L'industrialisation des tests : une démarche incontournable pour les SSII proposant des développements externalisés en offshore.
Avec l'externalisation en offshore, la conduite de projets informatiques entre inéluctablement dans une ère d'industrialisation, où il devient nécessaire de structurer par des processus industrialisés la gestion de la demande et la validation des résultats. Indissociables du développement, les tests constituent la clé de voute d'une industrialisation réussie et leur périmètre est un élément contractuel indispensable pour la recette.
PublicitéL'externalisation en offshore des développements informatiques n'est plus une option parmi d'autres, mais une nécessité incontournable aussi bien pour les entreprises que pour les SSII. En faire plus avec le même budget est devenu le maître mot. Combinés à la stagnation relative des budgets informatiques, la raréfaction des compétences et l'augmentation des salaires produisent un redoutable effet de ciseaux : comment réduire les budgets ou baisser les prix lorsque les salaires montent ? En permettant d'accéder à des compétences moins couteuses, l'externalisation en offshore des développements informatiques met en théorie les entreprises et les SSII à l'abri d'une nouvelle « guerre des talents », ruineuse pour la compétitivité et la capacité d'innovation. Mais il faut se garder de ne traiter que le symptôme. Si les salaires montent, c'est aussi en raison d'une plus grande exigence de qualité, nécessitant des compétences plus pointues. Les directions informatiques ne sont plus seulement jugées sur leur capacité à réduire les coûts, mais aussi sur leur aptitude à produire les résultats attendus, en termes de performance métier ou de satisfaction des utilisateurs. Des dispositifs réglementaires tels que Sarbanes Oxley ou Bâle II en passant par les référentiels de bonnes pratiques (CMM, ITIL, COBIT), la traçabilité et la transparence sont devenus des obligations tout aussi incontournables que l'impératif de réduction des coûts lui-même. Du point de vue des directions générales et opérationnelles, elles-mêmes soumises à la pression des actionnaires, l'informatique ne peut plus être une « boîte noire ». D'où un second effet de ciseaux, au moins aussi redoutable que le premier : l'externalisation en offshore pourrait ajouter mécaniquement de l'opacité là où il convient de gagner en transparence. Retrouver la visibilité du métier En soi, la problématique d'organisation posée n'est pas nouvelle. Il s'agit de réaliser l'adéquation entre la demande, exprimée par les directions fonctionnelles de l'entreprise, ou maîtrise d'ouvrage, et le résultat, produit par la direction informatique et sous-traitants, la maîtrise d'oeuvre. Dans ce domaine, tout est affaire de qualité et de structuration du dialogue. Du côté de la maîtrise d'ouvrage, il s'agit de formuler la demande de façon suffisamment claire et non ambiguë pour qu'elle puisse être traduite en phases de développements. Du côté de la maîtrise d'oeuvre, tout l'enjeu est de coordonner les effets individuels des développeurs pour parvenir au résultat attendu. Pour un développement réalisé en interne, un seul correspondant, le chef de projet, est responsable d'organiser ce dialogue entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre, que celle-ci soit interne ou externalisée à une SSII. Quelque soit l'ampleur du projet, la conduite de celui-ci relève toujours du cas particulier, en ce sens qu'elle repose sur une connaissance fine du métier de l'entreprise, soit parce que les développeurs en sont membres, soit parce que la SSII est un partenaire de longue date. Dans le cas d'une externalisation en offshore, et plus que la distance ou le nombre d'intermédiaires, c'est cette approche spécifique qui se trouve mécaniquement perdue. L'externalisation en offshore suppose non seulement des intermédiaires supplémentaires mais aussi une perte relative du sens métier, car les développeurs délocalisés qui en seront chargés ne connaissent ni l'entreprise, ni les objectifs du projet. Les SSII en première ligne Avec l'externalisation en offshore, les entreprises et leurs SSII entrent ainsi dans une réelle industrialisation de leurs développements informatiques, comparable à ce qui se fait dans l'automobile. Chez le concessionnaire automobile, le client fait ses choix parmi une vaste gamme d'équipements en options qui constitueront une voiture plus ou moins personnalisée et répondant à son besoin. De leur côté, les sous-traitants du constructeur ignorent tout de cette demande spécifique. Ils produisent en série des équipements conformément à des spécifications données par le constructeur indépendamment du projet du client. Pour ce qui concerne la conduite de projets informatiques, ce ménage à trois nécessite une organisation totalement nouvelle. Dans ce domaine, les SSII sont en première ligne puisqu'elles jouent le rôle de l'assembleur, chargé de remettre à la maîtrise d'ouvrage, dans l'entreprise, un projet complet et cohérent à partir des briques techniques fournies par leurs équipes de développement délocalisées. Il n'est pas rare qu'une même application fasse intervenir plusieurs équipes spécialisées, l'une chargée de générer des composants Java, l'autre de réaliser des requêtes SQL optimisées, etc... Comme un constructeur automobile, la SSII est la seule à avoir la vision globale du projet dont elle sous-traite l'exécution et de ses objectifs. Pour poursuivre la comparaison, les SSII qui proposent des développements en offshore ont désormais un rôle tout aussi structurant, vis-à-vis de leurs clients et de leurs équipes délocalisées, que celui du constructeur automobile vis-à-vis de ses clients, auxquels il propose une gamme précise d'options et d'équipements, et de ses sous-traitants, auxquels il impose des normes industrielles strictes et de ses propres usines, souvent loin... Le test, un outil de performance et de crédibilité L'externalisation en offshore des développements informatiques n'est donc pas seulement une affaire d'effectifs, mais aussi, et peut-être surtout, une question de méthode. Vis-à-vis des maîtrises d'ouvrages, les SSII doivent se donner les moyens d'un accompagnement plus efficace dans la formulation et le suivi de la demande, notamment de ses évolutions tout au long du cycle de développement. Vis-à-vis de leurs sous-traitants ou de leurs équipes délocalisées, les SSII ont aussi à élaborer les méthodes de contrôle, de validation et de gestion qui garantissent la fiabilité des composants techniques fournis et la qualité des développements. Enfin, une fois le projet assemblé, c'est aux SSII d'apporter aux entreprises les moyens de valider dans les meilleures conditions l'adéquation du travail effectué au besoin fonctionnel, en tenant compte des évolutions de ce dernier. Avec l'externalisation en offshore, le test devient ainsi une fonction essentielle des SSII. De leur capacité à industrialiser les procédures et à construire un référentiel clair et commun à tous les acteurs pour aboutir à la validation finale par le client, dépend non seulement leur performance, mais leur légitimité en tant qu'intermédiaire à valeur ajoutée. Pour mettre en oeuvre des procédures de tests industrialisées, les SSII peuvent désormais s'appuyer sur la plateforme intégrée Test Factory de Compuware. Réunissant les outils et les méthodes nécessaires à l'organisation des procédures de tests, à l'identification et à la conduite des tests les plus pertinents par rapport à l'objectif fonctionnel visé, la Test Factory de Compuware constitue, pour le client final comme pour la SSII, la meilleure parade pour éliminer définitivement l'effet « boîte noire » des développements externalisés en offshore.
Article rédigé par
Jean-Louis Marty, directeur adjoint Compuware France
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