Tribunes

L'évolution du positionnement du test dans le projet

Anticiper les tests voire centrer la recette d'un projet sur les tests est un facteur de succès d'un projet.

PublicitéLa phase d'homologation est souvent considérée comme le bout de chaîne du projet. Positionnée dans le cycle en V comme la validation de la conformité de l'application à l'expression des besoins, les organisations et plannings classiques ont tendance à la positionner grande dernière. Cela a ainsi lieu juste avant les phases de déploiement, en y incorporant tous les livrables (plans de recette et autres dossiers de scénarios de tests).

On se retrouve alors dans une situation contrainte et cadencée par la date de mise en production et où tous les acteurs métiers sollicités dans les phases de spécifications doivent de nouveau se mettre autour de la table pour valider, arbitrer et décider.

Cependant, des facteurs clés de succès ont été identifiés par les entreprises ayant participé à l'observatoire des pratiques du test organisé par le Comité Français du Test Logiciel 2012/2013. Le facteur identifié comme étant le n°1 est la volonté de planifier et organiser les tests en amont du projet. Il arrive à quasi égalité avec un facteur déjà bien plus admis à savoir, la nécessité d'avoir une stratégie de tests validée par tous les acteurs.

Cela s'explique notamment par une volonté de mieux maîtriser l'ensemble de son projet et de pouvoir anticiper aux mieux les aléas et les besoins de la phase de recette.

Cette approche centrée autour du test avait déjà été initialisée il y a quelques années dans le cadre de la partie réalisation, côté maîtrise d'oeuvre. Elle est l'un des piliers de la démarche agile mais tend désormais à se généraliser à l'ensemble des projets, impliquant tous les acteurs dans cette démarche. C'est ainsi qu'on constate des changements organisationnels comme :

- La définition de la stratégie de recette, en parallèle de l'expression des besoins. Avant même d'initier les spécifications, on fait en sorte d'exprimer les besoins du client sous forme d'exigences qui respectent des critères de testabilité. Cela permet de dimensionner dès cet instant, la complexité des différentes exigences ainsi que leur besoin en tests en aval.

- La définition des cahiers de tests et scénarios de recette, au même moment que la réalisation des spécifications. Réalisés en parallèle des éléments de conception, cela permet de mobiliser les mêmes acteurs sur des ateliers similaires tout en gardant une vision de testabilité des règles de gestion définies dans les spécifications. Approche tout aussi valide pour l'aspect intégration et unitaire lors de la réalisation des spécifications détaillées et des dossiers de conception techniques.

- Une continuité d'exécution entre tests unitaires, tests d'intégration et tests par processus une fois les développements terminés. De plus, la conception des tests imbriqués avec la réalisation des spécifications permet de conserver une traçabilité documentaire importante, cette dernière permettant de remonter aisément à la source du problème et de l'arbitrer de manière adéquate.

PublicitéAinsi l'organisation des tests dans les projets n'est pas quelque chose de figé et fait preuve d'une volonté d'amélioration continue pour répondre à des enjeux de plus en plus importants en termes de coût, de délais et de qualité. De plus cette démarche n'est pas exclusive de la volonté des sociétés d'externaliser une grande partie des tests (exemple. TRA ou Tierce Recette Applicative) et implique du coup les acteurs responsables dans le projet dès son lancement, ce qui refond les paradigmes liés à l'organisation des tests tels qu'ils sont perçus depuis des années, transformation qui continuera de s'opérer en demandant aux testeurs de faire preuves d'originalité pour trouver de nouvelles méthodes.

Article rédigé par

Frédéric Bertrais, Offer manager mc²i Groupe
Après 4 ans d'expérience dans le secteur de l'informatique, Frédéric Bertrais, diplômé de Centrale Lille, a rejoint mc²i Groupe en 2011. Ses expériences l'ont amené à intervenir dans les domaines du crédit, des risques bancaires, de la gestion et de la comptabilité. Il est également responsable du centre de compétences Homologation des Systèmes d'Information au sein du cabinet.