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Kersia consolide ses ERP sur le cloud pour asseoir ses ambitions de croissance

Kersia consolide ses ERP sur le cloud pour asseoir ses ambitions de croissance
Le projet de consolidation d'ERP s'inscrit au cœur de la stratégie associée au dernier LBO du groupe, qui vise à porter le chiffre d'affaires de la société à 700 M€. (Photo : Emmanuel Pain / Kersia)

Spécialiste de la sécurité alimentaire, le groupe breton Kersia connaît une croissance rapide, marquée par deux LBO et de multiples acquisitions. Cette expansion va désormais s'appuyer sur un ERP unique, hébergé sur le cloud. Un progiciel qui servira aussi d'accélérateur au lancement de nouvelles offres.

PublicitéUne migration vers une plateforme cloud unique inscrite au coeur du projet d'entreprise. Spécialiste de la sécurité de l'agro-alimentaire, en particulier des élevages, le groupe Kersia a vécu une croissance rapide ces dernières années, rythmé par deux LBO (Leverage Buy-Out, soit un rachat par effet de levier). Une expansion qui a rapidement mis les systèmes d'information historiques sous pression, comme le raconte Patrick Richard, le DSI et Chief Digital Officer, à la tête d'une équipe de 35 personnes couvrant les deux sujets : « Historiquement, le coeur de nos systèmes reposait sur SAP Business One, un ERP pour PME qui ne permet pas d'avoir plusieurs entités juridiques au sein d'une même instance. Une vingtaine d'instanciations cohabitaient donc dans le groupe. »

Un paysage qui ne fait que se complexifier après le premier LBO en 2016, l'opération se traduisant par des rachats d'entreprises venant renforcer le groupe, avec pour conséquence l'arrivée de nouveaux ERP dans le système d'information. « Nous avions alors fait le choix de conserver un ERP par pays et d'investir dans la BI pour assurer le pilotage du groupe », raconte le DSI, qui reconnaît les limites de cette approche : incapacité à passer à l'échelle du fait de la complexité inhérente au maintien de ces multiples systèmes, problématiques de gestion des référentiels ou encore multiples interconnexions entre systèmes. Surtout dans un groupe qui réalise désormais 495 M€ de chiffre d'affaires et emploie 2 200 personnes.

Le cloud et un grand éditeur

Un constat qui impose le projet de consolidation d'ERP au coeur du second LBO, réalisé en décembre 2020. « Même en amont de l'arrivée de notre nouvel actionnaire, nous avions inscrit ce projet au coeur de notre business plan et pris de premiers contacts avec des éditeurs dès l'automne 2020 », raconte Patrick Richard (en photo ci-dessous). Un cahier des charges, portant sur les fonctions finance et logistique, est élaboré en interne, en recueillant les besoins des différents départements. « Nous avons sollicité entre quarante et cinquante personnes pour recueillir les besoins des différentes fonctions et des différentes géographies. Et ce sont ces mêmes personnes qui sont devenues les business owners lors de la phase projet », détaille le DSI de cette société basée à Dinard. Par exemple, sur la gestion de la production, c'est le responsable d'une usine en Allemagne qui a porté la définition du core model et s'est assuré de son application partout dans le groupe.

Patrick Richard, le DSI et Chief Digital Officer de Kersia

Pour la sélection de la solution la plus adaptée à ses besoins, Kersia mise sur deux convictions fortes. Primo, la volonté de coller au standard, hors fonctionnalités apportant une plus-value réelle ou répondant à un besoin spécifique en matière de conformité réglementaire. Secundo, le choix du cloud dès l'appel d'offres, en privilégiant les grands éditeurs d'ERP que sont SAP, Oracle ou Microsoft. « Même si nous ne sommes pas un grand groupe, nos nombreuses filiales nous amènent à un niveau de complexité tout à fait similaire à ce type d'organisation », analyse Patrick Richard. Ce sont finalement les utilisateurs métier qui font pencher la balance en faveur d'Oracle et de ses solutions cloud (Oracle Cloud ERP et Cloud SCM).

PublicitéUn outil d'intégration des futures acquisitions

Le projet entre en production au second trimestre 2023, via un galop d'essai en Europe de l'Est. « Puis nous lancerons des vagues de déploiement, zone géographique par zone géographique, pour toucher 400 à 500 utilisateurs sur le périmètre actuel », détaille le DSI. Au total, quatre à cinq ans d'intégration progressive des différentes filiales, ainsi que celle des futures acquisitions du groupe. « Car les progiciels deviendront de facto un outil d'intégration des sociétés appelées à rejoindre le groupe », note Patrick Richard. Le projet aura aussi un impact sur la BI, certaines fonctions ayant vocation à être consolidées au coeur de l'ERP. « Nous allons devoir reconsidérer notre BI, même si, durant la phase de transition, les progiciels Oracle seront considérés comme un autre ERP fournissant des données nécessaires au pilotage du groupe via les outils analytiques », détaille le DSI.

Ce dernier voit surtout ces projets applicatifs comme des tremplins au service des ambitions d'un groupe qui vise les 700 M€ de chiffre d'affaires à l'issue du LBO actuel. « Par rapport à nos concurrents, ce projet doit nous amener davantage d'agilité. Dans la situation actuelle, avec nos 30 ERP différents, nous avons par exemple souffert pour adapter nos prix à la hausse du coût des matières premières. La consolidation sur Oracle de nos progiciels représente certes un investissement important, mais nous en attendons un retour sur investissement », analyse le DSI. Sans oublier quelques gains fonctionnels, comme la possibilité de réaliser une comptabilité locale en parallèle de la comptabilité groupe. Le projet sert aussi de socle à quelques initiatives complémentaires, comme un projet de planification (sur Anaplan) interfacé avec Oracle.

Un tremplin pour transformer le modèle économique

Surtout, en revêtant sa casquette de Chief Digital Officer, Patrick Richard voit la consolidation d'ERP comme un accélérateur de ses projets de transformation du modèle économique de Kersia. « Nos projets de digitalisation du modèle économique visent à ne plus proposer nos produits au kilo, mais à l'animal par exemple, via l'abonnement à un service hébergé sur une app », détaille le CDO. A ce jour, l'initiative la plus élaborée de Kersia sur ce terrain concerne des colliers connectés pour les vaches, fournissant aux éleveurs une analyse du comportement de chaque animal, ainsi que des alertes. « Basé sur un abonnement par vache, le service vise à fournir des conseils de prévention en appliquant des protocoles », détaille Patrick Richard.

Le service, lancé en partenariat avec la start-up néerlandaise Connecterra, a dépassé le stade du pilote en Hongrie, en Espagne et au Danemark. « Et d'autres projets pilotes visant à transformer notre modèle économique ont été lancés en parallèle, sur la base de développements internes couplés à des partenariats avec des start-ups, ajoute le CDO et DSI. Dans cette optique, la consolidation de nos ERP sur le cloud d'Oracle apparaît comme un accélérateur, en facilitant l'accès aux données logistiques et en évitant la construction d'interfaces avec une trentaine de systèmes différents ». Sans oublier le fait que le modèle sur abonnement, au coeur des nouvelles offres de Kersia, est intégré d'emblée au nouveau core model ERP.

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