Projets

La Chapelle de la Trinité de Lyon passée au scanner

La Chapelle de la Trinité de Lyon passée au scanner
Quand la technologie du XXIe siècle capture celle du XVIIe. (Crédit : D.R)

La promesse de la start-up lyonnaise Arskan est de rendre accessibles en 3D depuis Internet des lieux et des objets après les avoir numérisés. Soutenue par le fonds Inovizi, les études menées depuis deux ans et demi arrivent à leur terme et ont permis à la jeune pousse de numériser la Chapelle de la Trinité de Lyon.

PublicitéImaginez vous au sein de l'écrin baroque de la chapelle de la Trinité à Lyon, là, où il y a 213 ans, l'empereur Napoléon a proclamé la naissance de la première république d'Italie. Appréciant ses murs en marbre de carrare, ses colonnes imposantes et sa voûte, depuis, l'écran de l'ordinateur.
C'est l'expérience proposée par la start-up lyonnaise Arskan. « Nous numérisons l'espace point par point en deux étapes : la première capture la structure et la forme du bâtiment, la seconde se concentre sur la texture et reproduit le décor », explique Jean-Gabriel Grivé, fondateur d'Arskan qui travaille sur ce projet depuis deux ans et demi. Cette idée a été rendue possible par le soutien du laboratoire de l'imagerie du CNRS qui a mis l'une de ses technologies à disposition d'Arskan. Celle-ci a été complétée par une technologie de compression développée en interne, capable de réduire de 35 fois la taille d'origine d'une capture.

Immersion dans la Chapelle

En charge de la communication de la Chapelle de la Trinité, Alexandre Laurent n'a pas hésité à répondre favorablement à la proposition de partenariat faites par Arskan : « nous avons été contacté mi-octobre, j'ai tout de suite vu un intérêt évident pour nous. Puisque la chapelle n'est pas ouverte au grand public, c'était l'occasion d'offrir une visite à distance à toutes les personnes qui s'intéressent à notre lieu. » Trois semaines plus tard, l'équipe d'Arskan était sur les lieux pour numériser la chapelle désacralisée qui accueille aujourd'hui, essentiellement, des concerts et des réceptions officielles.
Le laser a scanné la nef - l'allée principale de la Chapelle - sur toute sa longueur (35 mètres), sa largeur (20 mètres) et sur son hauteur (17 mètres). En quatre heures, « l'affaire était réglée » précise, Alexandre Laurent, qui reste étonné par cette technologie. Il ajoute : « ils sont venus avec un simple boîtier qui modélisait en direct la scène sur un petit écran ».

En effet, Arskan s'est équipé auprès des fabricants Faro et Leica qui développaient déjà ce type de technologie pour les topographes. Jean-Gabriel Grivé donne des précisions sur le procédé : « Nous l'avons positionné à quatre points différents pour 10 secondes de capture à chaque fois afin de numériser la structure. Pour la seconde étape, nous avons pris trois clichés différents durant une minute. A chaque fois, c'est 260 positions découpées en tranche qui sont saisies ». Une saisie précise jusqu'à 280 mètres de longueur, à 2 millimètres près. « On peut atteindre une précision d'un millimètre si on reprend les points sur logiciel », précise Jean-Gabriel Grivé.

Vers l'industralisation

Mais si les images sont ensuite accessibles à chacun, à qui souhaiterait s'aventurer dans l'antre de la Chapelle de la Trinité, où qu'il soit, c'est grâce à une visionneuse développée par Arskan. « La première version permet de visiter des lieux modélisés en 3D. Une mise à jour sortira dans la foulée en janvier 2016 où l'expérience de l'utilisateur sera augmentée. Des bruits de pas l'accompagneront et il sera possible d'interagir avec des objets, qui apparaîtront en surbrillance, pour ouvrir une fenêtre qui apportera des informations supplémentaires, à la manière d'un serious game ».

Publicité La start-up a débuté avec les 15 000€ de subventions d'Inovizi, un dispositif de financement soutenu par la BPI, la CCI de Lyon et la région Rhône-Alpes. « Notre technologie dépendra grandement de l'avènement des usages de la réalité augmentée, comme de terminaux tels que l'Oculus Rift qui permettrait d'augmenter encore l'expérience. Mais le viewer en ligne offre déjà une précision unique qui a déjà séduit des experts en sûreté, des industriels et des musées », commente le fondateur qui vise une nouvelle levée de fonds pour s'industrialiser.
Le géant Google, lui-même, accorderait une attention particulière à la start-up pour son projet Google Art Project. C'est, en tous cas, la rumeur qui court dans la presse locale avec insistance. Elle fait écho au rêve de Jean-Gabriel Grivé qui souhaiterait devenir le « Youtube » de la modélisation.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis