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L'Andese et le Cigref se penchent sur l'intelligence économique

Le 12 juillet, les deux associations ont co-organisé un colloque autour des liens de l'intelligence économique et des technologies de l'information.

Publicité« Regards croisés sur l'intelligence économique : au service de la performance des entreprises », le colloque co-organisé par le Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises) et l'Andese (Association Nationale des Docteurs ès Sciences Economiques et en Sciences de Gestion) s'est penché sur les contributions des technologies de l'information à l'intelligence économique afin d'améliorer la performance stratégique des entreprises. Ce colloque s'appuyait sur le numéro spécial 174-175 de Vie & Sciences Economique, la revue éditée par l'Andese, où les intervenants ont développé leurs thèses dans des articles de qualité universitaire. Daniel Bretonès, président de l'Andese, s'est tout d'abord étonné de la faible recherche, en France, sur le sujet de l'intelligence économique (IE) avant d'en admettre une probable explication : le concept laisse parfois un peu perplexes tant les chercheurs que les chefs d'entreprises. Il est vrai que le calcul du retour sur investissement de l'IE est pour le moins compliqué à calculer. Corinne Cohen, de l'Université de Monaco, a d'ailleurs montré que l'IE contribue à la décision (au milieu d'autres facteurs) qui elle-même contribue à la performance et que, par conséquent, il est effectivement délicat d'en isoler les effets. Daniel Bretonès a évidemment milité pour relancer cette recherche en la liant aux problématiques de gouvernance stratégique des organisations. Pour lui, l'IE est avant tout une culture managériale, une manière de penser, décider et coopérer pour mieux agir collectivement. Le délégué général du Cigref, Jean-François Pépin, a embrayé en confirmant ce point de vue et en ajoutant d'une part qu'il existe une démarche spécifique à l'entreprise concernant l'IE (alors que le concept est encore souvent assimilé à une problématique de défense nationale) et d'autre part que le SI est, bien entendu, au coeur de la démarche d'IE. En appuis à cette position de principe, Régis Delayat, DSI et responsable IE au sein du réassureur Scor, a confirmé que l'IE reposait notamment sur des outils informatiques et que ceux-ci devaient être largement diffusés. C'est ainsi que le cinquième des salariés de Scor sont utilisateurs de l'outil ScorWatch. Plus généralement la Maître de Conférence Frédérique Blondel a estimé que le couple IE / gestion des connaissances devait être synthétisé sous la forme d'un « système de gestion des connaissances intelligent », la gestion des connaissances assurant un support technique nécessaire et l'IE pilotant comme un gouvernail cet outil. Malheureusement, a-t-elle déploré, ces deux faces d'un même besoin s'ignorent souvent. Or, sans pilotage, la gestion des connaissance ne fournit pas nécessaire des informations utiles, ce qui peut certes aboutir à de la performance brute mais pas à de la pertinence : « dans la fable, le lièvre est sans aucun doute le plus performant mais la tortue est la plus pertinente » a fait remarquer Nicolas Moinet, chercheur à l'université de Poitiers. Marie-Noelle Gibon, DSI de la branche courrier de La Poste, a d'ailleurs résumé le problème avec la formule lapidaire : « au sein des entreprises, ce ne sont pas les TIC qui créent de la valeur mais leur usage ». Commander le numéro spécial 174-175 de Vie & Sciences Economique, édité par l'Andese, 262 pages, 35 euros port compris.

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