L'atelier du futur de la SNCF embarque IoT, drones et lunettes connectées

L'usine du futur version SNCF passera par le numérique. Au sein de son technicentre dans la banlieue lilloise, l'opérateur a présenté des tâches utilisant l'Internet des objets, des drones et des lunettes connectées.
PublicitéAprès avoir expliqué l'importance des données dans sa stratégie digitale (cf notre article « la donnée monte en première classe à la SNCF »), le transporteur ferroviaire en a profité pour montrer l'usage des dernières technologies au service de l'industrie du futur. Dans la banlieue lilloise à Hellemes, la SNCF va implanter un technicentre et un laboratoire digital « 574 » (chiffre en référence au record du monde de vitesse de TGV) dédié à l'industrie et à la maintenance du matériel roulant.
Un objet connecté dédié au monde ferroviaire
Dans les ateliers, la SNCF a montré plusieurs cas d'usages de différentes technologies appliquées à cette maintenance. Première technologie, l'Internet des objets avec le projet Marti. Il s'agit d'une application mobile (tablettes et smartphones) et d'un objet connecté. Ce dernier est équipé d'un module bluetooth et s'installe sur une zone de travail en créant une bulle de connectivité. A chaque fois qu'un employé rentre dans cette zone, il est reconnu et des informations lui sont poussées sur son terminal. Il peut obtenir des données sur les tâches à effectuer et les règles de sécurité à respecter. Outre les bénéfices pour le pilotage d'activité, le boîtier (cf photo) est le premier objet connecté entièrement réalisé par la SNCF et dédié au monde ferroviaire. Une initiative qui a vocation à se développer.
Marti est le premier objet connecté créé par la SNCF pour le monde ferroviaire
Les drones au service de la maintenance
Autre technologie mise en avant : le drone. Cet appareil sert au contrôle de la toiture des wagons par les chaudronniers. Avant cette usage, les techniciens avec leur appareillage montaient sur le toit des wagons pour inspection avec un risque potentiel de chute. De même, ce contrôle mobilisait une installation (voie, plus le wagon en question). Avec le drone, le contrôle peut se faire n'importe où dans un bâtiment fermé et sécurisé. « Le contrôle des toitures se déroule en une heure », explique Hassan Zarouri, dirigeant d'unité opérationnelle, au technicentre d'Hellemes. L'analyse porte également sur le réseau de câble haute tension intégré dans la toiture pour vérifier leur état. Les agents ont été formés au pilotage de drones et d'analyse des images renvoyés par Altametris, la filiale drone de la SNCF. Les gains pour la maintenance sont évidents en réduisant le temps d'immobilisation du matériel et diminuant les risques des équipes.
Patrick Jeantet, directeur de SNCF réseau, a évoqué l'usage des drones entre dans la démarche de l'industrie 4.0 et de donner un exemple : « un électricien doit intervenir sur un pantographe, il a son programme de travail sur une tablette, il échange avec ses collègues sur la rame sur laquelle il doit intervenir. Pour le contrôle, il utilise un drone et les images sont envoyés à un expert pour confirmer le diagnostic et avoir une analyse plus poussée ».
Publicité
Le pilotage du drone et l'analyse des images demandent une formation spécifique
Les lunettes connectées comble la distance
Dernière technologie présentée, les lunettes connectées. On pensait qu'avec la fin du buzz autour des Google Glass, l'intérêt pour cet équipement s'était un peu émoussé. Et bien non, la SNCF s'en sert pour des opérations de maintenance à distance au sein de l'établissement. Le technicien est équipé d'une paire de lunettes connectées avec un smartphone autour de son poignet. La caméra des lunettes donne des images d'une pièce ou d'un indicateur et l'expert à distance peut donner des conseils au technicien. Par exemple, il peut entourer sur une image des chiffres importants et expliquer les tâches à accomplir.
Si jamais l'expert ne sait pas répondre ou hésite, l'application permet d'intégrer un autre expert dans la boucle. Par ailleurs, les données peuvent être archivées pour être intégrées dans une base de données de maintenance, explique t'on chez l'opérateur. On retrouve alors la volonté du patron de la SNCF, Guillaume Pepy, de devenir une société orientée donnée.
Les lunettes connectées permettent d'obtenir une expertise à distance. Crédit Photo : Digital SNCF
Article rédigé par

Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
Suivez l'auteur sur Linked In, Twitter
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire