L'IGN migre sa Géoplateforme sur le cloud OVH

L'Institut national de l'information géographique a migré son vaisseau amiral, la Géoplateforme, sur le cloud du prestataire français OVH. Et s'efforce aujourd'hui d'en optimiser les coûts.
PublicitéDans le cadre d'une opération de migration vers le cloud entamée en octobre 2023 et touchant plusieurs dizaines d'applications, l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) a, voici environ un an, transféré sur les environnements d'OVH ce qui reste son porte-étendard, la Géoplateforme. Cette évolution du géoportail se veut une plateforme permettant de mutualiser l'information géographique entre l'établissement public et ses partenaires. « L'objectif consistait à ouvrir encore davantage le Géoportail et à rendre nos partenaires autonomes sur un certain nombre de fonctions », dit Laurent Delgado, directeur de projet Géoplateforme, programme dont la vitrine est le site cartes.gouv.fr.
L'ouverture de ces fonctions permettant à des tiers de collaborer autour de la donnée, développées dans le courant 2025, suit la migration technique sur le cloud d'OVH. « Cette bascule s'est bien déroulée, les retours des utilisateurs sont restés peu nombreux », assure Laurent Delgado. Même si, à l'image de France Travail, l'IGN souligne qu'il a dû enrichir les fonctions proposées par le fournisseur français, en particulier sur la sécurité. Un firewall applicatif web (Ubika) a notamment été installé et la traçabilité des accès renforcée.
Réinternaliser l'exploitation pour mieux maîtriser les coûts
Aujourd'hui, l'évolution de la Géoplateforme, enrichie peu à peu de fonctions de collaboration autour de la donnée, s'effectue en mode produit. « Et nous allons expérimenter l'ajout de nouveaux services pour répondre spécifiquement aux besoins de nos partenaires », précise Laurent Delgado. L'IGN est également en train de réinternaliser l'exploitation du service. « Avec ce projet, nous nous sommes rendu compte de la difficulté à maîtriser les budgets. D'où cette décision de réinternaliser l'exploitation, même si cela signifie que nous devons franchir un cap en termes d'industrialisation », reprend Laurent Delgado.
De gauche à droite, Dominique Prevost, coordinateur SI de l'IGN, Laurent Delgado, directeur de projet Géoplateforme, et Jean-Luc Cousin, directeur adjoint de la DSI de l'établissement public.
L'IGN espère ainsi réduire ses coûts de fonctionnement, tout en améliorant la réactivité des mises en production. L'établissement indique être en train d'évaluer ses capacités actuelles en la matière - et de lancer des recrutements quand il identifie des lacunes - et réfléchir à s'appuyer sur des offres interministérielles (pour le SOC par exemple) pour assurer certaines tâches d'exploitation. « Aujourd'hui des rôles existent sur l'exploitation de notre zone cloud, mais nous devons étendre cette organisation à la Géoplateforme », résume le directeur de projet.
PublicitéFinOps : le cloud souverain pas au niveau des hyperscalers
Car, si une cinquantaine de services et applications ont migré dès 2023 vers les environnements Kubernetes d'OVH - après replateformisation -, la transition de la Géoplateforme, en mars 2024, constitue un jalon important, ce service pesant 50% du trafic pour l'établissement public. « Dès les premières migrations, nous avions défini une offre de services pour les équipes de développement, en parallèle de la mise en place de la démarche devops », dit Dominique Prevost, chef de service adjoint systèmes d'information à l'IGN. Si ce dernier parle d'une qualité de service satisfaisante, il souligne lui aussi le travail à mener sur le FinOps, sujet sur lequel l'établissement a affecté un ETP. « Car, sur ce sujet, il subsiste un écart entre les hyperscalers et les fournisseurs de cloud souverains, relève Dominique Prevost. Il faut donc investir du temps et déployer de l'intelligence pour faire parler les données de consommation qu'envoient les seconds. » Une compréhension indispensable avant d'espérer planifier les dépenses, répartir les coûts par applications et réduire les factures. « Nous avons commencé à identifier de premiers leviers d'optimisation », assure le chef de service adjoint.
À la tête de 6 Po de données, l'IGN a désormais intégré le cloud à sa stratégie IT. « Dès qu'une chaîne de traitement est modifiée, nous nous posons la question du cloud », résume Jean-Luc Cousin, le DSI adjoint de l'IGN. Et de citer le cas de BD Forêt, application qui vise à détecter les essences des arbres sur la base de traitements de computervision. Si l'entraînement des modèles est réalisé en partie en interne et en partie sur l'équipement du Genci (Grand équipement national de calcul intensif), l'établissement public prévoit de déporter l'inférence sur les GPU d'OVH. « À condition que les conditions techniques et financières soient réunies », prévient toutefois Jean-Luc Cousin.
Article rédigé par

Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
Suivez l'auteur sur Twitter
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire