L'État crée son Campus du numérique public pour pallier ses difficultés de recrutement
La Dinum a officialisé le lancement du Campus du numérique public. Face aux forts besoins de compétences numériques pour la transformation de l'État et aux difficultés de recrutement, cette plate-forme propose à ses agents des parcours de formation ou de reconversion.
PublicitéRemaniement oblige, aucun ministre n'est finalement venu inaugurer le campus du numérique public le 9 janvier à l'Institut national du service public, à Paris. Ce sont Stéphanie Schaer, directrice de la Dinum (Direction interministérielle du numérique) et Cornelia Findeisen, cheffe du département RH de la filière numérique de l'État à la Dinum, qui l'ont officiellement lancé à l'occasion d'une journée d'acculturation au numérique pour les directeurs et directrices d'administration centrale (DAC).
Sous l'égide de la DSI de l'État, le Campus du numérique public vise à développer la formation, voire la reconversion, de tous les agents et à proposer une formation continue aux 21 000 agents de la filière numérique. Plus encore que nombre d'organisations privées, l'administration peine autant à recruter qu'à fidéliser les profils informatiques et numériques rares et exigeants. Un enjeu d'autant plus fort qu'elle a prévu 2500 recrutements par an dans les 5 prochaines années, dans ces métiers. Avec un accent particulier sur les sysops, devops, experts data et cyber, chefs de projet, etc.
Une plateforme d'acculturation et de formation
Le campus n'est pas un lieu physique, mais s'appuie sur une plate-forme qui propose des cours en ligne ou en présentiel, mais aussi une formation de formateur et un espace où les agents peuvent proposer leur propre module. Elle donne accès à un premier catalogue d'une quarantaine de cours sur des thèmes comme les impacts environnementaux du numérique, le renforcement de la sécurité des SI, la data et les API, l'intelligence collective, etc. Les évaluations passeront par le service public en ligne idoine Pix.
Stéphanie Schaer, directrice de la Dinum : « Notre défi principal c'est l'exécution. Nous avons, par exemple, absolument besoin de cycles de projet beaucoup plus courts, avec des jalons à deux ans. » (Photo ED)
L'État a créé ce dispositif pour accompagner sa transformation numérique non seulement en donnant aux agents des compétences techniques, mais aussi en les acculturant aux méthodes du numérique, comme l'a rappelé à plusieurs reprises Stéphanie Schaer, que l'on parle de mode projet ou produit ou encore de méthodes agiles. Pour la directrice de la Dinum, il s'agit d'améliorer concrètement la transformation numérique de l'État. « Notre défi principal, c'est l'exécution, a-t-elle insisté. Nous avons, par exemple, absolument besoin de cycles de projet beaucoup plus courts, avec des jalons à deux ans. » Les 48 grands projets suivis par la Dinum affichent ainsi un budget moyen de 77 M€ et durent en moyenne 6 ans et 4 mois, avec un taux de glissement calendaire de 25%.
PublicitéEnfin, sur un marché des compétences numériques en tension, où le secteur privé aligne des salaires de haut niveau, l'État a dû revoir sa politique de rémunération afin d'attirer les profils dont il a besoin. Une circulaire doit fixer un nouveau référentiel de rémunération des compétences numériques plus adapté à la situation. Elle doit aussi évoquer la possibilité de contrat en CDI et la réévaluation des rémunérations au sein d'un contrat de travail.
Article rédigé par
Emmanuelle Delsol, Journaliste
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