnalités à développer, leurs priorités basée sur leur valeur ajoutée métier, et leur complexité. Puis, ils constituent l'équipe projet ensemble. Le client doit être pleinement impliqué dans la sélection des ressources côté fournisseur. Enfin, ils décident ensemble des indicateurs projet, en privilégiant la qualité, levier de la productivité. Définir les méthodes et les outils permettant de travailler de manière transparente Travailler en toute transparence vise à créer et maintenir la confiance et à éviter tout rapport de force déséquilibré. Une fois le contrat signé, client et fournisseur s'engagent à travailler en toute transparence. Cela nécessite une bonne maîtrise des pratiques agiles : le fournisseur délivre à intervalles réguliers (itérations de 2 à 4 semaines) des fonctionnalités exploitables par le client. Le périmètre de livraison des itérations est identifié en commun, en tenant compte des priorités métier. Ainsi, l'effet boîte noire ou effet tunnel est supprimé, Chaque itération peut faire l'objet de mini-forfaits. La contractualisation agile préserve ainsi la relation client-fournisseur de tout rapport de force et s'inscrit dans un mode gagnant-gagnant. Imposer la flexibilité pour tenir compte des changements fonctionnels Dans un contrat agile, le client est d'abord libre de changer d'avis, et donc de faire évoluer le périmètre fonctionnel sans être prisonniers d'un cahier des charges pouvant être vite dépassé. Le fournisseur agile s'engage sur sa capacité et sa réactivité à prendre en compte les changements en se basant sur des pratiques d'ingénierie appropriées : usine logicielle, architecture et suivi de projet agiles. Conclusion Outre qu'il permet au client de rester maître de bout en bout de son projet, le contrat agile présente le double avantage de renforcer la confiance, au fur et à mesure des itérations livrées et acceptées, et de maintenir le niveau de qualité attendu, la rémunération du fournisseur étant directement liée à la satisfaction du client. Les engagements de collaboration, visibilité, flexibilité sont des accélérateurs dans la conduite de projets offshore et multi-sites. Plus les équipes appelées à collaborer sont éloignées, plus il est important de maintenir le dialogue et la confiance.
Article rédigé par
Nathalie Lopez-Saussier, Directeur Général Adjoint, Valtech Technology
Nathalie Lopez-Saussier totalise près de 15 ans d'expérience dans les projets de développement logiciel à cycle itératif.
Elle démarre sa carrière en 1994 dans le pôle conseil et formation en nouvelles technologies du groupe Ingénia, où elle participe à plusieurs projets basées sur des technologies et des méthodes orientées objet. Elle est responsable du pôle formation « Gestion de projet et méthodologies objet » ; à ce titre, elle publie l'un des premiers ouvrages consacré à UML. En 1998, elle continue sa carrière au sein de Sema Group en tant que Chef de projet et met en place la méthode RUP sur un projet d'envergure. En 2000, elle intègre Valtech en tant que Consultant Senior et Manager de projet. Dès 2004, elle est nommée Directeur Opérationnel de Valtech Paris et elle participe à la mise en place des pratiques agiles sur des projets offshore et locaux.
Depuis 2008, elle est Directeur Général Adjoint et Responsable de l'offre Agile de Valtech Technology (Paris).
Nathalie Lopez-Saussier est diplômée de l'Institut National Agronomique de Paris-Grignon.
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