L'entreprise 2020 sera 2.0 ou ne sera pas
Dans le cadre de son programme international de recherche ISD (Information Systems Dynamics), la Fondation Cigref a établi les caractéristiques des applications du web 2.0 pour en analyser les implications dans les entreprises.
PublicitéLa Fondation Cigref vient de publier les résultats de son programme de recherche prospective ISD (Information Systems Dynamics). Ce dernier a été lancé avec l'idée centrale de dessiner les contours de l'entreprise de 2020 en prenant en compte l'histoire des usages des systèmes d'information et les émergences en cours comme l'a rappelé Pascal Buffard (en photo), président du Cigref, en ouvrant un atelier de restitution aujourd'hui 21 septembre 2012. L'un des thèmes abordés lors de cet atelier portait sur les nouveaux modes d'organisation du travail. Il s'agissait de mieux comprendre comment le web 2.0 a impacté le quotidien des utilisateurs et leurs entreprises. Pour les auteurs de l'étude, il est important, lorsqu'on est tenté d'en définir le sens, de faire le tri entre les effets de mode et les évolutions majeures. Qu'elles concernent les technologies ou les usages, ce sont ces dernières qui sont susceptibles de modifier en profondeur les organisations.
De multiples points d'accès
« En observant l'évolution du web, la tendance générale est l'essor des technologies collaboratives, dans lesquelles l'utilisateur est à la fois consommateur et concepteur des contenus diffusés sur le web », a souligné Sébastien Damart, professeur à l'université de Rouen, « Des outils comme les plateformes Wiki ont eu pour effet de modifier les modes organisationnels et managériaux. Avec le web 2.0, les points d'accès à l'information sont en outre devenus multiples. Centrées sur l'utilisateur, ces technologies sont dénuées de toute forme de gouvernance descendante dans la mesure où celle-ci émergent des utilisateurs ». Pour M. Damart, le web 2.0 possède donc différents visages : c'est d'abord une plate-forme mettant à disposition des espaces d'échanges. Ensuite, son architecture logicielle rend possible une multiplicité d'interactions au sein d'un ensemble potentiellement très important et dispersé d'acteurs, ce que l'on désigne généralement par des interactions « many to many ». Appliquée à l'entreprise, cette logique s'avère néanmoins trop simpliste. En effet, dans les entreprises, les réseaux ne se réduisent pas à la simple mise en relation de « beaucoup à beaucoup ».
Complémentarité des communautés et hiérarchies
Naissent également de ces outils, des communautés qui peuvent donner lieu à des normes sociales et à des codes. Enfin, ces solutions peuvent être utilisées dans un but de gouvernance et de pilotage. Sébastien Damart considère également que le web 2.0 est une structure informelle et évolutive et qu'en son sein, contrairement aux idées reçues, les notions de communautés et de hiérarchie sont devenues complémentaires. « La signature organisationnelle du web 2.0 est davantage la communauté que la hiérarchie », a-t-il souligné.
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Nicolas Monomakhoff, fondateur et directeur général du cabinet MM Consulting, considère pour sa part que les technologies du web 2.0 doivent être dénuées de toute forme d'anarchie. « Ces applications réconcilient les communautés avec leurs directions et servent également à mobiliser le collectif », a-t-il conclu. « Mais ce sont avant tout des outils de gestion de l'organisation dans un monde ultra connecté. »
Article rédigé par
Véronique Arène
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