Stratégie

L'Association des Utilisateurs Francophones d'Oracle accompagne la croissance de l'éditeur

L'Association des Utilisateurs Francophones d'Oracle accompagne la croissance de l'éditeur

Jean-Jacques Camps, président de l'AUFO, détaille le plan de développement de cette association. Celui-ci épouse la croissance externe de l'éditeur mais repose aussi sur des activités plus riches pour les membres.

PublicitéCIO : Comment se développe l'AUFO, l'Association des Utilisateurs Francophones d'Oracle dont vous êtes le président?

Jean-Jacques Camps : L'AUFO était auparavant très centrée sur la e-Business Suite. Mais, aujourd'hui, nous avons des commissions très actives sur le CRM Siebel, les outils de middleware, Primavera, etc. La croissance de l'activité et de l'assiduité des membres à nos réunions prouve que nous répondons bien aux attentes de nos adhérents.
Nous tentons d'accompagner les utilisateurs de tous les produits rachetés ou développés par Oracle, à l'exception de PeopleSoft, de JDEdwards et de Java. Pour suivre cette croissance, nous avons décidé lors de notre dernière assemblée générale de passer le nombre maximal d'administrateurs de 10 à 15.

CIO : Pourquoi ne pas accompagner les utilisateurs de PeopleSoft, de JDEdwards et de Java au sein de l'AUFO ?

Jean-Jacques Camps : Il existe des groupes d'utilisateurs Java, avant tout des développeurs, qui ont des besoins spécifiques, différents de ceux d'un club d'utilisateurs tel que le notre.
La plupart des clients des produits rachetés par Oracle ne disposaient pas vraiment de clubs d'utilisateurs. Tout au plus y avait-il une sorte d'excroissance du service marketing de l'éditeur. Dans ces cas là, nous avons tout intérêt à mettre en oeuvre une offre en place à leur attention.
A l'inverse, il existe depuis fort longtemps des clubs d'utilisateurs de PeopleSoft et de JDEdwards. Les lignes de produits sont séparées. Chaque club est géré par une équipe de bénévoles motivée. Réunir les clubs n'apporterait rien en bénéfice concret mais risquerait de démobiliser les bénévoles.
Ceci dit, nous mutualisons tout ce que nous pouvons mutualiser entre l'AUFO et les clubs d'utilisateurs de PeopleSoft et de JDEdwards, notamment la délégation générale et notre journée annuelle.

CIO : Un autre club d'utilisateurs est très actif, l'USF (Utilisateurs de SAP Francophones) et s'est même heurté violemment à l'éditeur SAP il y a quelques années pour défendre les intérêts de ses membres. L'USF est-elle un modèle pour l'AUFO ?

Jean-Jacques Camps : Nous faisons moins de grandes conventions et plus de petites réunions de commissions. Nous nous sommes posés quelques questions il y a quelques années quand nous avons vu une stagnation de fréquentation de nos activités mais Oracle vivait sur ses propres événements une baisse du nombre de participants.
Ceci dit, nous regardons ce que fait l'USF car les bonnes idées sont toujours à reprendre.

CIO : L'avenir d'une association comme la vôtre est-il l'évolution vers le lobby ou la centrale d'achat ?

Publicitéstrong>CIO : L'avenir d'une association comme la vôtre est-il l'évolution vers le lobby ou la centrale d'achat ?

Jean-Jacques Camps : C'est une bonne question... Pour l'heure, nous sommes un groupe d'entraide d'utilisateurs et donc ni un lobby ni une centrale d'achat. Le but des échanges entre adhérents est de connaître la réalité en allant plus loin que le discours marketing des éditeurs. Nous échangeons sur les vrais problèmes, les vrais succès et les vrais échecs. Si un pair a résolu un problème ou révèle le lieu d'une difficulté dans un projet, vous économisez en consulting largement plus que ce que vous avez dépensé en cotisation à l'AUFO !
En résumé : remonter des soucis à Oracle, oui ; faire pression sur les relations contractuelles entre l'éditeur et un client, non.

CIO : Peut-on avoir des relations fournisseur normales avec un éditeur avec lequel on est lié pour 10 ou 15 ans ?

Jean-Jacques Camps : De ce point de vue, il n'y a pas de différence entre SAP, Oracle et d'autres. Lorsqu'il y a eu le problème sur les contrats de maintenance, l'USF a fait un énorme travail et je leur tire mon chapeau.
Chez Oracle, c'est plus subtil car la situation est plus complexe, avec de nombreux produits très différents. Et puis la négociation commerciale est possible si l'on a une certaine taille. Pas si l'on est petit. Parfois, l'AUFO fait intervenir les bons leviers chez Oracle pour débloquer la situation d'un adhérent face à un commercial un peu en décalage avec les bonnes pratiques. Mais pas plus.
Il y a cinq ou six ans, nous avons voulu travailler avec le Cigref sur ces sujets. Mais Oracle a refusé de lever les clauses de confidentialité qui nous lient tous avec l'éditeur. On sait que la moitié des membres de l'AUFO sont des structures trop petites pour avoir une marge de négociation mais nous n'avons pas pu aller plus loin. Le sujet avait fini par être repris par un groupe de travail d'utilisateurs d'Oracle aux Etats-Unis. Et la conclusion en avait été une déclaration générale sur l'amélioration des processus de négociation...

CIO : La troisième étude de Panorama Consulting mentionne que les projets Oracle sont davantage en retard que les projets SAP ou Microsoft Dynamics. Qu'en pensez-vous ?

CIO : La troisième étude de Panorama Consulting mentionne que les projets Oracle sont davantage en retard que les projets SAP ou Microsoft Dynamics. Qu'en pensez-vous ?

Jean-Jacques Camps : Je constate que l'ordre de grandeur est similaire pour Oracle et SAP. J'aimerais savoir si les coûts globaux (licences, implémentations, maintenance) sont, eux, similaires ou pas.
Comme les auteurs le mentionnent, les produits ne font que rarement la différence. Il est donc difficile d'imputer à Oracle le retard double que l'on constate par rapport aux projets SAP. Et cet écart reste peu significatif. La raison est donc peut-être un plus grand optimisme des intégrateurs d'Oracle par rapport à ceux qui implémentent SAP...
Vous savez bien que le principal problème de l'implémentation d'un PGI reste la conduite du changement, notamment des processus.

CIO : Pour terminer, quels sont vos projets dans les mois qui viennent ?

Jean-Jacques Camps : Nous voulons continuer la croissance de l'association en nombre de membres et en activités, notamment nos réunions de commission de type « une demi-journée, un sujet ». Depuis plusieurs années maintenant, nous réalisons toujours plus d'événements avec un nombre croissant de participants, notamment notre Journée Utilisateurs.
Nous voulons également refondre notre site web afin d'y faciliter les échanges entre membres. Nous pourrions y permettre à ceux qui n'ont pas pu assister à une réunion de commission d'en voir l'enregistrement en vidéo. Des Java Users Group utilisent Parleys qui permet de synchroniser en temps réel un discours et une présentation Powerpoint avec création automatique d'un sommaire. C'est une piste.
Enfin, nous cherchons à nous développer dans tous les pays francophones à moins de deux heures d'avion de Paris, notamment dans le Maghreb.
Bien entendu, nous continuerons de ne vivre que des cotisations de nos membres afin de préserver notre indépendance.

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