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L'esprit start-up souffle plus fort dans les grands groupes

L'esprit start-up souffle plus fort dans les grands groupes
Pour Fabrice Marsella, « maire » (directeur) du Village by CA, cet incubateur « réalise un trait d’union entre les start-ups et les grands groupes pratiquant l’open-innovation ».

Le Baromètre 2018 de la création de valeur entre start-ups et grands groupes a été présenté au Village by CA, l'incubateur du Crédit Agricole. Le vent de l'innovation souffle plus fort et les grandes entreprises s'adaptent plutôt mieux aujourd'hui qu'hier.

PublicitéPour la deuxième année consécutive, le cabinet Bluenove et l'incubateur du groupe Crédit Agricole, Le Village by CA, ont présenté le Baromètre 2018 de la création de valeur entre start-ups et grands groupes le 18 avril 2018. Quatre ans après la création de l'incubateur, les grands groupes sont-ils mieux préparés à travailler avec les start-ups pour innover ? « Le Village by CA réalise un trait d'union entre les start-ups et les grands groupes pratiquant l'open-innovation afin que les affaires se fassent » a ainsi expliqué Fabrice Marsella, « maire » (directeur) du Village by CA. Petit à petit, les choses avancent, comme le montre ce baromètre. Mais petit à petit seulement.

Trois critères ont été étudiés dans cette relation start-up / grands groupes : la rapidité, la simplicité et la bienveillance, le tout pour, bien entendu, créer de la valeur. L'an passé, les grands groupes étaient persuadés de bien cocher toutes les cases de ces trois critères alors que les start-ups étaient bien moins enthousiastes, ne reconnaissant que la bienveillance. Cette année, les appréciations se rapprochent. C'est la preuve que les deux types de partenaires évoluent.

Learnings expéditions, POC et mises en oeuvre

« Il y a quatre ans, les grands groupes lançaient des learnings expeditions pour faire découvrir les start-ups à leurs cadres » s'est souvenu Fabrice Marsella, « maire » (directeur) du Village by CA. Il a poursuivi : « puis est venue l'ère des démonstrateurs, avec la multiplication des POC. L'étape d'après a été celle de l'intrapreneuriat : les grandes entreprises voulaient être comme des start-ups. Aujourd'hui, on en est au stade du start-up studio. »


De gauche à droite : Martin Duval (PDG de Bluenove), Laurent Guy (cofondateur d'Ideta), Stéphane Quéré (directeur de l'innovation d'Engie), Charlotte Dekerf (responsable du programme intrapreneuriat du groupe AccorHôtels) et Fabrice Marsella (Maire du Village by CA).

De fait, les programmes se multiplient. Chez AccorHôtels, par exemple, c'est 400 à 500 personnes qui travaillent au contact de start-ups. L'open innovation progresse fortement. Et elle passe aussi par la création de start-ups internes, avec une large autonomie. Et, en symétrie, AccorHôtels rachète parfois des start-ups pour améliorer son service. Ce rachat ne se fait pas au détriment de l'autonomie et de l'efficacité des entités. Par contre, le groupe hôtelier vise à multiplier les synergies entre lui-même et les start-ups mais aussi entre start-ups. Charlotte Dekerf, responsable du programme intrapreneuriat du groupe AccorHôtels, a ainsi pointé l'exemple de Very Chic et de la conciergerie John Paul qui travaillent désormais ensemble au sein du groupe AccorHotels.

PublicitéTravailler avec les start-ups, cela s'apprend pour un grand groupe, et vice-versa

Pour Stéphane Quéré, directeur de l'innovation d'Engie, « la meilleure façon d'apprendre à travailler avec des start-ups, c'est de travailler avec des start-ups. » L'énergéticien a également créé 25 start-up intrapreneuriale hébergées dans des incubateurs externes (comme Le Village by CA). Ces sociétés ont généré en tout 10 millions d'euros de chiffre d'affaires sur des sujets parfois inattendus, telle que la production de méthane agricole en Afrique.
Mais, comme il l'a rappelé, « un grand groupe, c'est grand. » Donc, oui, les décisions peuvent être lentes et les circuits complexes. Pour éviter de trop s'y perdre, Engie essaye toujours de partir d'un besoin et d'une demande métiers. Du coup, il s'agit juste de relier quelqu'un qui a un problème et celui qui a la solution. Mais « les start-ups doivent aussi comprendre qu'il y a une différence entre une rencontre et la signature d'un contrat » a pointé Stéphane Quéré. Accor est en train de préparer un livre blanc expliquant les contrats, souvent jugés trop longs. Charlotte Dekerf a soulevé : « il n'est pas question, par exemple, de mettre en danger les données de nos clients. Les obliger à signer des contrats de trente pages, c'est aussi une manière de les préparer, de les aider à grandir et à se structurer ».

Les directions achats relâchent les freins

Le sentiment que la lenteur s'aggrave est aussi lié au fait que, aujourd'hui, l'ère des POC est en train de passer au profit d'une ère d'industrialisation. C'est évidemment plus complexe et donc plus lent. Laurent Guy, cofondateur de la start-up Ideta, a ainsi raconté que, jadis, il participait à des hackathons. Désormais, il répond à des appels d'offres avant de participer à des ateliers de co-création.

« On ne naît pas grand groupe, on le devient »
(Fabrice Marsella, Maire du Village by CA)


Si les directions des achats restent des freins, la situation a tendance à s'améliorer. Les acheteurs ont ainsi appris à référencer des fournisseurs en petit nombre, à massifier les achats et à minimiser les risques. Or le risque de fiabilité et de pérennité des start-ups est évidemment élevé. La solution est de réaliser une « cotation » des start-ups... et de prendre acte que le risque n'est de toutes façons pas si élevé que ça. Souhaitant aider les start-ups à grandir, Fabrice Marsella a clamé : « on ne naît pas grand groupe, on le devient ».

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