L'entreprise 2.0 pose encore de nombreuses questions
Une équipe de Grenoble Ecole de Management a étudié la réalité actuelle de « l'entreprise 2.0 » en France. Le concept lui-même est peu connu et les réalisations peu structurées.
PublicitéQuand elles savent ce que c'est, les entreprises apprécient le « 2.0 ». Mais les projets restent limités, selon une étude menée par L'Institut de l'Entreprise 2.0 de Grenoble Ecole de Management.
Intitulée « L'Entreprise 2.0 en France en 2012 : mythe et réalité », cette étude se base sur une enquête auprès d'une centaine d'entreprises dont une bonne moitié de très grands comptes. Elle a été sponsorisée par le cabinet de conseil NextModernity et le groupe agroalimentaire Danone.
La quasi-totalité des entreprises déclare avoir déjà mené un projet « 2.0 » ou envisager de le faire sous peu. Pourtant, définir le « 2.0 » et ce qui relève ou pas du « 2.0 » dans les projets menés reste une difficulté pour les répondants. En général, le service communication et la DSI sont les plus impliqués dans ce genre de process, suivis de la DRH.
Des projets internes peu sophistiqués
L'application collaborative la plus utilisée est relativement basique : il s'agit du calendrier partagé.
Contrairement à une idée répandue, les médias sociaux ne sont pas tant verrouillés que cela. Les réseaux sociaux professionnels, Viadeo ou Linkedin, sont bien entendu les moins bloqués et sont même généralement autorisés. Facebook et les autres outils grand public (YouTube, Dailymotion...) ne sont pas bloqués dans les deux tiers des cas. Mais les entreprises utilisent globalement peu d'outils sociaux internes : la moitié a des réseaux sociaux d'entreprise, un tiers une plate-forme de partage de vidéos...
Si on excepte l'agenda partagé, il n'existe de formation que marginalement au sein des entreprises. Et les compétences développées par les uns ou les autres en matière de « 2.0 » ne sont pas valorisées.
Si le partage d'information et la flexibilité sont des arguments récurrents dans la très grande majorité des cas en faveur de l'entreprise 2.0, les répondants craignent la surcharge informationnelle. Du coup, les sièges centraux des entreprises répondantes ont tendance à verrouiller la communication interne : les entités et services subordonnés ne sont autorisés à produire du contenu de façon autonome que dans un tiers des cas.
Une relation avec l'extérieure peu sociale
La communication externe est elle aussi embryonnaire en termes de « 2.0 ». Seule une entreprise sur cinq possède une stratégie en la matière. Si la plupart communique, c'est sans véritable stratégie dédiée. Les clients ne sont d'ailleurs autorisés à contribuer sur les supports des marques que dans encore moins de cas. Le marketing participatif n'a été employé avec succès que par une entreprise sur treize. De la même façon, une minorité d'entreprises utilisent les médias sociaux à des fins commerciales.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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