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L'Ecole Centrale a son CEISAR

Vers un référentiel des Architectures d'Entreprise

Publicité« L'Architecture d'Entreprise va devenir la discipline scientifique essentielle du vingt et unième siècle ». C'est en ces termes que Jean-René Lyon a introduit CEISAR, le projet qu'il a fondé au sein de l'Ecole Centrale Paris en compagnie de Pierre-Frédéric Rouberties et qui s'affirme comme le premier centre de référence dédié à l'Architecture d'Entreprise en Europe. Et de partir d'un constat sans appel : « L'Architecture d'Entreprise est encore loin d'avoir atteint une maturité suffisante pour profiter d'une diffusion de masse. (...) Nous rassemblons sous une forme simple des concepts dispersés. » S'appuyant sur les meilleures pratiques, tant sur l'informatique que sur les métiers, les centraliens entendent simplifier l'accès aux Architectures d'Entreprises autour de deux grands thèmes : la description d'un modèle d'entreprise et la méthodologie pour transformer cette dernière. Concrètement, cela se traduit par trois livrables : la promotion de la démarche, des livres blancs et des formations. CEISAR profite de l'investissement financier de parrains prestigieux : Air France, AXA, BNP Paribas, Michelin et Total. Et les premiers travaux rendus sont biens présents et librement accessibles, avec des livres blancs sur l'analyse du fonctionnement de l'entreprise, la gouvernance des Architectures d'Entreprises performantes, ou encore la modélisation des processus métier. Suivront en octobre prochain l'amélioration de la chaîne d'agilité et la formation de ceux qui transforment. Le modèle d'entreprise CEISAR Avec son 'Modèle d'Architecture d'Entreprise', CEISAR a souhaité décrire le langage commun autour de l'entreprise, son organisation, ses actions et acteurs, et des informations. Le modèle s'organise sur trois axes : la complexité qui rend nécessaire la modélisation, soit globale soit détaillée ; l'agilité en isolant les processus de transformation des processus opérationnels ; et la synergie, pour le partage ou la réutilisation entre métiers ou membres d'un même groupe. La modèle devrait permettre de répondre à une question essentielle pour l'entreprise globale : que faut-il centraliser et que doit-on conserver décentraliser ? Pour cela, l'Architecture d'Entreprise se doit de décrire comment les acteurs opèrent et transforment. Mais comme l'a rappelé Jean-René Lyon : « Les processus de transformation sont beaucoup moins bien modélisés que les processus d'opération. » Il en découle selon les porteurs de ce projet la nécessité de dissocier les métiers et les organisations, le coeur du métier de l'entreprise et son organisation. Et de dialoguer avec les maîtres d'ouvrages, mais en employant un langage commun. Pour accompagner cette démarche, CEISAR propose quatre niveaux pour exprimer la modélisation des processus : les processus de bout en bout, les processus organisés, la fonction et l'activité. « Le processus est une suite coordonnée d'actions déclenchée par un événement indépendant, ayant pour vocation de délivrer une valeur à un client. » La gouvernance de l'Architecture d'Entreprise Objet d'un autre livre blanc, CEISAR pose la question de la gouvernance nécessaire à la mise en oeuvre d'une Architecture d'Entreprise. « La gouvernance est l'art de prendre les décisions importantes », a rappelé Jean-René Lyon. « Les plus importantes sont les décisions de transformation qui changent le modèle de l'entreprise. Mais ajouter des briques optimisées ne fait pas un bon système d'information. » CEISAR propose donc de hiérarchiser et de séparer les processus de décision en rappelant tout d'abord la mission du Comité exécutif dans la définition d'une Architecture d'Entreprise cible et de la trajectoire qui lui est associée. Puis en regroupant les projets en deux portefeuilles : les projets solutions opérationnels avec un Comité métier ; et les projets architecture transversaux avec un Comité Architecture. Un référentiel SI pour attirer les futurs cadres CEISAR affirme sa volonté de réunir les savoirs éparpillés et de fédérer des écoles de pensée sur les processus, l'urbanisme, le composant, SOA, objet, Open Group, etc. Il affirme également sa vocation de formaliser les meilleures pratiques et de former les futurs experts en créant une nouvelle discipline en fournissant une vision de l'entreprise destinée à structurer le Système d'Information. On peut également rechercher une motivation dans ce rappel : « A Centrale, 5% des ingénieurs choisissent la filiaire informatique, alors qu'elle représente 25% des débouchés ». L'école projette ainsi de créer un master en Architecture des SI, formation en troisième cycle également ouverte au personnel en entreprise. Se lancer dans le long parcours de la création d'un référentiel de l'Architecture d'Entreprise est une entreprise ambitieuse qui vise donc également à attirer les centraliens vers les métiers de l'informatique. Si les problématiques d'architecture ne sont pas nouvelles, la concentration des grands groupes pointe la demande d'une vision renouvelée et élargie de l'entreprise, ainsi, que la prise en compte, voire la maîtrise des processus de transformation. L'Architecture d'Entreprise devient alors un outil pour transformer les organisations et pourrait redonner un peu de pouvoir aux acteurs du Système d'Information, surtout s'il est centralien...