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L'Etat conclut son premier marché de cloud externe

L'Etat conclut son premier marché de cloud externe
Patrick Badard, responsable du domaine IT au SAE (Service des Achats de l'Etat), avait présenté les enjeux et conditions de ce marché lors de la Matinée Stratégique « Cloud : de l'achat à la mise en oeuvre » le 5 février 2015 - Photo : Bruno Lévy

Après la Grande-Bretagne et surtout les États-Unis, l'État français se décide enfin à franchir la porte du cloud externe avec un premier appel d'offres remporté par OBS.

PublicitéAprès bien des vicissitudes, le grand gagnant de l'appel d'offres pour la première plate-forme cloud externe (public hybride sur des instances dédiées) de l'État est donc - sans grande surprise - à Orange Business Service. Une attribution bienvenue pour la filiale d'Orange qui vient de reprendre le fleuron présumé Cloudwatt. Après la Grande-Bretagne (plans Cloud First et CloudStore), l'État français se décide enfin à se tourner vers des solutions cloud externes sur une grande échelle pour gagner en souplesse (DevOPs, débordements...). L'État, sous la férule de Jacques Marzin a déjà commencé à réorganiser sa production informatique avec des clouds privés sur base OpenStack pour gagner en efficacité et réduire ses coûts de fonctionnements en mutualisant certaines ressources. La multiplication des datacenters ces quinze dernières années - avec les contraintes d'entretien et de mises à niveau - n'a jamais permis de maitriser les budgets.

Un cloud dédié aux seuls débordements ? 

Lancé en avril dernier
, cet appel d'offres cloud de l'État porté par le SAE (Service des achat de l'Etat) - avec le concours de la Disic - demandait par exemple « la consommation de fluides sur la facturation à l'usage », afin de mieux dimensionner les ressources et maitriser les coûts d'infrastructure. Par fluides, le SAE entend en fait une facturation liée à la consommation sans distinction entre le commanditaire - l'ingénieur qui commande la VM ou le service cloud - et la validation du paiement. Un système comparable à la consommation d'électricité ou d'eau dans les services publics. « Les services pourront en effet commander sur un portail en ligne et en temps réel la puissance de calcul et la capacité de stockage adaptées à leur besoin, sans provisionner des infrastructures surcapacitaires pour des projets soumis à de fortes fluctuations », indique le communiqué de presse du SAE. Reste à savoir comment les administrations, toujours très cloisonnées, vont-elles intégrer des prestations cloud fournies par OBS de manière à réduire leur budget de fonctionnement - à court terme l'avantage financier est non-négligeable puisque seules les services réellement utilisés sont facturés - et surtout adopter de nouvelles méthodes de travail pour gagner en réactivité. Une question essentielle ressurgit toutefois, celle de la sécurité des données publiques. La réduction envisagée des datacenters devrait toutefois contribuer à réduire les très nombreuses failles de sécurité qui touchent les fermes de serveurs. Les plates-formes cloud centralisées et consolidées - privées et externes - sont en effet censées offrir plus de sécurité que les systèmes traditionnels, notamment pour la gestion des patches.

Publicité Un virage devenu stratégique

Si le cloud ne va pas supplanter du jour au lendemain les logiciels on-premise dans les services publics, il est opportun que l'État se décide enfin à augmenter la part des technologies IaaS, PaaS et SaaS dans ses systèmes. Reste à savoir si les champions désignés seront bien capables de fournir ces services cloud en temps et en heure. On se souvient que le projet Andromède lancé en 2009 dan le cadre du grand emprunt de Nicolas Sarkozy était censé apporter des ressources cloud au service public - dans le cadre d'un partenariat public-privé avec Orange, Thales et Dassault - avec des catalogues de services et une facturation à la carte. Six ans après, le bilan n'est guère flatteur.

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