L'armée de Terre se dote d'un régiment de cyberdéfense

Pour faire de l'armée de Terre une force de combat en matière de cybersécurité, la ministère des Armées a créé un régiment à part entière sur le sujet. Doté d'effectifs spécialisés venus des trois corps d'armée, celui-ci vient s'intégrer au sein de la Brigade d'appui numérique et cybersécurité.
PublicitéLe 1er janvier, l'armée de Terre a officialisé la création de son régiment de cyberdéfense, basé à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il devient un dispositif de cybersécurité transverse au sein de la BANC (brigade d'appui numérique et cyber), qui a vu le jour le 6 février 2024, et dont il intègre désormais la 807e compagnie de transmissions (807e CTRS), son unité actuelle de cyberdéfense.
Ce régiment a pour vocation de mener le combat du numérique et surtout de la cybersécurité au sein de l'armée de Terre, mais ses « effectifs proviennent des trois armées ». Ils comprennent des « spécialistes de la cyberdéfense, reconnus pour leur haut niveau de qualification. Il dispose de moyens spécifiques qui lui permettent d'appuyer les forces aussi bien sur le territoire national qu'en opération extérieure. Le régiment poursuit ses recrutements entamés l'an dernier.
Un centre des opérations et 4 unités spécialisées
Atypique, l'organisation du régiment s'appuie sur un centre des opérations qui coordonne quatre unités spécialisées. La première, « héritière des missions et traditions de la 807e compagnie de transmissions, en charge de la lutte informatique défensive (LID) des systèmes numériques classiques, déploie des SOC tactiques ainsi que des groupes d'intervention cyber (GIC) préventive ou réactive et arme des groupes de combat numérique (GCN) ; la 2e, héritière des missions et traditions de la 808e compagnie de transmissions, spécialisée dans la connaissance de l'espace numérique ami (audit, test d'intrusion (TI), red team) et ennemi (exploitation du renseignement d'intérêt cyber, contrôle de spectre) ainsi que dans la lutte informatique adaptée aux systèmes d'armes (LID Scorpion) [...] ; la compagnie de réserve LID métier chargée d'appuyer les entités du régiment et d'armer ses unités opérationnelles (SOC-TERRE, GCN, GIC) et le centre technique cyber (CTC) [...] ; groupe de soutien système d'information et communication, responsable du soutien technique et de l'administration des systèmes numériques du régiment ».
Le régiment de cyberdéfense trouve entre autres son potentiel dans la réaffectation, il y a près de 3 ans, d'une partie des effectifs de terrain au combat numérique. Auditionnée au Sénat en avril 2022, Florence Parly, alors ministre des Armées, a ainsi précisé qu'après les attentats de 2015, « 11 000 postes ont été affectés principalement à la mêlée [personnel spécialiste du combat direct au contact de l'adversaire] », de nouveaux effectifs qui « ont notamment permis la création d'une compagnie supplémentaire par régiment d'infanterie ». Une partie de ces effectifs, a-t-elle ajouté, a « été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l'intégration des effets dans les champs immatériels ».
Article rédigé par

Emmanuelle Delsol, Journaliste
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